Caractère
de ce qui est bigot, c'est-à-dire d'une dévotion outrée, étroite, ridicule.
Le bigotisme sévit surtout chez la gent féminine, et en particulier
dans les campagnes.
Esprits faibles et mesquins, les bigots ont subi l'ascendant
dominateur des
hommes noirs et, justifiant le proverbe : « Mieux vaut avoir à
faire à Dieu qu'à ses
saints », sont devenus plus intransigeants que les vautours
d'église. Pour l'espèce sinistre
des bigots tout ce qui est lumière, liberté, joie ou vie ample est
un crime. Leur
intelligence bornée ne voit pas plus loin que la sacristie ou le
confessionnal. Le
soleil et l'amour, le rire et la gaieté, les initiatives hardies et
la générosité, tout les
choque. Ils vouent à l'enfer tous ceux qui ne partagent pas leur vie
monotone et terne.
Ils s'indignent contre les moeurs du siècle avec une pruderie
comique. Cela ne les
empêche pas d'ailleurs d'être bien souvent des amateurs de débauche
; mais, hypocrites,
ils savent dissimuler leurs vices sous leurs sempiternelles prières.
Ce ne sont
pas les plaisirs qu'ils haïssent, mais la franchise dans les
plaisirs. Ils sont les ennemis
jurés de tout progrès, de toute idée noble. Par contre, il n'est
pas de routine ou
de pensée étroite dont ils ne se fassent les défenseurs acharnés.
Ce sont les auxiliaires
de toute réaction. C'est pour cela que les anarchistes ne cesseront
de combattre
ce fléau qu'est le bigotisme et sa cause première : la religion.
Georges
VIDAL.
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