jeudi 30 septembre 2021

Une minute quarante-neuf Par Riss

 "L’intelligence se mesure à la capacité d’adaptation à son environnement, dit-on. Mais si on s’accommode un peu trop d’une situation en espérant lâchement la voir évoluer d’elle-même sans rien faire soi-même, on risque de finir par l’accepter. À l’inverse, si on la refuse, il faut passer à l’action pour la combattre, et prendre le risque d’échouer. Les perdants ont toujours tort. Mais eux au moins ont essayé. Je préfère les perdants courageux aux malins collabos. Car l’intelligence peut devenir une habileté pour fuir les problèmes en les abandonnant à la responsabilité des autres. C’est intelligent. C’est malin. Mais c’est de la merde. Ils furent nombreux, de 1940 à 1944, les esprits brillants qui déployèrent leurs capacités intellectuelles pour traverser sans encombre cette époque dangereuse. Mais pour quoi faire ? Pour sauver leur peau en bouffant dans la gamelle des tyrans et en surplombant avec condescendance ces péripéties vulgaires qu’étaient la guerre et le nazisme. Artistes, politiciens et hommes de lettres qui étaient armés intellectuellement pour combattre firent le choix paresseux de s’avachir, d’abord dans le confort de l’indifférence, puis inexorablement dans la collaboration pure et simple."


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