De l argent. La ruine de la politique. Partie. 9
"Quant à la justice, c'est au moment où elle semble avoir le plus à cœur de ne pas passer pour une justice de classe qu'elle s'est réglée sur la classe dont dépend depuis toujours toute justice.
A cet accord son précédent qu'ont alors contracté, dans des conditions et pour des raisons qu'on ne connaît pas toutes, la presse et la justice avec le capital, le mot "domination" est celui qui convient le mieux, quand bien même saurait-on mal encore "quoi" il désigne exactement. C'est-à-dire, quand bien même ce qu'il faut qu'il désigne est encore incertain ou incomplet. Une chose est sûre, la domination désigne ce qui est susceptible de ne peser sur personne dès lors qu'elle ne s'impose à personne. Pire, la domination désigne ce qui ne s'impose à personne dès lors qu'Il n'y a personne qui ne désire que pèse sur soi le poids de la domination."
"On ne comprendra rien, longtemps, à cette victoire du capital tant qu'on fera de celle-ci une victoire serait due tout entière à ce que le capital était en mesure d'emporter seul. Il fallait, pour qu'une victoire si entière advienne, si entière qu'il n'y aurait aussitôt plus personne pour la mettre en doute, encore moins la contester, il fallait que trahissent ceux qu'on croyait attachés à faire qu'elle ne se produisit pas."
"Le capital triomphe partout. De tout. On le sait. Il n'y a rien qui existe qu'il ne se croie aujourd'hui capable d'assujettir. Et qu'il n'assujettit. En somme, le monde est tout à coup devenu comme trop petit depuis qu'il n'y a plus personne qui puisse ne pas en faire partie. Depuis qu'il n'y a plus personne qui ne veuille faire partie d'un monde tout à coup devenu tout entier capitaliste. C'est-à-dire, il n'y a personne qui ne semble vouloir appartenir à quelque monde que ce soit depuis que le monde a semblé pouvoir devenir pour tous capitaliste. Il n'y a rien qui ne puisse être capitaliste, sans doute, dès lors qu'il n'y a rien qui ne doive l'être pour simplement prétendre devenir quoi que ce soit.
Du coup, il n'y a rien qui ne soit entré dans cette guerre nouvelle dans laquelle on a vu que c'était tout le capitalisme qui s'engageait, y compris contre ceux qui n'ont jamais cessé d'être eux-mêmes capitalistes. C'est ce qui a changé sans doute: il pouvait sembler qu'il y aurait cette guerre qui ferait que les plus démunis ne resteraient pas sans rien; or ce n'est pas ce qui s'est passé: cette guerre continue qui démunit un peu plus même ceux qui n'avaient déjà rien. Et qui démunira bientôt même ceux qui ont placé en elle leurs espoirs les plus grands.
Était-il possible que le capital restât sans ennemi? Non, sans doute. N'y aurait-il eu plus personne pour en être l'ennemi, qu'il s'en serait alors trouvé parmi les capitalistes eux-mêmes. Et c'est ce qui est arrivé."
"Le double tour qu'a joué le communisme à ceux qui s'étaient voulus communistes et oeuvraient à ce qu'il y eût un jour "de l'égalité", c'est d'avoir fait que puisse passer pour telle ce qui n'en était une aucunement; et que ce qui n'avait aucunement; et que ce qui n'avait aucunement cette volonté puisse prendre prétexte de cette tromperie pour prétendre qu'il pouvait satisfaire cette volonté, par surcroit. Le capital l'a su.
Par surcroit? Parce que personne ne croit sé rieusement, bien sûr, que le capital ait quelque souci que ce soit de l'égalité. Personne ne le croit mais, en même temps, il n'y a personne pour oser prétendre qu'il ne le puisse pas, aussi. Entre tous les crimes dont il faut accuser le communisme, celui-ci n'est pas le moindre: il n'y a pas jusqu'à ce qui est un crime qui ne puisse passer aujourd'hui pour ce que le communisme prétendait. Les signes se sont-ils à ce point inversés?"
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