La
Guerre civile en France 1871
Préface
de Engels
«La
Commune me semble perdre trop de temps à des bagatelles et aux
querelles personnelles. On voit qu'il y a d'autres influences que
celle des ouvriers. Tout cela ne serait rien si vous aviez du temps
pour rattraper le temps perdu. »
« Elle
n'a pas poursuivi l'ennemi sans le laisser souffler,
mais lui a permis de battre en retraite et de s'organiser à
Versailles; elle ne s'est pas emparée de la Banque de France; elle
n'a pas su créer avec ta paysannerie le lien qu'elle aspirait à
établir; elle s'est montrée généreuse envers l'ennemi de classe
qu'il faut supprimer quand il ne se rend pas. »
Ce
qu'a fait la Commune : abolition de la police des mœurs,
suspendit les loyers de octobre 1870 à avril 1871, suspendit le
Mont de Piété, les étrangers élus confirmés dans leurs mandats
car « le drapeau de la Commune est celui de la République
Universelle », égalité des salaires, séparation de l'église
et de l'état, bien ecclésiastiques en biens nationaux, bannir des
écoles tout signe religieux, il fut promulgué un décret stimulant
l'arrestation d'otages devant les massacres des versaillais, il ne
fut jamais appliqué, renversement de la colonne Vendôme symbole du
chauvinisme et excitation des peuples à la discorde, réquisitions
des ateliers fermés pour les remettre entre les mains des ouvriers,
raser la chapelle d'expiation en réparation à l’exécution de
Louis XVI.
« Le
plus difficile à saisir est certainement le saint respect avec
lequel on s'arrêta devant les portes de la Banque de France. Ce fut
d'ailleurs une lourde faute politique. La Banque aux mains de la
Commune, cela valait mieux que dix mille otages. Cela signifiait
toute la bourgeoisie française faisant pression sur le gouvernement
de Versailles pour conclure la paix avec la Commune. »
« Et
dans les deux cas l'ironie de l'histoire a voulu, - comme toujours
quand des doctrinaires arrivent au pouvoir, - que les uns comme les
autres fissent le contraire de ce que leur prescrivait leur doctrine
d'école. »
« Pour
éviter cette transformation, inévitable dans tous les régimes
antérieurs, de l'État et des organes de l'État, à l'origine
serviteurs de la société, en maîtres de celle ci, la Commune
employa deux moyens infaillibles. Premièrement, elle soumit toutes
les places de l'administration, de la justice et de l'enseignement au
choix des intéressés par élection au suffrage universel, et, bien
entendu, à la révocation à tout moment par ces mêmes intéressés.
Et, deuxièmement, elle ne rétribua tous les services, des plus bas
aux plus élevés, que par le salaire que recevaient les autres
ouvriers. Le plus haut traitement qu'elle payât était de 6 000
francs. Ainsi on mettait le holà à la chasse aux places et à
l'arrivisme, sans parler de la décision supplémentaire d'imposer
des mandats impératifs aux délégués aux corps représentatifs. »
« Et
l'on croit déjà avoir fait un pas d'une hardiesse prodigieuse,
quand on s'est affranchi de la foi en la monarchie héréditaire et
qu'on jure par la république démocratique. Mais, en réalité,
l'État n'est rien d'autre qu'un appareil pour opprimer une classe
par un autre, et cela, tout autant dans la république démocratique
que dans la monarchie; le moins qu'on puisse en dire, c'est qu'il est
un mal dont hérite le prolétariat vainqueur dans la lutte pour la
domination de classe et dont, tout comme la Commune, il ne pourra
s'empêcher de rogner aussitôt au maximum les côtés les plus
nuisibles, jusqu'à ce qu'une génération grandie dans des
conditions sociales nouvelles et libres soit en état de se défaire
de tout ce bric-à-brac de l'État. »
La
guerre civile Marx
citant
la déclaration de la Commune :
«Les prolétaires de la capitale, disait
le Comité central dans son manifeste du 18 mars,
au milieu des défaillances et des trahisons des classes
gouvernantes, ont compris que l'heure était arrivée pour eux de
sauver la situation en prenant en main la direction des affaires
publiques... Le prolétariat... a compris qu'il était de son devoir
impérieux et de son droit absolu de prendre en main ses destinées,
et d'en assurer le triomphe en s'emparant du pouvoir. »
«Les
fonctionnaires de la justice furent dépouillés de cette feinte
indépendance qui n'avait servi qu'à masquer
leur vile soumission à tous les gouvernements successifs auxquels,
tour à tour, ils avaient prêté serment de fidélité, pour le
violer ensuite. Comme le reste des fonctionnaires publics, magistrats
et juges devaient être élus, responsables et révocables. »
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