« Le choix de Marcel Moreau est un bon choix ! »
« Nous savons que cela ne va pas durer, me dit Charline.
-Justement, notre course n’en a-t-elle pas plus d’intérêt ? répondit Beffroi.
-Tu sais que la littérature qui empeste n’existe que parce des êtres étranges comme toi cherche des auteurs que peu connaisse. Que peu demande. Dont jamais on ne parle dont on tait les noms. Mais Sade alors ? Pourquoi y-a-t-il échappé ?
-Sade peut échapper à la liste car le cul a toujours fait recette. La luxure des uns alimente la pauvreté sexuelle des autres. Mais ceux qui empestent montrent de façon crue le monde dans lequel nous vivons et dont on tente de masquer les côtés pervers. Cette société doit vivre survivre…On ne doit pas penser que c’est elle qui engendre toutes les horreurs : le viol, la guerre, la famille…Les causes ne sont attribuées qu’à la maladie de certains mais qui créent ces monstres véritablement ?
-Alors nous sommes fous puisque nous faisons ce pourquoi ils vont nous condamner.
-Charline, nous sommes les terroristes de la mauvaise foi, les violeurs de l’amour qui n’existe pas et nous finirons comme Bonnie et Clyde….Les Bonnie and Clyde de la littérature qui empeste…A la fin de notre parcours, cette littérature sera un peu plus inaccessible et, dans cette société polie édulcorée nous ferons encore plus scandales….Quand on ne peut plus dire sperme, bubon, pus ou tout autre mot qui ne parlent en fait que du corps, ce corps que la religion rejette comme le tourment l’origine du péché, d’un certain péché…L’espèce humaine est en train de se faire javelliser : le symbole du Covid est grand…Tout ce qui n’est pas sain désinfecté doit mourir…Tous les impurs doivent mourir. ..L’inquisition par la médecine absente…Pas d’arche de Noé cette fois…l’histoire nous refait Sodome et Gomorrhe…La pensée sidaïque de l’époque de la méconnaissance utilisée par l’extrême droite revient…Le discours n’est pas celui-ci mais le décompte macabre de chaque soir était l‘épée de Damoclès pour ceux qui allait peut-être être impur car s’embrassant baisant sans capote en se crachant sur le gland ou dans la vulve…en fait, l’amour le contact le rapport humain était lui devenu ce qui allait peut-être te tuer…Ne plus aimer pour survivre dans un monde globalisé…
-Et nous alors ?
-Nous ? On boira des flammes, on pissera du fiel…Nous sommes les outils destructeurs du diable…Nous ne voulons pas être esclaves ou victimes du fascisme familiale, nous tentons de nous dépêtrer. Allez plus loin dans les abjections pour fuir la mort…de la dernière pièce de Schwab, c’est lui qui t’a permis de mettre les mots sur ce que tu penses, qui a libéré la parole et ton esprit…qui t’a sorti de ce catafalque de la pensée convenue sur des relations hypothétiques et fallacieuses…Marcel Moreau est celui qui a créé Beffroi, qui m’a donc crée qui m’a inventé je suis Beffroi Beffroi est le costume de ceux qui veulent se libérer de chaines invisibles qui veulent parcourir le monde sans entrave morale…Beffroi est le monument qui s’élève et qui guide il est celui qui est un repère qui nous permet d’avancer dans les brumes les nuits diverses de la morale de la politique fiction illusoire de choix qui n’existent pas avons-nous le choix parce que nous votons contre ce qui déjà nous asservi depuis des décennies…Beffroi c’est celui qui ouvre les yeux…qui n’est plus aveugle nous serons tous un jour Beffroi et c’est la peur de tous ceux qui dirigent cette société ceux qui mettent des bandeaux sur les yeux de nos enfants qui les convoquent dans la construction de leur société qui les obligent à participer à réactiver le cadavre de cette société qui n’existe plus qu’en tant que cadavre puant toutes les remugles qui nous assaillent aujourd’hui qui n’arrivent plus à être connues c’est Beffroi qui les voit qui les met en évidence et qui nous dit « bientôt nous serons tous Beffroi, l’illusion ne peut plus durer….réveillez-vous venez avec moi je suis la danse furieuse de l’envie de vivre de baiser au-delà des rivières des blocs d’immeubles des cages d’escaliers où la pisse nous prend à la gorge dans les montagnes dans les voitures qui ne seront plus ni électriques ni à essence mais à bouses de vaches…Je suis ce Beffroi je le suis…et Charline, tu m’aimes tu m’aimes parce que je ne suis ni invisible ni muet ni esclave ni maitre…Veux-tu que nous mettions fin à notre cavale ?»
-Mais Beffroi, ou qui que tu sois, nous n’avons fait que traverser la rue pour aller boire un café en face de la bibliothèque ?
-Il est temps de faire de la publicité pour cette littérature, elle n’est pas inventée mais elle est nous dans toute notre humanité dans le beau comme dans le pus, dans les parfums comme dans les déjections de fin de soirée, nous sommes bourrés et sales mais nous sommes aussi beaux et nus dans les rivières, mais la vie la vie n’a aucune musique lorsque nous courrons personne ne pleure quand on se casse la gueule dans une merde de chien nous somme seuls et sales tristes et découverts comme fragiles, car nous sommes tous fragiles les musclés comme les flasques, les mous ou les vifs nous sommes faibles face à la vie face à nous-mêmes face à notre corps qui parle qui nous parle mais que parfois nous rejetons loin de nous nous le déjectons pour mieux le répudier…il ne nous appartient jamais plus que lorsque nous disons que nous ne l’aimons pas car pour dire cette vérité en forme de scalpel nous devons en prendre considération en prendre une possession complète pour mieux en dépecer chaque pièce de viande en répudier chaque parcelle il faut que ce soit délicat précis chirurgical et irréversible nous devons nous éloigner de notre corps pour mieux le rejeter…Mais alors il fait de plus en plus parti de nous et nous en mourrons un jour de ne plus vouloir lui appartenir.… « Madame Edwarda » est d’une poésie sauvage délicate en même temps… « L’impasse » est un hymne au corps que l’on n’aime au doute dans le combat de ce corps qui veut en aimer un autre inconnu donc face auquel nous ne pouvons pas perdre nous devons réussir à jouir de ce corps que l’on prend en utilisant notre propre corps qui n’arrive jamais à nous faire jouir tellement on en souffre… « Le mort né/eux » et « Olivet » sont les souffles de la vraie vie on n’invente pas on subit et on agit on sent on respire à plein les odeurs de la maladie de la mort qui avance à petits pas mais l’amour cet amour que l’on rejette mais qui ne parvient jamais à trop s’éloigner on dit des choses on revendique les pires pourritures que l’on a dites parce qu’on souffre qu’on veut maudire la souffrance et ceux qui nous la procure mais on aime l’amour est toujours le revers de la flamme de la haine sans haïr nous n’aimons pas et inversement...les gens qui vivent passent de l’un à l’autre sans souffrir ceux qui s’en offusquent ce sont eux qui souffrent…Et on ne peut les croire… »
Il était temps pour Charline de rejoindre son poste. Beffroi, ou qui il est, est tombé de sa chaise, il venait de faire un effort, un véritable effort. Il se relève, larve parmi les larves moutonnières de la vie de la rue des longs cortèges de zombis qui ne se voient pas se suivent se doublent se bousculent et se mordent…"
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