cite Marcel Sembat au
parlement.
« L'action
directe ? Mais c'est tout simplement de grouper les travailleurs
en syndicats et fédérations ouvrières pour arriver ainsi, au lieu
de tout attendre de l'état, de la chambre, au lieu de tendre
perpétuellement sa casquette au parlement pour qu'il y jette
dédaigneusement un sou de temps en temps, à ce que les travailleurs
se groupent, se concertent.
Entente des travailleurs
entre eux, action directe sur le patronat, pression sur le
législateur pour l'obliger, quand son intervention est nécessaire,
à s'occuper des ouvriers...
Nous savons, disent
les syndiqués, que les mœurs précèdent la loi , et nous voulons
créer les mœurs par avance afin que la loi s'applique plus aisément
si on nous la donne ou pour qu'on soit obligé de la voter si on ne
nous fait pas trop attendre . Car
ils veulent aussi, ils ne le dissimulent pas- forcer à l'occasion la
main du législateur.
Nous, législateurs, n'avons-nous jamais besoin que l'on nous force
la main ? Nous occupons-nous toujours spontanément des maux et
des abus ? N'est-il pas utile que ceux qui souffrent de ces
maux, qui sont lésés par ces abus protestent et s'agitent pour
attirer l'attention sur eux et imposent même le remède ou la
réforme qui sont devenus nécessaires ?
Voilà pourquoi Messieurs, on aurait tort d'essayer de vous
indisposer contre ces hommes qui prêchent l'action directe, si ils
essaient de se passer le plus possible des députés, ne leur en
sachez pas mauvais gré...
Il y en a suffisamment qui ne se passent pas assez de vous pour que
vous soyez satisfaits de voir des ouvriers tâcher de grouper
syndicalement , en organisations économiques, et faire le plus
possible leur besogne eux-mêmes...
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