mercredi 22 janvier 2025

Manière de voir N° 198

 Mais avant un peu d'actualité. 

Un cessez le feu vient d'être signé et mis en place entre Israël et les Palestiniens. Comme disent les journalistes sans même bouger un sourcil :"Israël peut à tout moment décider de le rompre et de reprendre les bombardements".


Autre information passée comme une lettre à la poste, sans aucun commentaire de qui que ce soit, et encore moins de la part des "journalistes". Quelques 90 prisonniers palestiniens vont ou ont été libérés, en majorité des femmes (?), et 15 enfants MINEURS et en plus, ils ont été enfermés sous aucun chef d'accusation.

Depuis cette annonce faite une fois, je ne l'ai jamais plusentendue.

Donc tiré de Manière de voir N° 198, numéro entièrement consacré aux combats des femmes du monde ;

Femmes : une révolution permanente.

Dans ce numéro, je lis cet article de Pierre Rimbert et et de Cécile Robert qui peut faire peur aux européens puisque ce sont ces gens là qui s'occupent de l'Europe, c'est à dire de nous.  Ce qui veut dire qu'à tout moment, au moins, cette personne là, est capable de nous bombarder et de trouver ensuite toutes les raisons possibles pour justifier son geste. Et là encore, aucune de ces affirmations n'ont fait l'objet de quelques commentaires que ce soit, ni de la presse française ni de nos hommes politiques, progressistes auto-proclamés compris.

Voici l'article : 

Une vertu bombardière.


Dans un univers des relations internationales dopé à les testostérone, la ministre des affaires étrangères allemande, Mme Annalena Baerbock, entre en fonction en 2021 armée d'une doctrine détonante : "la diplomatie féministe", "pan essentiel de notre politique étrangère guidée par des valeurs". Il s'agit, détaille un document du ministère, de "cultiver un réflexe féministe", de se soucier "des risques sexospécifiques et des vulnérabilités intersectionnelles", de mettre en œuvre "le programme pour les femmes, la paix et la sécurité des nations Unies" de "créer des espaces protégés". Avec le bombardement systématique par l'armée israélienne des écoles et des hôpitaux de Gaza, terre où l'on compte parmi les victimes une majorité de femmes et d'enfants, Mme Baerbock tenait l'occasion de mettre en pratique la "diplomatie féministe".

Le 10 octobre dernier, dans son discours prononcé au Bundestag un an après les massacres commis par le Hamas en Israël, la ministre n'a pas soufflé mot du sort des palestiniens. Elle a en revanche développé une interprétation très personnelle du droit international.

 "La légitime défense signifie bien sûr que l'on ne se contente pas d'attaquer les terroristes, mais qu'on les détruit. C'est pourquoi j'ai été si catégorique: lorsque les terroristes du Hamas s'abritent parmi les populations ou se cachent dans les écoles, nous entrons dans des zones très délicates; mais nous ne nous dérobons pas. C'est pourquoi j'ai dit clairement aux Nations Unies que même les lieux civils peuvent perdre leur statut de protection car les terroristes en abusent. C'est la position de l'Allemagne, c'est ce que signifie pour nous la sécurité d'Israël.".

Spécialiste du droit international, Mme Baerbock confond délibérément l'exception et la règle. Car, si le recours à des "boucliers humains" peut transformer une infrastructure civile en objectif militaire légitime, il ne peut s'agir que d'une exception ponctuelle au principe général de protection des civils. Une dérogation conditionnée à la nécessité (impossibilité d'agir autrement) et à la proportionnalité (moyens adaptés aux buts). La destruction systématique de centres de soins, d'établissements scolaires ou culturels, de camps de réfugiés à l'aide de bombes lourdes qui provoquent immanquablement un grand nombre de victimes sort à l'évidence de ce cadre. En outre, affronter un ennemi sans foi ni loi ,e délivre aucunement un Etat de son obligation d'épargner les civils, car "la valeur de vies innocentes ne peut être amoindrie par les actions injustes commises par un tiers". Le nombre particulièrement élevé d'enfants parmi les dizaines de milliers de morts signe le renversement total des lois de la guerre adoptées après 1945.

Au début de l'année 2024, la ministre écologiste avait déjà surpris ses camarades Verts en donnant son accord à la livraison de chasseurs-bombardiers Eurofighter à un pays très à la pointe en matière de droit des femmes, l'Arabie Saoudite, au motif que la monarchie avait contribué à protéger Israel des missiles lancés par les houthistes du Yémen.

Aucun commentaire: