samedi 16 juillet 2022

Stig Dagerman

 




Stig Dagerman, né Stig Halvard Jansson, le 5 octobre 1923 à Alavkarleby, et mort le 4 novembre 1954 à Danderyd, est un écrivain et journaliste libertaire suédois..

Il est l'un des écrivains suédois les plus importants des années 1940. De 1945 à 1949, il publie, avec un succès considérable, un grand nombre d'œuvres littéraires et journalistiques. Puis soudain, et sans raison connue, il cesse d'écrire. Il se suicide à l'automne 1954.


Fils d'un ouvrier, et abandonné tout petit par sa mère, il est élevé par ses grands-parents à la campagne. Il arrive à Stockholm en 1932 pour vivre avec son père et finir ses études. Il s’inscrit aux jeunesses syndicalistes de Stockholm en 1941.

Il amorce sa carrière littéraire en 1941, d'abord comme journaliste pour des journaux syndicaux. Il s'occupe de la section culturelle du journal Arbetaren  où il rencontre Albert Jensen, une figure du syndicalisme mondial, et de la revue Storm. Il change son nom pour Dagerman (Dager signifie lumière du jour, espoir).

En août 1943, il épouse Annemarie Götze, fille de réfugiés allemands, pour qu'elle puisse bénéficier de la nationalité suédoise et rester en Suède, son père, militant anarcho-syndicaliste, étant activement recherché en Allemagne. Deux fils naissent de leur union. Le recueil de chroniques Automne allemand (Tysk Höst), qui a pour toile de fond l'après-guerre tragique de l'Allemagne, est dédié à Annemarie.

En 1945, la parution de son premier roman, Le Serpent (Ormen), où déjà apparaît le thème du suicide, le consacre comme le porte-drapeau de la nouvelle vague littéraire suédoise.

En 1946-1947, il est envoyé en Allemagne « année 1 » pour constater les dégâts des bombardements et témoigner pour son journal de la misère et de la pauvreté qui y règnent. Anarchiste engagé, il rentre dans les caves inondées où vivent les rescapés de la tragédie nazie, témoigne des conditions infernales, de la famine, de la haine et de la souffrance, sans pour autant oublier l'horreur d'hier.

Romans et succès littéraires se succèdent ensuite pendant quatre ans. Mais à partir de 1949, Dagerman se trouve dans l'incapacité d'écrire. Divorcé d'Annemarie en 1950, remarié en 1953avec l'actrice Anita Bjork, trop accaparé par sa vie sentimentale, il a la certitude de ne pas être à la hauteur des espoirs que le public avait mis en lui.

Dépressif depuis longtemps, il se suicide, le 4 novembre 1954, dans le garage de sa résidence, en banlieue de Stockholm.

Il laisse dans le deuil sa femme et ses enfants, dont sa fille Lo (née en 1951) qui est la mère de Dan Levy Dagerman, acteur et metteur en scène basé à Los Angeles2.


Dans son œuvre, Dagerman aborde les grandes préoccupations universelles telles que la moralité et la conscience , la sexualité, la philosophie sociale, l'amour, la compassion, motions telles que la peur, la culpabilité et la solitude. Mais ces sujets qu'on peut qualifier de graves n'empêchent pas un véritable sens de l'humour qui donne à certains de ses textes une dimension burlesque ou satirique.

Un regain d'intérêt pour l'œuvre et la vie de Stig Dagerman revient dans les années 1980. Son œuvre complète, réunie en onze volumes, est maintenant disponible.

Des artistes, tant en Suède qu'à l'étranger, mettent ses textes en musique. Plusieurs de ses nouvelles et romans ont été adaptés au cinéma.

L'œuvre de Dagerman, traduite en plusieurs langues, s'est révélée une source d'inspiration pour les lecteurs, écrivains, musiciens et cinéastes de Suède et d'ailleurs.


En Suède, la société Stig Dagerman attribue chaque année un prix portant son nom aux personnes qui, comme lui, cherchent à promouvoir la compréhension. En 2008, le prix Stig Dagerman a été remis à l'écrivain français J.M. Le Clézio, qui, peu de temps après, a aussi reçu le prix nobel de littérature.

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