Par
conséquent , nous considérons l'anarchisme comme un idéal
profondément humain, dépassant les intérêts d'une classe
quelconque, étant donné qu'il nous conduit vers une société sans
classe.
Mais
constatant qu'à la base de la société actuelle se trouvent deux
facteurs : économique et celui du pouvoir , nous sommes amenés
à souligner la réalité de la structure de classes. Certaines de
ces classes doivent être considérées comme défenseurs de la
société actuelle, les autres comme ces ennemies conscientes ou
inconscientes , menant la lutte contre le capitalisme , l'état ou la
religion comme causes et conséquences de la division en classes de
l'oppression et de l'inégalité, lutte dirigée contre cette société
en tant que telle et par conséquent contre les classes qui a
soutiennent, lutte menée principalement par les exploités et les
opprimés, engagées par intérêt vital dans cette lutte et la
révolution.
Nous
considérons donc que le caractère de classe est un des éléments
fondamentaux de l'anarchisme dans la lutte jusqu'à et pendant la
révolution.
Nous
tenons à donner une brève explication sur notre conception des
classes :
-Les
classes sont l'expression des rapports de forces économiques dans la
société actuelle ; d'un côté ceux qui possèdent les biens,
les crédits, les moyens de production, les transports et d'échanges
, les capitalistes , les exploiteurs directs ou indirects ; de
l'autre ceux qui n'ont que leurs forces physiques ou intellectuelles
à vendre pour vivre – les exploités directs et indirects. Mais
une classe, même sur un plan économique , n'est ni contrastée ni
compacte, c'est à dire son intégralité varie selon la situation
économique et sociale du moment, et selon les passages des éléments
d'une classe à l'autre. Les intérêts des différentes couches
d'une même classe peuvent ne pas être identiques dans certains cas
et peuvent être même opposés. Sur ce fait est est basée la
pratique de la collaboration de classes ( social-démocratie et tous
les réformismes de gauche ). Mais ce fait prouve également l'erreur
du syndicalisme étroit , de l'ouvriérisme. Le seul facteur
économique , malgré son importance primordiale, n'est pas capable
ni suffisant pour réveiller la conscience et la solidarité de
classe pour écarter le danger d'une nouvelle dictature , pour fixer
les buts de la révolution et de la société nouvelle.
-La
classe, par ailleurs, est l'expression du pouvoir, autre
caractéristique fondamentale de la société actuelle – c'est à
dire de gouvernants et des gouvernés, des oppresseurs et des
oppressés. Mais le pouvoir et l'état, en tant que tels, sont
capables, d'autre part , d'engendrer des classes nouvelles, par la
création des institutions de l'état, d'un appareil bureaucratique,
des responsabilités, des privilèges, des avantages économiques, de
la technocratie.
«
C'est pourquoi, en théorie autant qu'en pratique, les anarchistes
ont concentré leurs feux sur le mythe de l'état et ses expressions
concrètes. Mais on oublie ainsi que l'état est u effet de causes
sociales profondes , c'est à dire que c'est un produit social dont
la genèse dans le temps est conditionnée par des facteurs
biologiques , économiques et psychologiques primaires. Certes,
l'état même, de nos jours, par un impératif de conservation, en
est le promoteur et intensifie leurs effets ; mais cela n'est
qu'une réaction secondaire qui présuppose l’existence de ces
facteurs primaires. Ce sont ceux-ci qu'il faut déraciner si nous
voulons soit empêcher le resurgissement de l'état après chaque
tentative de l'abolir , soit simplement réduire son agressivité et
sa prépotence.
Il
faut le dire et le répéter , l'état plonge ses racines dans les
profondeurs de la sociétés et de l'(homme mêmes. Ce sujet se prête
à de longs développements mais je me bornerai pour l'instant à
énonce une vérité fondamentale : si l'on veut combattre
efficacement l'état, il est nécessaire de réformer la société et
l'homme qui l'enfantent et le font durer. Les armes de la
politique et la politique des armes sont absolument inefficaces à
cette fin. Il y a cependant un aspect positif dans la lutté déjà
séculaire de l'anarchisme et, en général, de l'individu contre
l'état, c'est l'importance accordée à l'action directe sans
laquelle , comme disait Gandhi « rien ne s'est jamais fait en
ce monde ». Et il est douloureux de constater comment on a
oublié et oublie encore dans des milieux dits libertaires cette
vérité si hautement proclamée et victorieusement mise en pratique
par le libérateur de l'Inde. »
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