dimanche 30 juillet 2017

Noir et Rouge Anthologie


Par conséquent , nous considérons l'anarchisme comme un idéal profondément humain, dépassant les intérêts d'une classe quelconque, étant donné qu'il nous conduit vers une société sans classe.

Mais constatant qu'à la base de la société actuelle se trouvent deux facteurs : économique et celui du pouvoir , nous sommes amenés à souligner la réalité de la structure de classes. Certaines de ces classes doivent être considérées comme défenseurs de la société actuelle, les autres comme ces ennemies conscientes ou inconscientes , menant la lutte contre le capitalisme , l'état ou la religion comme causes et conséquences de la division en classes de l'oppression et de l'inégalité, lutte dirigée contre cette société en tant que telle et par conséquent contre les classes qui a soutiennent, lutte menée principalement par les exploités et les opprimés, engagées par intérêt vital dans cette lutte et la révolution.

Nous considérons donc que le caractère de classe est un des éléments fondamentaux de l'anarchisme dans la lutte jusqu'à et pendant la révolution.
Nous tenons à donner une brève explication sur notre conception des classes :

-Les classes sont l'expression des rapports de forces économiques dans la société actuelle ; d'un côté ceux qui possèdent les biens, les crédits, les moyens de production, les transports et d'échanges , les capitalistes , les exploiteurs directs ou indirects ; de l'autre ceux qui n'ont que leurs forces physiques ou intellectuelles à vendre pour vivre – les exploités directs et indirects. Mais une classe, même sur un plan économique , n'est ni contrastée ni compacte, c'est à dire son intégralité varie selon la situation économique et sociale du moment, et selon les passages des éléments d'une classe à l'autre. Les intérêts des différentes couches d'une même classe peuvent ne pas être identiques dans certains cas et peuvent être même opposés. Sur ce fait est est basée la pratique de la collaboration de classes ( social-démocratie et tous les réformismes de gauche ). Mais ce fait prouve également l'erreur du syndicalisme étroit , de l'ouvriérisme. Le seul facteur économique , malgré son importance primordiale, n'est pas capable ni suffisant pour réveiller la conscience et la solidarité de classe pour écarter le danger d'une nouvelle dictature , pour fixer les buts de la révolution et de la société nouvelle.
-La classe, par ailleurs, est l'expression du pouvoir, autre caractéristique fondamentale de la société actuelle – c'est à dire de gouvernants et des gouvernés, des oppresseurs et des oppressés. Mais le pouvoir et l'état, en tant que tels, sont capables, d'autre part , d'engendrer des classes nouvelles, par la création des institutions de l'état, d'un appareil bureaucratique, des responsabilités, des privilèges, des avantages économiques, de la technocratie.

«  C'est pourquoi, en théorie autant qu'en pratique, les anarchistes ont concentré leurs feux sur le mythe de l'état et ses expressions concrètes. Mais on oublie ainsi que l'état est u effet de causes sociales profondes , c'est à dire que c'est un produit social dont la genèse dans le temps est conditionnée par des facteurs biologiques , économiques et psychologiques primaires. Certes, l'état même, de nos jours, par un impératif de conservation, en est le promoteur et intensifie leurs effets ; mais cela n'est qu'une réaction secondaire qui présuppose l’existence de ces facteurs primaires. Ce sont ceux-ci qu'il faut déraciner si nous voulons soit empêcher le resurgissement de l'état après chaque tentative de l'abolir , soit simplement réduire son agressivité et sa prépotence.

Il faut le dire et le répéter , l'état plonge ses racines dans les profondeurs de la sociétés et de l'(homme mêmes. Ce sujet se prête à de longs développements mais je me bornerai pour l'instant à énonce une vérité fondamentale : si l'on veut combattre efficacement l'état, il est nécessaire de réformer la société et l'homme qui l'enfantent et le font durer. Les armes de la politique et la politique des armes sont absolument inefficaces à cette fin. Il y a cependant un aspect positif dans la lutté déjà séculaire de l'anarchisme et, en général, de l'individu contre l'état, c'est l'importance accordée à l'action directe sans laquelle , comme disait Gandhi « rien ne s'est jamais fait en ce monde ». Et il est douloureux de constater comment on a oublié et oublie encore dans des milieux dits libertaires cette vérité si hautement proclamée et victorieusement mise en pratique par le libérateur de l'Inde. »

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