n. f. Incertitude, flottement, mais surtout
impuissance à la décision qui affecte le caractère même plus encore que les
événements et lui imprime sa marque. L'irrésolution traduit une propension
naturelle à ne pouvoir faire son choix et mettre en jeu sa volonté. Elle ne se
confond pas avec l'indécision, toute accidentelle et circonstanciée, qui
marque, à certaines heures, l'hésitation du doute et la prudence d'un esprit
circonspect. On dit parfois, mais la distinction est subtile et sans rigueur
pratique, qu'on est « irrésolu dans les matières où l'on se détermine par goût,
par sentiment, et indécis dans celles où l'on se décide par raison ou par
discussion »... Aveugle est la volonté qui s'élance sans faire la balance des
arguments et sans peser les aléas, mais inconsistante et sans valeur active est
celle qui oscille dans une perpétuelle incapacité et s'épuise en
tergiversations. L'homme fort doit, à un moment donné, trouver dans les thèses
et les situations en présence des motifs puissants pour donner le branle à son
action... Les Spartiates, qui attachaient un grand prix à la formation du
caractère, punissaient sévèrement l'irrésolution. « Il est difficile,
remarquait La Bruyère, de décider si l'irrésolution rend l'homme plus
malheureux que méprisable ». Elle le rend neutre, amorphe, et c'est la négation
de sa vitalité. L'irrésolu est un sable mouvant sur lequel nous ne pouvons
fonder rien de sûr. Les sympathies qu'il nous témoigne iront, notre influence
cessant, aux autres courants qui les sollicitent sans que rien de viril ne
trouble un désespérant platonisme. Il nous échappera toujours aux minutes
décisives et ses apports courants seront timides et souvent sans portée.
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