Communautés ZAD Notre-Dame-des-Landes
« La communauté de lutte contre l’aéroport était
d’abord « une communauté négative » extrêmement hétérogène,
seulement tenue par le refus de l’aéroport ou le refus de son monde. Mais elle
contenait aussi en elle les germes d’un autre rapport à la communauté, d’une
affirmation, d’une projection positive commune. »
« Les hommes qui refusent et qui sont liés par la force
du refus, savent qu’ils ne sont pas encore ensemble. Le temps de l’affirmation
commune leur a précisément été enlevé. Ce qui leur reste, c’est l’irréductible
refus, l’amitié » de ce non certain, inébranlable, rigoureux, qui les rend
unis et solidaires. (Maurice Blanchot)
« Si l’unité de façade s’est avérée gagnante contre
l’aéroport, elle s’est retournée contre le mouvement une fois l’abandon
prononcé. Ce que nous apprend l’expérience de la ZAD, c’est que si la
communauté négative recèle une considérable puissance de destitution,
construire une commune depuis une juste juxtaposition de différences, une
addition d’identités antagonistes est en revanche impossible. La commune
exige un liant bien plus consistant que
la diversité tactique face à l’ennemi commun. »
« Tant de personnes ont été portées en dehors et
au-delà d’elles-mêmes par cette lutte : habitants ou paysans devenus
squatteurs et squatteurs devenus habitants ou paysans, juriste de l’ACIPA
derrière une barricade de pneus et barricadier qui échafaude des stratégies de
détournement juridique, jeune nomade déraciné devenu sédentaire en venant
habiter ce bocage et habitant enraciné ayant découvert dans la lutte le goût du voyage. »
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