Georges Bataille écrivit
qu’il allait dans la chambre dans laquelle le cadavre de sa mère reposait sur
le lit. Il entrait nu dans cette pièce pour aller s’y masturber.
Georges Bataille l’écrivit,
le fit-il ? Peut-on écrire ce que l’on veut ce que l’on imagine au-delà de
l’imagination commune sans pour autant que chacun lui conseilla une visite au
psychiatre.
Georges bataille a toujours
eu le goût de l’immonde sans pour autant, dans le style, y égaler un Pierre
Guyotat qui non seulement décrit les immondices en pratiquant à cela même le
style immondice. C’est à dire que nous
avons l’odeur les images.
Ne pourrais-je pas commencer
une histoire qui commencerait par un acte issu de la pensée de Bataille ?
Je suis un enfant. Qui vit
seul avec sa mère. Celle-ci est allongée mais elle n’est pas morte. Elle est
ivre, encore. Elle a bu parce que son amant, c’est-à-dire celui qui la baisait
lui faisait croire qu’elle était encore une femme baisable, qu’elle n’était pas
qu’une mère qu’elle n’avait jamais été qu’elle n’était pas plus rejetée de
celui qu’elle haïssait qu’elle avait pu elle-même rejeter.
Alors, elle est allongée,
elle pue, elle dort dans son vomi et je la regarde. Cette fois-ci, je n’ai pu
éviter cela. L’oreiller est rouge, en grande partie, dans de la bile diluée. Un
long filet va même jusqu’au pied du lit.
Elle gémit. Elle n’est pas
baisable à ce moment-là. Elle n’est que bête malade sans éclat sans lumière.
Puis-je alors à ce moment-là sortir mon sexe durci et commencer à me branler
pour rajouter au vomi mon sperme ? Puis-je moi aussi ajouter à ce tableau
déplorable ma touche de mauvais goût ? Parce qu’à ce moment, dans
l’horreur, on se dit qu’il faut aller jusqu’au bout. Mais je pourrais, puisque
à ce moment précis où je la contemple, je ne ressens aucun amour, ce ne serait
pas un moment sexuel ça ne ressemblerait à rien de moins que ce qu’elle me
présente là seule. Sa chemise de nuit est elle aussi rouge vif celle-ci est
roulée juste au-dessus de son sexe. En bref, j’y vois sa chatte,
Une dernière chose :
que dois-je faire ? Je ne l’aime pas je la laisse donc dans son vomi pour
que toute la famille la voit son mari son autre fils. Que chacun puisse se
régaler de ce spectacle. Ou alors, je la sors de la je la lave je change les
draps je la recouche et je suis le seul l’unique chanceux de ce spectacle sans
un merci sans une reconnaissance un silence de honte peut-être peut-être même
pas.
Finalement, je ne l’ai pas
laissée, un peu comme Surya s’est occupé de son père sans savoir pourquoi. Et
c’est justement parce que l’on ne sait pas pourquoi qu’on l’a fait car si on
n’avait réfléchi sans doute serions-nous retournés dans nos chambres pour
simuler le sommeil. Je me demande où ai-je été cherché la force l’envie le
courage l’amour minimum nécessaire pour la sortir de là.
Donc je suis parti de ce que
Bataille a écrit ou qu’il a fait ou qu’il a eu le fantasme malsain de faire
sans le faire et je peux broder. Broder sur la vie que je visualise celle que
je peux imaginer de la scène que je viens de décrire.
Donc elle est celle qui se
fait niquer hors mariage par des amants.
On peut imaginer que celui
qui vient de la jeter n’est pas le premier et ne sera surement pas le dernier.
Son mari le sait on lui a dit qu’on voyait sa femme avec des hommes. La douleur
est celle qu’il peut mettre en avant pour expliquer son alcoolisme. Il le
justifie il ne cherche même pas à s’en sortir car il s’amuse mieux dehors que
chez lui. « Chez lui » est une expression qu’il n’aime pas puisque il
est rejeté. En vérité lorsqu’on y pense c’est quelqu’un qui n’a jamais eu de
chez lui. Sauf dans sa tombe. A priori personne ne viendra l’en sortir sauf si
on ne paie plus la concession. Donc du coup il est encore en sursis.
Donc je résume : ma
mère est dans son vomi et je prie je ne sais pas qui qu’elle ne se soit pas
chié dessus ; mon père fuit un foyer parce que sa femme le trompe et il
boit il boit.
Bataille sans doute aurait
eu du talent pour développer encore autour de ce début. De broder quelque
chose.
Revoyons la scène et décrivons
là rapidement : une mère ivre avec sa chemise de nuit retroussée au-dessus
de sa chatte comate dans son vomi. Près du lit, un adolescent se tire sur la
queue avant d’éjaculer sur l’oreiller et sur le visage de sa mère.
Pourquoi ? Pourquoi
cette scène ? Qu’amène-t-elle à la compréhension de la relation ? Eh
bien, elle nous place immédiatement sur le plan de l’abject et ne laisse passer
aucun doute.
Cette fois là, il la laisse
comme elle est. Telle qu’il la trouve. Son vomi le sperme la bile tout cela sur
un oreiller rouge. L’enfant s’en retourne dans sa chambre et fait semblant de
dormir en attendant que son père rentre bourré de sa tournée des bars. D’avoir
entendu les rires et les injures de ses copains sur les aventures de sa salope
de femme. Il va en avoir l’image en rentrant. Une femme qui dort dans du sperme
et du vomi. Pourra-t-il encore douter ? Voudra-t-il encore
l’excuser ?
