lundi 22 mars 2021

Lignes N°62 collection dirigée par Michel Surya

 Communautés   ZAD Notre-Dame-des-Landes    

 

« La communauté de lutte contre l’aéroport était d’abord «  une communauté négative » extrêmement hétérogène, seulement tenue par le refus de l’aéroport ou le refus de son monde. Mais elle contenait aussi en elle les germes d’un autre rapport à la communauté, d’une affirmation, d’une projection positive commune. »

 

« Les hommes qui refusent et qui sont liés par la force du refus, savent qu’ils ne sont pas encore ensemble. Le temps de l’affirmation commune leur a précisément été enlevé. Ce qui leur reste, c’est l’irréductible refus, l’amitié » de ce non certain, inébranlable, rigoureux, qui les rend unis et solidaires. (Maurice Blanchot)

 

« Si l’unité de façade s’est avérée gagnante contre l’aéroport, elle s’est retournée contre le mouvement une fois l’abandon prononcé. Ce que nous apprend l’expérience de la ZAD, c’est que si la communauté négative recèle une considérable puissance de destitution, construire une commune depuis une juste juxtaposition de différences, une addition d’identités antagonistes est en revanche impossible. La commune exige  un liant bien plus consistant que la diversité tactique face à l’ennemi commun. »

 

« Tant de personnes ont été portées en dehors et au-delà d’elles-mêmes par cette lutte : habitants ou paysans devenus squatteurs et squatteurs devenus habitants ou paysans, juriste de l’ACIPA derrière une barricade de pneus et barricadier qui échafaude des stratégies de détournement juridique, jeune nomade déraciné devenu sédentaire en venant habiter ce bocage et habitant enraciné ayant découvert dans la lutte le  goût du voyage. »

 

Aucun commentaire: