«Les réformistes et les opportunistes se gardent bien
de toute détermination concrète. Eux, qui se prétendent
dépositaires de la sagesse politique et de la bouteille avec le
diable dedans, ils n'ont jamais étudié les problèmes réels de la
classe ouvrière et du devenir socialiste, ils ont perdu tout contact
avec les masses prolétariennes et avec la réalité historique, ce
sont des rhéteurs verbeux et vides, incapables de toute espèce
d'action, incapables de porter un quelconque jugement concret.
Puisqu'ils ont perdu tout contact avec la réalité prolétarienne,
on comprend parfaitement qu'ils aient fini par se persuader, de bonne
foi et sincèrement, que la mission de la classe ouvrière serait
accomplie quand le suffrage universel aurait permis la constitution
d'un ministère avec Turati promulguant une loi pour donner le droit
de vote aux prostituées ou avec Enrico Ferri réformant le régime
disciplinaire des asiles psychiatriques et des prisons. »
« l'État devient ainsi l'unique propriétaire de
l'instrument de travail, il assume toutes les fonctions
traditionnelles de l'entrepreneur, il devient la machine
impersonnelle qui achète et distribue les matières premières, qui
impose un plan de production, qui achète les produits et les
distribue : l'État bourgeois, celui des bureaucrates incompétents
et inamovibles; l'État des politiciens, des aventuriers, des
coquins. Conséquences : accroissement de la force armée policière,
accroissement chaotique de la bureaucratie incompétente, tentative
pour absorber tous les mécontents de la petite bourgeoisie avide
d'oisiveté, et création à cet effet d'organismes parasitaires à
l'infini. »
«Le Parti socialiste est resté, même après le
Congrès de Bologne 1 un simple parti parlementaire, qui se maintient
dans l'immobilité à l'intérieur des limites étroites de la
démocratie bourgeoise, qui ne se préoccupe que des affirmations
politiques superficielles de la caste gouvernementale; il n'a pas
acquis la forme particulière, autonome, d'un parti caractéristique
du prolétariat révolutionnaire, et seulement du prolétariat
révolutionnaire. »
« La
révolution qui se réalise dans la destruction de l'appareil d'État
bourgeois, et dans la construction d'un nouvel appareil d'État,
intéresse et englobe toutes les classes opprimées par le
capitalisme. »
« Le
fascisme, en tant que mouvement de réaction armée ayant pour but la
désagrégation et la désorganisation de la classe laborieuse pour
la neutraliser, s'inscrit dans la politique traditionnelle des
classes dirigeantes italiennes et dans la lutte du capitalisme contre
la classe ouvrière. »
« En
substance, le fascisme ne modifie le programme conservateur et
réactionnaire, qui a toujours dominé la politique italienne, que
dans la stricte mesure où il conçoit différemment le processus
d'unification
des forces réactionnaires. A la tactique des accords et des
compromis, il substitue le projet de réalisation d'une unité
organique de toutes les forces de la bourgeoisie dans un seul
organisme politique, contrôlé par une centrale unique, qui devrait
diriger simultanément le parti, le gouvernement et l'État. »
Page
151 :
«Un
commerçant n'entre pas dans un parti politique pour faire du
commerce, ni un industriel pour produire davantage et à des prix de
revient plus bas, ni un paysan pour apprendre de nouvelles méthodes
de culture, même si, sous certains aspects, ces exigences du
commerçant, de l'industriel ou du paysan peuvent trouver une
satisfaction dans le parti politique. »
Page
170 :
« L'activité
« critique » s'est réduite à dévoiler les trucs, à susciter des
scandales, à fouiller mesquinement dans la vie personnelle des
hommes représentatifs. »
Page
171 :
« Un
élément à ajouter à titre d'illustration des théories dites de
l'intransigeance : celui de la rigide aversion de principe à ce
qu'on nomme les compromis 3,
qui a comme manifestation subordonnée ce qu'on peut appeler la «
peur des dangers ». »
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