Marceau
Pivert juin 1936
« Ce
qu'appellent, du fond de leur conscience collective, des millions et
des millions d'hommes et de femmes, c'est un changement radical à
brève échéance. On ne pourra pas impunément remettre à plus tard
l'offensive anticapitaliste la plus vigoureuse. »
« Elles
(les masses) attendent beaucoup, elles ne se contenteront pas d'une
modeste tisane de guimauve portée à pas feutrés au chevet de la
mère malade. »
« Il
ne s'agit pas de rassurer la bourgeoisie inquiète. Il s'agit de
hâter sa démoralisation et sa désagrégation. Pas de changement
total ? Mais si : changement total. L'exercice du pouvoir
n'a aucun intérêt s'il n'entraîne pas la conquête totale du
pouvoir. »
Parti
communiste avril 1936
« le
poids des dettes augmente et les huissiers s'abattent sur les
villages comme des oiseaux de malheur. Voilà la politique des 200
familles qui se solde par la misère du peuple. Voilà ce qu'ils ont
fait de notre beau pays ceux dont la richesse insolente est faite des
malheurs publics. Ils voudraient instaurer dans notre pays le régime
de Mussolini et de Hitler. Le fascisme c'est la guerre. Défendre le
pain, défendre la paix. Faire payer les riches, il faut rendre gorge
à ceux qui s'enrichissent de la misère des populations. »
Pierre
Sémard mai 19365 :
« Que
nos camarades ne se laissent pas gagner par l'illusion qu'ils
obtiendront sans effort et sans action les revendications qui leur
sont chères. Si besoin est, qu'on soit à même d'exercer la
pression des masses pour vaincre les difficultés que le capitalisme
ne manquera pas de dresser et pour surmonter les hésitations si
elles se produisent. »
Marceau
Pivert mai 1936 :
« Il
faut prévoir de gros mouvements de masse pour la conquête du
pouvoir. Le prolétariat doit se préparer minutieusement à employer
la violence. »
Léon
Blum janvier 1935 :
« Avant
même de s'attaquer au chômage, le devoir urgent, immédiat est de
secourir les chômeurs. De les secourir tous, sans distinction, sans
exception. Il n'est pas tolérable qu'un seul chômeur puisse
demeurer sans secours. Les délais, les chicanes, les limites ne sont
plus de saison. La dépense sera lourde ? Oui, peut-être, mais
il suffirait d'un geste pour la couvrir en socialisant privé des
assurances, et puis le gouvernement et les chambres ont-ils
l'habitude de l'aider quand il s'agit de crédits militaires ?
Il s'agissait de la défense nationale ? Sans doute. Mais il
s'agit, aujourd'hui, de la défense des hommes qui composent la
nation. Ainsi des caisses partout. »
Bracke
août 1936 office du blé :
« Vous
criez, messieurs les réactionnaires, à la révolution. Soit !
La grande révolution française avait donné aux paysans la liberté
d'avoir la terre. La réalisation de tout ce que comporte l'office du
blé lui donnera la liberté de produire sur cette terre et de
soustraire son produit à l'exploitation par autrui. Merci de la
réclame que vous faites au front populaire par vos intrigues, vos
insinuations, vos calomnies et vos cris. Le paysan saura
comprendre. »
Léon
Blum août 1939 :
« On
croyait que le suffrage universel il était le moyen légal de la
conquête du pouvoir. Nous savons maintenant clairement que la
majorité au parlement ne suffit pas. »
« Tant
qu'il y aura le capitalisme, il n'y aura pas de succès pour le
socialisme que dans l'action internationale. »
Le
front populaire septembre 1936 :
« Jamais
il n'est entré dans notre esprit de réquisitionner quoi que ce
soit. Le front populaire n'aura jamais tant qu'il existera la pensée
de porter atteinte à la propriété, de séquestrer les biens, de
renverser le régime social, d'attenter à la liberté. »
Léon
Blum septembre 1936 :
« Je
crois que je peux, cependant, et que je dois affirmer qu'à mes yeux,
c'est une période révolue, que des formes de luttes ouvrière comme
l'occupation des usines ne doivent s'installer comme une habitude. Je
veux dire qu'elles ne doivent pas durer et qu'elles ne dureront
pas. »
Pierre
Gaxotte septembre 1936 :
« Les
socialistes sont devenus comme les autres, des profiteurs et des
cumulards. L'administration haute et basse a été truffée de leurs
hommes. »
Les
fonctionnaires posent leurs revendications, Blum leur répond en
février 1937 :
« Un
temps de pose est nécessaire. L'économie privée se trouve dans un
état de convalescence encore fragile parce que la coïncidence entre
les grandes réformes sociales introduites en peu de mois avec
l'alignement monétaire l'a placée dans des conditions toutes
nouvelles dont l'équilibre n'est pas encore consolidée. Nous savons
que vous voulez que le gouvernement dure et réussisse. Aidez moi. »
Arrachat
secrétaire fédéral du bâtiment :
« L'entreprise
appartient au patron, la direction et le contrôle de l'entreprise
appartiennent au patron. Il ne s'agit pas pour nous de faire, dans le
cadre du régime actuel, une sorte de révolution. Des délégués
ouvriers dépassent les limites de leurs rôles. »
Ministre
des finances en 1936 :
« A
tous les honnêtes gens, je demande, de déjouer les manœuvres qui
tendent à faire de tout français un joueur contre le franc. Ceux
qui déposent à l'étranger des valeurs qu'ils ne déclarent pas
sont deux fois traîtres au pays. »
Thorez
en janvier 1936 :
« La
France, depuis cent trente ans, trois révolutions, elle a changé 5
fois de régime politique. A travers ces vicissitudes diverses, ces
naufrages, ces bouleversements, seuls les maîtres du pouvoir
financier sont demeurés immuables, incarnant à travers les régimes,
la domination du capital. Voilà la puissance qui tient en échec le
gouvernement et lui dicte ses volontés. C'est elle qui renverse les
ministères, c'est elle qui impose au peuple de France des
gouvernements. Un vent de détresse souffle sur notre beau pays de
France, dont les richesses, au lieu de servir à embellir et à
rendre plus heureux la vie des hommes, sont accaparées par une
minorité malfaisante de parasites. C'est seulement dans les classes
privilégiées que l'on a constamment renié la patrie française.