Il ouvre la porte de la
chambre les odeurs lui sautent au visage et lui aussi il se met à vomir. Vomi
sur vomi l’odeur devient vite intenable. Que va-t-il faire ?
1/ il l’aime encore il pleure et il s’en occupe.
Il la lave complètement refait le lit la serre dans ses bras et il la console
et lui souffle qu’il l’aime.
2/ Il a devant lui l’image
de ce que ses copains lui ont raconté toute la soirée. Elle baise avec
n’importe ui c’est une pute. Alors il la réveille et l’injurie la tape
peut-être et va coucher dans la chambre de l’autre fils.
3/ Ou alors il a fini de la
détester il est passé à autre chose il s’en fout. Alors il fait demi-tour et
repars dans la nuit continuer à s’enivrer et peut-être même en mourir. Pourquoi
pas ? Mais mourir pour une histoire dont on se moque c’est con !
Dans la nuit l’enfant entend
du bruit dans la chambre de sa mère. Elle semble d’être réveillée. Puis de
l’eau coule dans la salle de bain. Puis, le grincement de la porte de
l’armoire. Elle va refaire son lit. Puis de nouveau le silence. Soudain en
tendant l’oreille l’enfant entend des pleurs. Elle pleure.
« Il est l’heure tu
dois te lever. »
Non pour rien au monde
l’enfant ne veut croiser cette femme qui est sa mère qui est une pute qui est
une alcoolique et sur laquelle dans une scène grotesquement salasse il a
éjaculé sur le visage.
Il a fallu que j’aille
travailler et j’ai laissé la famille en l’état.
Résumons : la mère est
debout et tente de tenir le rôle de mère qu’elle n’arrive qu’à grand peine de
tenir.
Un fils est enfermé dans sa
chambre parce qu’il refuse de faire semblant que rien ne s’est passé que tout
est normal et qu’il a le droit de spermer sur sa mère quand elle est bourrée.
L’autre enfant est parti à l’école après une bonne nuit lors de laquelle il n’a
rien entendu ou a décidé de ne rien entendre pour que sa petite vie de merdeux
ne soit pas chamboulée pour lui préserver un avenir qui ne soit pas celui de
petits fonctionnaires minables.
La question est donc
celle-ci : que va-t-il se passer ce soir ?
Nous avons un autre problème
également. On va dire que cet enfant qui va regarder chaque jour sa mère à
partir de ce moment-là va voir sa mère avec les tâches de sperme sur son
visage. Pourquoi ne l’a-t-il jamais fait à son père qui lui aussi est arrivé à
se mettre dans des états terribles ? Pour la simple raison qu’il n’a
jamais vomi dans son lit. Jamais. Jamais. On peut quand même se poser la
question : qu’est-ce que cela lui ferait de le faire ? Rien. Il n’y
aurait peut-être qu’une petite connotation sexuelle mais cela ne serait que de
l’inceste. Ce qui serait presque acceptable. Pour sa mère il s’agit d’autre
chose. Il n’y a rien de sexuel. C’est juste un réceptacle à foutre avec ses
amants avec son fils. Il a même pensé une fois qu’il lui remboursé le sperme
dont il était issu. « Je ne te dois rien même pas le sperme qui m’a
conçu ».
Donc l’enfant grandit un
peu. Il continue à faire ce qu’il a a faire le temps que sa mère continue à
boire et à être ivre.
Lorsqu’il est au collège,
une nuit, il fait un cauchemar terrible. Alors qu’il est au collège, son
immeuble brûle. Un terrible incendie dans lequel il perd ses livres, ses disques
et accessoirement sa mère. Ce cauchemar le suit souvent et le met dans des
situations délicates. Il est partagé entre la joie de retrouver son immeuble
intact et la déception de savoir sa mère encore vivante. Est-ce que la douleur
de perdre tous ses livres sera compensée par la joie de savoir sa mère morte
qu’il en sera définitivement débarrassé ? Il ne sait.
Et si on le laissait
tranquille, ce gosse, dans cette famille cette illusion de famille ?
La « mère » sera
celle qui aura toujours le sperme de son fils sur le visage sans que cela se
sache ou soit connu on risque de le voir. Lorsqu’elle marche en biais elle veut
éviter le jet mais elle ne le peut trop saoule qu’elle est. Elle sera toujours
celle qui se vautre dans son vomi et qui ne veut pas qu’on aide. Elle veut être
vu ainsi comme pour montrer au mari qu’elle hait le mal qu’il lui fait en ne la
laissant pas en aimer un autre parce qu’il souffre boit mais ne part pas il
reste il reste il traine sa tristesse de verre en bar et en déroutes diverses
et je pense aussi en humiliations. Tu l’a vu oui tu l’as vu et tu l’as laissé.
Cet homme qui souffrait, ton père celui qui t’a élevé du mieux de ses absences du
mieux qu’il pouvait pour te sortir de ses tentacules de ses griffes. Et toi tu
as suivi cette mère sur laquelle aujourd’hui tu aimerais éjaculer comme pour
l’humilier plus qu’elle ne l’a été.
Cet enfant qui devint un
homme une apparence d’homme devint lui aussi alcoolique puis sobre ne parla
plus à cette mère qu’il fuit en permanence. Son père est décédé quasiment dans
ses bras pendant que les autres ont fui ou n’y ont pas trouvé d’intérêts à ce
deuil. Son frère est là exactement où il a voulu être un fantôme rien une
absence voulue presque utile.
Je vous laisse imaginer
qu’il n’eut aucune ambition qu’il voulut passer inaperçu qu’on ne l’aperçoive
qu’à peine qu’il n’intéresse personne.
Mais un jour il mourra…
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