dimanche 23 juillet 2017

Georges Sorel 1847-1922




Réflexions sur la violence :

« Et voici enfin ce que je me permets d'ajouter pour mon compte personnel :Maudites soient les démocraties ploutocratiques qui affament la Russie; je ne suis qu'un vieillard dont l'existence est à la merci de minimes accidents; mais puissè-je, avant de descendre dans la tombe, voir humilier les orgueilleuses démocraties bourgeoises, aujourd'hui cyniquement triomphantes 2 ! »

La décomposition du marxisme

« Elle est devenue incapable de régner, car elle ne sait plus assurer à ses esclaves la subsistance qui leur permette de supporter l'esclavage »

«  mesures dictatoriales en faveur des pauvres, proscriptions et bouleversements si rapides que tout retour offensif des adversaires exigeât une contre-révolution aussi sanglante que la révolution aurait pu l'être. »

« Pelloutier avait un sens très net de la nécessité qui s'impose de fonder le socialisme sur une absolue séparation des classes et sur l'abandon de toute espérance d'une rénovation politique »

La crise du socialisme :

« On a souvent répété que le premier soin du gouvernement socialiste serait de faire fusiller les anarchistes »

«  Il ne faut donc pas s'attendre à ce que l'on abandonne les conséquences de la théorie catastrophique, dès que celle-ci est reconnue fausse ; pour que ses conséquences tombent, il faudra des raisons d'ordre pratique et non des raisonnements logiques. »

« Dans notre pays, où existent des traditions autoritaires si fortes, tout ce qui augmente le pouvoir de l'État est un danger pour le peuple. »

« Le temps n'est probablement pas éloigné où les ouvriers s'apercevront que la division du socialisme en sectes n'offre qu'un intérêt bien médiocre pour eux ; que le socialisme des choses, comme dit M. Merlino, est bien autrement important que le socialisme des socialistes. »

« Le socialisme n'est pas une doctrine, une secte, un système politique ; c'est l'émancipation des classes ouvrières qui s'organisent, s'instruisent et créent des institutions nouvelles. »

« Pour condenser ma pensée en une formule, je dirai que tout l'avenir du socialisme réside dans le développement autonome des syndicats ouvriers. »

« il a déclaré qu’il fallait renoncer à l’espoir d’une révolution prochaine ; il a même ajouté que, si le hasard livrait le pouvoir à la social-démocratie, celle-ci échouerait dans sa tâche et que son désastre serait plus grand que n’avait été le désastre du gouvernement provisoire de 1848. »

«A l’heure actuelle, les partisans les plus dogmatiques du parlementarisme, de la lutte sur le terrain légal, semblent bien être aussi les plus résolus partisans de la violence exercée par l’Etat. »

L'éthique du socialisme

«Il est très facile de reconnaître dans le socialisme contemporain deux conceptions éthiques opposées : l'une est celle du droit naturel, l'autre celle du droit historique ; - la première, inspirée des traditions de la bourgeoisie libérale, se rattache à la Révolution française ; la seconde, développée principalement sous l'influence de Marx, puise ses principes dans l'étude des conditions sociales produites par la grande industrie. »

«  Il ne faut pas croire, cependant, qu'il y ait aucune école parfaitement pure ; aucun socialiste n'est resté toujours fidèle à une doctrine unique. »

  « enfin la langue politique a été faite par les théoriciens du droit naturel. »Sorel l'éthique du socialisme »

« La haine est un sentiment d'une importance considérable dans l'histoire des religions et dans le développement de l'idée de patrie ; mais elle est devenue étrangère au socialisme contemporain. »

Dans le socialisme, il y a deux courants : le droit naturel issu de la bourgeoisie de la révolution et le droit historique d'après les conditions sociales produites par grandes industries.

La langue politique a été faite par les théoriciens du droit naturel.

Droit historique s'insurge contre la hiérarchie et la propriété.

« Nous avons acquis trop d'expérience pour accepter ce naïf optimisme ; la succession de l'autorité ne reste jamais longtemps vacante ; la tyrannie succède vite à la tyrannie. Les socialistes ne veulent plus se jeter dans l'inconnu.
La haine trouve bien moins d'aliments dans le droit historique que dans le droit naturel. Quand on dit aux pauvres que les détenteurs de la puissance (soit politique, soit économique) sont des voleurs, qui, depuis des siècles, usurpent ce qui ne leur appartient pas ; quand on leur crie de se lever pour reprendre ce qui leur est dû ; quand on leur dépeint l'existence des classes supérieures comme le seul obstacle qui empêche le bonheur du peuple ; - les pauvres en arrivent bientôt à croire que les dernières violences sont permises contre les ennemis de l'humanité. Les excès de la Révolution nous ont montré à quelles extrémités peuvent arriver des hommes d'un naturel assez doux, quand ils ont acquis une haine violente de ce genre, fondée sur une conception passionnée du droit naturel. Le socialisme actuel est si loin de cette manière de penser qu'on a souvent reproché à l'école marxiste d'enseigner une sorte d'indifférence fataliste et d'ainsi engourdir les énergies populaires. »

«les chefs des syndicats ouvriers ont quelque peine à croire que le mouvement prolétarien doive aboutir à des procédures parlementaires ; ils sentent, d'une manière plus ou moins confuse, que l'on ne saurait se contenter d'une solution de ce genre, tandis que les chefs du socialisme parlementaire semblent vouloir s'arrêter à ce stade. »

Science et socialisme :

« Le problème du devenir moderne, – considéré au point de vue matérialiste, – repose sur trois questions : 1° le prolétariat a-t-il acquis une conscience claire de son existence comme classe indivisible ? 2° a-t-il assez de force pour entrer en lutte contre les autres classes ? 3° est-il en état de renverser, avec l’organisation capitaliste, tout le système de l’idéologie traditionnelle ? C’est à la sociologie de répondre. »



« L’histoire était un spectacle infécond, tout au plus une fantasmagorie. » »

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