Nous sommes et resterons des internationalistes. Nous sommes et
resterons les frères de Thaelman entre les Hitler et les Mussolini
et contre les deux cent familles qui pillent notre pays, le ruinent
et le déshonorent. Est-ce une raison pour refouler en nous l'amour
de notre magnifique pays ? Pour renoncer à notre attachement
raisonné et profond pour tout un passé séculaire de luttes de
souffrance et de gloire ? Nous avons repris la marseillaise et
le drapeau tricolore de nos aïeux, les soldats de l'an II. Nous
avons repris les strophes sur la liberté et appliquée aux
fascistes, ennemis du peuple de France, les paroles de Rouget de
Lisle : « Ils viennent jusque dans nos bras égorger
nos fils et nos compagnes ». »
Vincent
Auriol, décembre 1936 :
« Si
certains, si une minorité aveugle, pour défendre des privilèges
abusifs, refusent au pays le moyen d'assurer sa sécurité, ne
laisseraient-ils pas penser au pays qu'il y a incompatibilité entre
les intérêts de possesseurs de capitaux et l'intérêt collectif de
la Nation ? C'est tout le problème de la légalité
républicaine qui se poserait. »
La
gauche révolutionnaire octobre 1936 :
« L'absurdité
qui consiste à permettre le pain, la paix et la liberté aux masses
populaires sans toucher au régime capitaliste produit aujourd'hui
ses effets catastrophiques où le gouvernement de front populaire
s'attaquera au grand capitalisme en socialisant les industries clés
et en réalisant le contrôle ouvrier ou le gouvernement tombera. »
Daniel
Guérin octobre 1936 :
« Pourquoi,
disait-on aux foules, vous obstiner à vouloir vous sauver vous-mêmes
puisque le gouvernement à direction socialiste s'apprête à faire
votre bonheur ? Soyez donc bien sages, attendez, patientez,
abstenez-vous de gêner, par des réflexes inconsidérés, le grand
camarade qui va faire pleuvoir sur vous ses bienfaits. Ainsi la
révolution, qui venait de commencer, s'est-elle trouvée freinée,
arrêtée, finalement confisquée. Les Blum, les Thorez, les Jouhaux,
chacun à sa façon, et tous ensembles, ont désarmés la classe
ouvrière. Ils l'ont livrée pieds et poings liés à un adversaire
impatient de prendre sa revanche. Un moment désarçonné par ce choc
imprévu le capitalisme reprend vite conscience, d'autant qu'il
s'aperçoit qu'il a devant lui des adversaires peu disposés au
combat. »
Marceau
Pivert octobre 1936 :
« Nous
trouverons une période de transition. N'en laissons pas profiter le
patronat soutenu par le sénat réactionnaire. Préparons la
révolution prolétarienne, la réquisition des usines, la remise
entre les mains des travailleurs des richesses qu'ils ont crées et
qu'ils peuvent gérer collectivement. Blum a fait tout ce qu'il a pu,
c'est à vous maintenant camarades, de faire le reste. »
Novembre
1936:( à propos du défilé du 11 novembre 1936 où des fascistes
défilent aux côtés des staliniens.)
