dimanche 30 juillet 2017

Solidarité Ouvrière N°1 Avril 1971





Dans l'article « Intérim » : Le journaliste fait la démonstration de la position de la CGT dans les entreprises. Ils font une différence entre les fixes et les intérims ne défendant pas la classe ouvrière dans son ensemble. Ils font la preuve aussi que la CGT est empêtrée dans des conflits d'intérêts tant qu'elle reste affiliée à un parti politique électoraliste.
« Pratique quotidienne de la lutte des classes » devant les dérives réformistes de toutes les grosses confédérations, CGT/CFDT/- les syndiqués des différents syndicats se sont réunis sous le nom de l'Alliance et tente quotidiennement de donner vie à la lutte directe par les travailleurs eux-mêmes et non décidées par les centrales. Ils dénoncent les affinités entre les centrales et certains partis politiques. Toujours cette dénonciation de la mascarade électorale et des mensonges et manipulations des ouvriers qui sont autant de découragement et de démotivation.

Chronique juridique : l'auteur décrit le fonctionnement des prud'hommes comme une instance réformiste et non révolutionnaire car la conciliation se fait toujours au dépens des travailleurs. La juridiction n'a pas plus de pouvoir que ça pour contraindre l'employeur.

Vies de l'Alliance :

« L'Alliance syndicaliste révolutionnaire et anarcho-syndicaliste, réunie en conférence nationale les 30 et 31 janvier 1971, à Limoges, berceau du syndicalisme français.
Face aux directions réformistes de collaboration de classes prétendant administrer le système capitaliste mieux que les capitalistes eux-mêmes, Opposée à toute forme de colonialisme politique, tendant à ravaler le syndicalisme au rang secondaire de force d'appoint et de masse de pression circonstancielle,
Réaffirme son attachement inébranlable à l'esprit et aux principes formulés par les pionniers du mouvement syndical et définis notamment par la Charte d'Amiens, conditions indispensables de l'unité et du dynamisme du mouvement syndical :
  • Indépendance du syndicalisme vis à-vis de l’état et des partis politiques qui en sont les supports ;
  • - Défense des travailleurs et soutien de leurs actions face à l'exploitation capitaliste; - Lutte permanente pour la destruction du système d'exploitation de l'homme par l'homme ou de l'homme par l'Etat;
  • - Préparation des producteurs à la prise de possession de leurs outils de travail dans le cadre d'un système socialiste autogestionnaire et fédéraliste
    L'Alliance syndicaliste manifeste aux travailleurs de notre pays en lutte pour la défense de leurs moyens d'existence et en butte à la répression étatique bourgeoise sa solidarité agissante.
    Adresse aux travailleurs du monde, et particulièrement à ceux d'Espagne et de Grèce, dressés contre la dictature fasciste, et aux travailleurs hongrois, tchécoslovaques et polonais, confrontés aux problèmes de la liberté dans le système prétendu socialiste, la manifestation de son appui total.
    Appelle les travailleurs, et particulièrement les militants ouvriers et syndicalistes français, à promouvoir en toute circonstance et en tout lieu la mise en pratique permanente de la solidarité internationale, base élémentaire du mouvement ouvrier mondial.

Les militants de l'A.S.R.A.S., réunis en conférence nationale les 30 et 31 janvier 1971, à Limoges : Réaffirment l'indépendance et l'autonomie de leur organisation envers chacune des formations libertaires. L'Alliance, fidèle représentante de l'anarcho-syndicalisme et du syndicalisme révolutionnaire, réaffirme sa position de tendance syndicaliste de classe, et l'Alliance ne pourra être en aucun cas confondue avec une organisation spécifique.

En conséquence, l'Alliance, désirant garder dans la clarté de bonnes relations avec toutes les formations libertaires, refusera tout accord de lutte qui mettrait en danger son intégrité et son indépendance.

L'Alliance, face à la répression du patronat, de l’État et de son administration, est inconditionnellement du côté des victimes de cette répression, qu'il s'agisse de travailleurs ou d'étudiants.

En économie : étude dans ce numéro du VI plan du gouvernement de Pompidou : ligne libérale réduction du temps de travail à l'étude avec obligatoirement une baisse des salaires
formation professionnelle à la discrétion de la demande des entreprises
blocage des travaux de biens publics pour les chantiers privées et à fort taux de rentabilité
santé : déremboursement de certains médicaments renforcement de la part des mutuelles, baisse de l'occupation des lits dans l'hôpital
la sncf utilisant des fonds publics est incitée à engager des travaux sur des parts rentables de son entreprises au mépris des infrastructures des usagers

bref l'orientation générale du plan va vers le renforcement et le développement des parts dues aux actionnaires.

Grève des PTT : Si la grève n'a apportée aucune réponse concrète aux revendications des 200 000 grévistes, elle a apportée des réponses.
Divergences des modes de lutte des centrales.
Problèmes de la sectorisation des revendications. Lorsque le mouvement national sur une base de revendications communes, il n'est pas utile dans l'instant de diviser et de sectoriser les luttes. Par contre, en surenchérissant par des préavis locaux multiples en faisant naître des revendications locales tirées de la revendication nationale.

Mais la volonté de faire des grèves tournantes afin de limiter les effets sur la paie a une autre propriété, celle d'empêcher l'entreprise de faire face à tous les conflits en même temps.
Afin de faire face dans les entreprises aux divergences d'opinions des centrales syndicales qui nous amènent systématiquement à la défaite, à l'amertume, il est bon de mettre en place une coordination de salariés en dehors de toute appartenance syndicale et surtout en ne demandant aucune autorisation aux syndicats du bureaux. Décider une autonomie totale vis à vis des syndicats et pour les préavis de grève faire un appel d'offre pour le dépôt par contre le mouvement se fait entre salariés et nous n'avons besoins des représentants syndicaux que pour les instances auxquelles participera une délégation que nous aurons nous-même montée avec nos revendications. Le syndicaliste ne sera présent que comme « technicien » de la négociation. Le compte rendu se fait par la délégation et les débats ne se font que dans l'intimité des salariés. La décision est remise à la fin au syndicaliste qui fera ce que le comité aura décidé. Il n'aura pas à donner son avis.

« Motion
Le 3-2-71 et le 5-2-71.
Les postiers d'Orly Centre de Tri syndiqués et non syndiqués suivants ne participent pas à la grève actuelle pour les raisons suivantes :
  1. Grève décidée sans consultation préalable des intéressés.
  2. Déception (malgré leur combativité restée entière) à la suite de l'arrêt des actions engagées en octobre et novembre, alors que les revendications avancées n'étaient nullement satisfaites.
    Le personnel considère en outre que les moyens d'actions doivent être définis par lui au cours d'assemblées générales définissant une priorité et un choix dans les revendications.

Séguy et la démocratisation syndicale: toujours dans l'esprit de la CGT affilié au parti politique pcf, elle a ouvert le débat pour « démocratiser » en apparence l'organisation syndicale. Mais pour cela il faut revoir l'intégralité des modes de fonctionnement du syndicat. Voilà ce que propose l'Alliance syndicale : déjà proposé par Besnard dans les années 20

« libre expression et représentation de toutes les tendances
non-cumul des mandats politiques et syndicaux
suppression du carriérisme syndical par la limitation et la durée des mandats syndicaux à tous les échelons et le contrôle permanent des mandats et délégués
élections des responsables à bulletins secrets

Motions votées par les participants au congrès de FO énergie nucléaire :

«L'appropriation collective des moyens de production et d'échange pour une équitable répartition du travail et de ses fruits afin de réaliser la société collectiviste à caractère socialiste.
La gestion des entreprises par l'ensemble des travailleurs (et non par une -minorité qui se transforme rapidement en une nouvelle classe dominante comme le montrent les expériences passées et en cours).
La suppression de la formation réservée à une « élite» par le droit' et les moyens d'accéder réellement à la culture à tous, dans un système d'éducation géré par tous.
En conséquence, l'action du syndicalisme tel que nous le concevons doit être une lutte permanente, sur tous les aspects de la vie quotidienne à partir d'une contestation globale de la société actuelle. »

« Il est évident que cette union ne pourra se concrétiser par une unité organique que si les conditions minimum sont réalisées :
  • Reconnaissance de la diversité des courants de pensées syndicalistes.
  • - Possibilité, au niveau de l'individu, de se prononcer sur les idées fondamentales. - Possibilité d'organisation en tendances.
  • - Liberté d'expression de ces tendances à l'intérieur et à l'extérieur. Ce sera l'unité dans la diversité. celle pratiquée à la base sur des objectifs communs. La détermination de ces objectifs nécessite le dialogue, à tous les échelons des instances syndicales, dialogue devant déboucher à terme sur la réalisation des conditions de l'unité organique.

Hommage au centenaire de la Commune :


« Nous voulons créer une politique d'expérimentation, positive et scientifique ». Il y a tout dans ce décret ; c'est à dire que toutes les tendances, librement autorisées à s'exprimer, prennent le temps de tester les politiques qu'ils mettent en place, de les critiquer, de les améliorer ou de les enlever et d'écouter une autre tendance. Pour cela, il ne faut garder en tête que l'objectif final qu'il faut définir et ne pas lâcher. Prendre le temps.

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