vendredi 5 mars 2021

Les conseillistes

« Plus précisément ces marxistes furent ceux qui avaient été les dirigeants ouvriers lors de la première période révolutionnaire théorico-pratique et qui, dans la période suivante, celle du révisionnisme, opposèrent à celui-ci une vigoureuse et magnifique résistance. Ici aussi, c’est l’Allemagne qui offre le meilleur exemple.

Quoique ce phénomène se vérifie partout, aux Pays-Bas et en Belgique, en France et en Italie, en Autriche et en Angleterre, il apparaît le plus clairement en Allemagne à cause de la grande ampleur des luttes. Alors que les chefs (et les ouvriers) révisionnistes allemands faisaient de plus en plus tout leur possible pour détourner le prolétariat des actions de masse en dehors du parlement en leur promettant de petits avantages obtenus grâce à l’aide de la bourgeoisie au parlement ou grâce à l’action syndicale quotidienne, les chefs radicaux tentaient d’obtenir le même but… la démoralisation des ouvriers. Ils enfermaient dans le cercle de la nation toutes les actions anti-gouvernementales des masses. Alors que l’impérialisme devenait toujours plus puissant, d’un côté les réformistes promettaient toujours plus d’avantages grâce à une collaboration avec les partis qui étaient les gestionnaires de l’impérialisme et qui donc poussaient à la guerre, de l’autre côté les chefs radicaux exhortaient les masses à ne rien faire, à rester passives et inactives. Bien sûr, ils ne conseillaient pas expressément une telle attitude mais ils restaient étrangers à toute action de masse et ils s’y opposaient même de toutes leurs forces. »

 

« Pendant cette période il a principalement attiré l’attention du prolétariat sur le parlement. Selon lui, le parlement était la nouvelle arène décisive. Comme si l’impérialisme pouvait être vaincu au moyen du parlement. En cette période, pendant laquelle les ouvriers pouvaient encore développer des actions propres, il leur a dit que la lutte dépendait de l’aide que pouvait leur fournir la classe moyenne et qu’il fallait avant tout avoir cette classe moyenne de leur côté. Comme si la classe moyenne n’était pas du côté de l’impérialisme ! Pour conserver la paix, il conseilla la création d’une Ligue des Etats européens. Comme s’il était du pouvoir des ouvriers de contribuer à la fondation d’une telle Ligue, comme si l’impérialisme allait attendre pacifiquement que les ouvriers s’organisent, comme si une Ligue des Etats ne renforcerait pas encore plus l’impérialisme. Comme s’il existait aujourd’hui dans la bourgeoisie des forces considérables contre la guerre ; comme si les ouvriers n’étaient pas seuls. »

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