samedi 25 mars 2023

Pour entamer quoi que ce soit de nouveau de M.A. Partie IV

 

Chapitre IV

 

J’ai toujours aimé la solitude comme on aime la séparation aux autres par la peur la volonté acharnée de ne pas souffrir de ne pas vouloir souffrir d’avoir l’illusion que la souffrance ne passe que par les autres ils ne peuvent être nous ils sont ce qui nous entoure mais sans approche sans contact Je fuis la peur dans ce cercle intime dans lequel j’aime m’enfermer mais cette littérature que j’ai découverte elle est paradoxale elle ce lien qui se tisse et qui doit s’exprimer nous ne les entendons jamais alors que ce qu’ils défendent devrait être au premier plan

L’espace, cet espace qui est encombré par les futilités les inepties les égos mégalos ne les tolèrent pas la morale qui n’est plus visible mais qui est là qui impose censure. J’aimerais avoir la force de vous obliger à lire « L’outrage aux mots » de Bernard Noël ce cri de l’homme qui souffre parce que le plaisir d’écrire a été attaqué. Il est l’homme qui a été malmené criminalisé pour être libre pour avoir tenté d’être libre. « Le château de Cènes », ce texte attaqué, pourquoi le défendre ? Sa seule défense était son existence, sa seule existence et le partage le partage amicale d’un sentiment d’un ressenti. Et si je suis bousculé, choqué, étripé, fustigé, maltraité ne devrais-je pas alors me dire qu’il a atteint ce que je n’avais jamais vu en moi ? Il a été le révélateur d’une partie de moi que je taisais un endroit où la meurtrissure se terrait. Cette liberté qui fait peur qui effraie les courts en ailes, ceux qui n’ont la vision en rase motte à la mode des souris qui court apeurées.

Je ne l’ai pas lu encore mais il sera lu avant la fin de cet ouvrage je le dois je lui dois j’ai cette dette envers cet homme qui a tenté la liberté qui a voulu me l’offrir et que certains ont décidé de tenter de m’empêcher de connaitre. Je lui dois, je le dois à ses amis qui ont la douleur de sa perte et qui savent, eux, la valeur de ce qu’il a écrit offert. M.S. m’a affirmé que Bernard Noël était le plus grand poète français, il me l’a affirmé avec cette douleur de savoir qu’il ne le verra jamais plus qu’il ne l’entendra plus que tout ce qu’il a écrit il l’a lu il l’a aimé compris que plus rien de neuf ne sortira de cet esprit qui court mais qui ne peut plus transmettre. Bernard Noël est comme beaucoup d’autres que je découvre en ce moment, il fait partie de ces cadavres exquis que je découvre à la fin à la fin de leurs vies à l’automne de la mienne. Je suis cette période qui doit être douce aux couleurs or à la senteur des sous-bois, je devrais être la personne qui déambule dans les chemins en pensant en lisant en parlant en aimant et en pleurant car je chemine en paix avec celle qui m’a toujours accompagnée sans relâche sans lâcher sans rompre ce lien si ténu elle est là. J’ai tout pour être heureux je suis heureux je n’ai plus peur de le dire je suis heureux et maintenant à tous les niveaux je n’ai plus qu’à le prouver à celle que j’aime que j’ai toujours aimé. Mal désordonné fougueusement maladroitement si profondément si intensément.

Je l’aime comme j’aime cette littérature libre échevelée passionnée convaincue que rien ne peut ne pas arriver que nous allons franchir tous les obstacles.

Elle est la personne de la littérature qui vit elle est ce que je comprends de ce que je lis elle est ce que je lis et que j’ai envie de lire elle est ce qui ne peut m’être interdit et dont je vais prendre possession pour ne jamais la perdre. Ni elle ni la littérature ni CETTE littérature.

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