dimanche 23 juillet 2017

Karl Marx



La Guerre civile en France 1871

Préface de Engels

«La Commune me semble perdre trop de temps à des bagatelles et aux querelles personnelles. On voit qu'il y a d'autres influences que celle des ouvriers. Tout cela ne serait rien si vous aviez du temps pour rattraper le temps perdu. »

« Elle n'a pas poursuivi l'ennemi sans le laisser souffler, mais lui a permis de battre en retraite et de s'organiser à Versailles; elle ne s'est pas emparée de la Banque de France; elle n'a pas su créer avec ta paysannerie le lien qu'elle aspirait à établir; elle s'est montrée généreuse envers l'ennemi de classe qu'il faut supprimer quand il ne se rend pas. »

Ce qu'a fait la Commune : abolition de la police des mœurs, suspendit les loyers de octobre 1870 à avril 1871, suspendit le Mont de Piété, les étrangers élus confirmés dans leurs mandats car « le drapeau de la Commune est celui de la République Universelle », égalité des salaires, séparation de l'église et de l'état, bien ecclésiastiques en biens nationaux, bannir des écoles tout signe religieux, il fut promulgué un décret stimulant l'arrestation d'otages devant les massacres des versaillais, il ne fut jamais appliqué, renversement de la colonne Vendôme symbole du chauvinisme et excitation des peuples à la discorde, réquisitions des ateliers fermés pour les remettre entre les mains des ouvriers, raser la chapelle d'expiation en réparation à l’exécution de Louis XVI.

« Le plus difficile à saisir est certainement le saint respect avec lequel on s'arrêta devant les portes de la Banque de France. Ce fut d'ailleurs une lourde faute politique. La Banque aux mains de la Commune, cela valait mieux que dix mille otages. Cela signifiait toute la bourgeoisie française faisant pression sur le gouvernement de Versailles pour conclure la paix avec la Commune. »

« Et dans les deux cas l'ironie de l'histoire a voulu, - comme toujours quand des doctrinaires arrivent au pouvoir, - que les uns comme les autres fissent le contraire de ce que leur prescrivait leur doctrine d'école. »

« Pour éviter cette transformation, inévitable dans tous les régimes antérieurs, de l'État et des organes de l'État, à l'origine serviteurs de la société, en maîtres de celle ci, la Commune employa deux moyens infaillibles. Premièrement, elle soumit toutes les places de l'administration, de la justice et de l'enseignement au choix des intéressés par élection au suffrage universel, et, bien entendu, à la révocation à tout moment par ces mêmes intéressés. Et, deuxièmement, elle ne rétribua tous les services, des plus bas aux plus élevés, que par le salaire que recevaient les autres ouvriers. Le plus haut traitement qu'elle payât était de 6 000 francs. Ainsi on mettait le holà à la chasse aux places et à l'arrivisme, sans parler de la décision supplémentaire d'imposer des mandats impératifs aux délégués aux corps représentatifs. »

« Et l'on croit déjà avoir fait un pas d'une hardiesse prodigieuse, quand on s'est affranchi de la foi en la monarchie héréditaire et qu'on jure par la république démocratique. Mais, en réalité, l'État n'est rien d'autre qu'un appareil pour opprimer une classe par un autre, et cela, tout autant dans la république démocratique que dans la monarchie; le moins qu'on puisse en dire, c'est qu'il est un mal dont hérite le prolétariat vainqueur dans la lutte pour la domination de classe et dont, tout comme la Commune, il ne pourra s'empêcher de rogner aussitôt au maximum les côtés les plus nuisibles, jusqu'à ce qu'une génération grandie dans des conditions sociales nouvelles et libres soit en état de se défaire de tout ce bric-à-brac de l'État. »

La guerre civile Marx

citant la déclaration de la Commune : «Les prolétaires de la capitale, disait le Comité central dans son manifeste du 18 mars, au milieu des défaillances et des trahisons des classes gouvernantes, ont compris que l'heure était arrivée pour eux de sauver la situation en prenant en main la direction des affaires publiques... Le prolétariat... a compris qu'il était de son devoir impérieux et de son droit absolu de prendre en main ses destinées, et d'en assurer le triomphe en s'emparant du pouvoir. »


«Les fonctionnaires de la justice furent dépouillés de cette feinte indépendance qui n'avait servi qu'à masquer leur vile soumission à tous les gouvernements successifs auxquels, tour à tour, ils avaient prêté serment de fidélité, pour le violer ensuite. Comme le reste des fonctionnaires publics, magistrats et juges devaient être élus, responsables et révocables. »

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