Que puis-je affirmer aujourd'hui de
manière sure et définitive sur moi-même?
Rien puisque je ne connais que ce qui
m'est arrivé jusqu'à aujourd'hui.
Quelle est la part de moi qui me vient
des convenances, de la morale de la société, des interdits, de mes propres
interdits, de la culture imposée, ou subversive, jusqu'à quel point je suis
moi-même sans à en avoir peur?
Sait-on ce que l'on ne veut pas être, ce
que l'on ne voudrait jamais être, ce que l'on pense ne pas être alors qu'on
l'est un peu, ce qu'on pense être mais que l'on n'est pas? Ne sommes-nous en
fait que le reflet que ce que les autres nous renvoient? Ne sommes-nous aussi
les contradictions de ce regard que nous avons sur nous-même en renvoyant aux
autres ce que l'on pense qu'ils souhaiteraient que l'on soit sans les gêner,
les heurter, les choquer?
Devons-nous être choqués ou simplement
surpris, interrogés, être bousculés sans que cela soit pris pour une agression
personnelle?
Posons-nous les questions sur le mode de
Duchamp?
Ceci est un...
Ceci n'est pas...
Suis-je entièrement ce que je me
construis? N'est-ce pas là aussi un édifice fragile ballotée par des
convictions salies par certains? Mais alors, ce ne sont pas forcément les
convictions que l'on défend mais les hommes qui s'en revendiquent qui les
pervertissent? Ou alors alors, en a-t-on vraiment bien compris les fondements?
Suis-je vraiment ce que j'ai voulu être?
Quelle est ma part personnelle dans ma construction? Y-a-t-il plus qui vient de
l'extérieur que de l'intérieur?
Parvient-on un jour à être complètement
ce que l'on veut? Et d'ailleurs, le sait-on véritablement? Et aussi, n'est-ce
pas absolument dangereux de se croire parvenu à ce que l'on voulait ou que l'on
pensait vouloir?
Même un nom même le nom, qu'induit-il?
L’acceptation de ce que les parents ont été? Sont? Ou deviennent?
La morale, quelle morale?, nous interdit
de rejeter les parents parce que cela ne se fait pas. Mais, doit-on sous
prétexte d'une morale que l'on n’accepte pas garder près de soi des gens
nocifs? On jette les amis nocifs parce que nocifs pour nous donc pourquoi pas
les parents?
Finalement, ils sont les inconnus que
nous croyons connaitre le plus.
M. S. a tout rejeté de son enfance, et
l'on pense qu'il en a fait autant avec son nom. ne le portait-il pas plus que
le pire fardeau?
"C'était inévitable dès lors que c'est sous leur nom que tu es entré à
l'école, et qu'on t'y a enfermé. Dès lors que tu n'as jamais été appelé à
l'école que du nom qu'ils t'ont donné; le nom sous lequel tu y as été inscrit;
leur nom que tu as toujours haï. Il suffisait qu'on t'appelât du nom que tu
leur devais pour que ce fût tout le malheur qui lui était attaché qui vînt avec
lui jusqu'à l'école, qui y entrât avec toi."
Eux de Michel Surya.
Qui ce je suis? Je m'apparente et je revendique
à ce que je suis de plus près que Marc Authouart c'est ce qui s'y apparente le
plus. Et comme je l'ai déjà dit, issue d'une complexité, parfois je ne suis ni
évident, ni lisible.
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