Masse,
amas et, par extension, ensemble. Exemple : le Bloc National, c'est-à
dire l'ensemble de tous les partis nationalistes ; le Bloc des
Gauches, c'est-à-dire l'ensemble de toutes les forces parlementaires
de gauche, etc... Pour défendre leurs intérêts, les capitalistes
savent former des blocs puissants ―
internationaux souvent ― qui
tirent les ficelles de ces polichinelles que sont les politiciens.
C'est la mise en
application
du proverbe bien connu : l'Union fait la Force. Associant leurs
appétits
divers,
les exploiteurs s'entendent à merveille pour gruger le peuple
laborieux. Seuls et agissant séparément, ils se heurteraient
peut-être à des obstacles infranchissables, tandis qu'en nombre ils
peuvent, par leurs forces associées, venir à bout de leurs
adversaires divisés. Ils peuvent imposer leur volonté au pays,
dépouiller légalement leurs victimes, organiser leurs trafics sur
une haute échelle et satisfaire leurs passions. Une fois le pouvoir
atteint, l'assiette au beurre est assez large pour que chacun d'eux
puisse s'y tailler une part avantageuse. Naturellement, ils savent
bien que le jour où le peuple suivrait leur exemple et rassemblerait
ses forces dispersées, sonnerait l'heure de leur agonie. Aussi,
mettent-ils tout en oeuvre pour empêcher une union solide des
travailleurs. Ils s'ingénient à provoquer, dans le camp adverse,
mille querelles stupides, qu'ils entretiennent ensuite avec soin. Et
le résultat est que leur pouvoir, toujours plus implacable et plus
rigide, pèse toujours plus lourdement sur la classe ouvrière.
Cependant, cette situation ne peut plus durer bien longtemps. À
force de multiplier leurs infamies et d'exagérer leur arbitraire,
les dirigeants finissent par exaspérer leurs victimes. Bientôt les
producteurs, laissant de côté les questions de boutique, dresseront
contre le bloc capitaliste le bloc ouvrier, contre le bloc des
parasites le bloc des travailleurs. Usant des mêmes méthodes que
leurs oppresseurs, ils deviendront une puissance imbattable contre
laquelle se briseront les armes de l'ennemi. Mais pour cela il faut
que tous les opprimés s'unissent fraternellement et ne se prêtent
plus au jeu des dirigeants en se déchirant mutuellement. Plus
nombreux que les oppresseurs, les opprimés seront victorieux quand
ils le voudront. Les anarchistes doivent aider, sans une seule
défaillance, à cette union des travailleurs qui, seule, fera la
Révolution sociale.
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