« Il
y voit les premiers symptômes de la déviation du courant populaire
vers le nationalisme. Il démissionne de son poste de chargé de
mission. »
« Le
rassemblement populaire n'a pas été crée pour faire avaler au
prolétariat la pilule des crédits militaires et de l'union
nationale. Non, je ne serais pas complice silencieux et timoré. Non,
je n’accepte pas de capituler devant le militarisme et les
banques. »
Daniel
Guérin, décembre 1936 :
« Le
gouvernement à direction socialiste ne gouvernait qu'en façade. Le
vieil appareil, intouchable et intouché, conservait la réalité du
pouvoir. »
Maurice
Thorez février 1937 :
« Nous
avons la certitude qu'un jour les mines, les usines, les banques, la
grosse industrie deviendront la propriété des travailleurs. Nous
avons la conviction d'avoir bientôt la direction de ce pays. Nous ne
voulons pas prendre une France abâtardie mais une France forte sous
les plis du drapeau de l'internationale. »
Maurice
Thorez mai 1937 :
« la
France a trop souvent eu des gouvernements de gauche faisant une
politique de droite. »
Jouhaux
juin 1937 :
« La
C.G.T. A le droit sur le plan économique de gouverner au nom des
citoyens qu'elle représente. Si la C.G.T. N'est pas le gouvernement
des masses, elle est l'expression de leur volonté. »
Marceau
Pivert, juillet 1937 :
« Il
faut que les ouvriers développent leurs exigences et d'abord, que
les ministres quittent le cabinet. Qu'un gouvernement de combat soit
formé avec la participation des communistes et des syndicats. Il
faut tenir en alerte le parti, car son ardeur révolutionnaire se
noie dans l'action parlementaire. La politique menée jusqu'ici
n'ayant été faite que de compromis, a permis à l'adversaire de se
renforcer. »
Fédération
socialiste de la Seine, mars 1938 : elle dénonce la carence du
gouvernement, le « reniement avant la défaite et la mort du
parti socialiste », elle invite à se sauver « de
l'abdication et de la débâcle ».
Marceau
Pivert, juin 1938 :
« Un
seul but : la société socialiste. Un seul moyen : la
lutte des classes et la révolution. Un seul drapeau : le
drapeau rouge. Un seul chant : l'internationale. »
Maurice
Thorez, juin 1935 :
« C'est
le front populaire, animé par la classe ouvrière qui a contribué
récemment a précipiter la chute de deux gouvernements des pleins
pouvoirs. C'est le front populaire qui aura raison de Laval, l'homme
de la réaction et des ligues. La classe ouvrière, en organisant, en
animant, en guidant le front populaire, va organiser la liquidation
du danger fasciste et elle se rapproche du moment où elle rétablira
son propre gouvernement. »
Paul
Faure juillet 1936 :
« Quand
un état est en péril au point de vue financier, c'est à la classe
riche de faire l'effort le plus important. Si elle s'y refuse, si
elle se livre à de coupables manœuvres pour saboter l’œuvre de
relèvement entreprise, son action prend alors le caractère d'une
haute trahison et doit être traitée comme telle. »
« Regards »
juillet 1936 :
« Le
peuple au pouvoir n'a pas le droit de pactiser, d'hésiter, de
tergiverser avec les factieux, quels qu'ils soient et surtout avec
ceux qui figurent parmi les chefs de l'administration et de la
police. Un général, un officier factieux n'a pas sa place dans
l'armée républicaine. Un gouvernement du peuple qui n'a pas
procédé, et vite, aux épurations nécessaires trahit la cause du
peuple. »
Léon
Blum janvier 1936 :
« Si
nous avons intensément voulu la chute de Monsieur Laval, c'est que,
depuis 6 mois, nous considérons sa politique complice, du colonel de
la Rocque et de Mussolini. Oui, nous avons secoué le premier radical
jusqu'à ce que Monsieur Laval en tombe. Maintenant, il est à terre.
Nous nous en félicitons sans cruauté mais avec fierté. Et nous ne
voulons pas qu'il se relève à temps pour rentrer en scène. »
Zyromski
août 1936 :
« L’Espagne
populaire est saisie aujourd'hui à la gorge par le parti clérical
et militaire. Est ce que le gouvernement de front populaire va se
complaire dans la neutralité ? Il ne le peut pas. Il ne le faut
pas et nous l'approuvons. L'Espagne populaire doit pouvoir être
ravitaillé en armes et en munitions. Cela s'est fait, cela se fait,
cela se fera . »
Cardinal
Verdier juillet 1937 :
« L'immense
scandale d'un prolétariat déchristianisé va-t-il disparaître ?
Vous donnez à l'église, à la France, une immense espérance.
Enfant du miracle, nous vous bénissons. »
« Le
travail est pour tous un devoir sacré. Il est la source de toute
prospérité. Le travail est donc une source d'épanouissement,
d'ennoblissement pour l'homme. »
Pie
XII octobre 1936 :
« Le
communisme est intrinsèquement pervers et l'on ne peut admettre sur
aucun terrain la collaboration avec lui de la part de quiconque veut
assumer la victoire de la civilisation chrétienne. Si quelqu'un , in
duit en erreur, coopérait à la victoire du communisme, il tomberait
victime de son égarement. »
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