Réflexions
sur la violence :
« Et
voici enfin ce que je me permets d'ajouter pour mon compte personnel
:Maudites soient les démocraties ploutocratiques qui affament la
Russie; je ne suis qu'un vieillard dont l'existence est à la merci
de minimes accidents; mais puissè-je, avant de descendre dans la
tombe, voir humilier les orgueilleuses démocraties bourgeoises,
aujourd'hui cyniquement triomphantes 2
! »
La
décomposition du marxisme
« Elle
est devenue incapable de régner, car elle ne sait plus assurer à
ses esclaves la subsistance qui leur permette de supporter
l'esclavage »
«
mesures dictatoriales en faveur des pauvres, proscriptions et
bouleversements si rapides que tout retour offensif des adversaires
exigeât une contre-révolution aussi sanglante que la révolution
aurait pu l'être. »
« Pelloutier
avait un sens très net de la nécessité qui s'impose de fonder le
socialisme sur une absolue séparation des classes et sur l'abandon
de toute espérance d'une rénovation politique »
La
crise du socialisme :
« On
a souvent répété que le premier soin du gouvernement socialiste
serait de faire fusiller les anarchistes »
«
Il ne faut donc pas s'attendre à ce que l'on abandonne les
conséquences de la théorie catastrophique, dès que celle-ci est
reconnue fausse ; pour que ses conséquences tombent, il faudra des
raisons d'ordre pratique et non des raisonnements logiques. »
« Dans
notre pays, où existent des traditions autoritaires si fortes, tout
ce qui augmente le pouvoir de l'État est un danger pour le peuple. »
« Le
temps n'est probablement pas éloigné où les ouvriers s'apercevront
que la division du socialisme en sectes n'offre qu'un intérêt bien
médiocre pour eux ; que le socialisme des choses, comme dit M.
Merlino, est bien autrement important que le socialisme des
socialistes. »
« Le
socialisme n'est pas une doctrine, une secte, un système politique ;
c'est l'émancipation des classes ouvrières qui s'organisent,
s'instruisent et créent des institutions nouvelles. »
«
Pour condenser ma pensée en une formule, je dirai que tout l'avenir
du socialisme réside dans le développement autonome des syndicats
ouvriers. »
« il a déclaré
qu’il fallait renoncer à l’espoir d’une révolution prochaine
; il a même ajouté que, si le hasard livrait le pouvoir à la
social-démocratie, celle-ci échouerait dans sa tâche et que son
désastre serait plus grand que n’avait été le désastre du
gouvernement provisoire de 1848. »
«A l’heure
actuelle, les partisans les plus dogmatiques du parlementarisme, de
la lutte sur le terrain légal, semblent bien être aussi les plus
résolus partisans de la violence exercée par l’Etat. »
L'éthique
du socialisme
«Il
est très facile de reconnaître dans le socialisme contemporain deux
conceptions éthiques opposées : l'une est celle du droit naturel,
l'autre celle du droit historique ; - la première, inspirée des
traditions de la bourgeoisie libérale, se rattache à la Révolution
française ; la seconde, développée principalement sous l'influence
de Marx, puise ses principes dans l'étude des conditions sociales
produites par la grande industrie. »
«
Il ne faut pas croire, cependant, qu'il y ait aucune école
parfaitement pure ; aucun socialiste n'est resté toujours fidèle à
une doctrine unique. »
« enfin
la langue politique a été faite par les théoriciens du droit
naturel. »Sorel l'éthique du socialisme »
« La
haine est un sentiment d'une importance considérable dans l'histoire
des religions et dans le développement de l'idée de patrie ; mais
elle est devenue étrangère au socialisme contemporain. »
Dans
le socialisme, il y a deux courants : le droit naturel issu de
la bourgeoisie de la révolution et le droit historique d'après les
conditions sociales produites par grandes industries.
La
langue politique a été faite par les théoriciens du droit naturel.
Droit
historique s'insurge contre la hiérarchie et la propriété.
« Nous
avons acquis trop d'expérience pour accepter ce naïf optimisme ; la
succession de l'autorité ne reste jamais longtemps vacante ; la
tyrannie succède vite à la tyrannie. Les socialistes ne veulent
plus se jeter dans l'inconnu.
La
haine trouve bien moins d'aliments dans le droit historique que dans
le droit naturel. Quand on dit aux pauvres que les détenteurs de la
puissance (soit politique, soit économique) sont des voleurs, qui,
depuis des siècles, usurpent ce qui ne leur appartient pas ; quand
on leur crie de se lever pour reprendre ce qui leur est dû ; quand
on leur dépeint l'existence des classes supérieures comme le seul
obstacle qui empêche le bonheur du peuple ; - les pauvres en
arrivent bientôt à croire que les dernières violences sont
permises contre les ennemis de l'humanité. Les excès de la
Révolution nous ont montré à quelles extrémités peuvent arriver
des hommes d'un naturel assez doux, quand ils ont acquis une haine
violente de ce genre, fondée sur une conception passionnée du droit
naturel. Le socialisme actuel est si loin de cette manière de penser
qu'on a souvent reproché à l'école marxiste d'enseigner une sorte
d'indifférence fataliste et d'ainsi engourdir les énergies
populaires. »
«les
chefs des syndicats ouvriers ont quelque peine à croire que le
mouvement prolétarien doive aboutir à des procédures
parlementaires ; ils sentent, d'une manière plus ou moins confuse,
que l'on ne saurait se contenter d'une solution de ce genre, tandis
que les chefs du socialisme parlementaire semblent vouloir s'arrêter
à ce stade. »
Science
et socialisme :
« Le
problème du devenir moderne, – considéré au point de vue
matérialiste, – repose sur trois questions : 1° le prolétariat
a-t-il acquis une conscience claire de son existence comme classe
indivisible ? 2° a-t-il assez de force pour entrer en lutte contre
les autres classes ? 3° est-il en état de renverser, avec
l’organisation capitaliste, tout le système de l’idéologie
traditionnelle ? C’est à la sociologie de répondre. »
« L’histoire
était un spectacle infécond, tout au plus une fantasmagorie. » »
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