mercredi 28 août 2024

Le Monde diplomatique Aout 2024

 Article : Anatomie d'une décomposition politique : Hitler, les dessous d'une prise de pouvoir. Partie 3 et dernière.

En novembre 1932, la droite hésite concernant la meilleure stratégie pour préserver l'ordre social existant, refaire de l'Allemagne une puissance militaire et affronter ce qui constitue, à ses yeux, le pire des dangers : la progression de l'électorat communiste qui, contrairement à celui des nazis, en recul cet automne=là, se renforce de scrutin en scrutin.

Deus options ont déjà été dentifiées en aout, au lendemain d'élections législatives désastreuses pour le gouvernement Papen. La première consiste à associer les nazis à l'exercice du pouvoir exécutif, ce que Bruning avait déjà proposé au début de 1932 et ce que Papen avait de nouveau pffert à Hitler. Problème : le NSDAP étant arrivé en tête des élections du 31 juillet au Reichstag comme de celles du 6 novembre, son chef exige d'être chancelier, ce que Hidenburg refuse, pour des raisons de princiep (Le NSDAP semble vouloir un cabinet composé de ministres nazis uniquement alors que Hidenburg veut une coalition des droites) mais aussi parce qu'il éprouve une antipathie personnelle envers Hitler, trop autrichien pour ce prussien, trop médiocre caporal pour un maréchal, trop baroque=catholique pour ce protestant austère. La seconde est une nouvelle dissolution du Reichstag ( ce serait la troisième en moins de 6 mois) et une convocation sine die de nouvelles élections. =ce qui violerait l'article 25 de la Constitution, qui fixe un délai maximal de soixante jours pour le nouveau scrutin. Le gouvernement resterait  en place et imposerait sa politique par dérets=lois. En cas de contestations trop vive (grèves, manifestations, insurrections), l'état d'exception serait proclamée et l'armée, chargée de rétablir l'ordre public. Mais celle ci  se dit, en décembre 1932, incapable de faire face à une opposition concomitante des communistes et des nazis s'il devait y avoir, de surcroit, une invasion étrangère.

Tenir les nazis en laisse

Troisième possibilité : le général Kurt von Schleicher, nommé chancelier le 3 décembre, suggère de fracturer le parti nazi en roposant une politique sociale et nationaliste qui permettrait d'intégrer Gregor Strasser le numéro deux du NSDAP, las de ne pas être ministre et inquietde voir le parti reculer dans les urnes = ainsi que des syndicalistes. Mais Schleicher reprend  l'idée évoquée par Bruning de faire une réforme agraire contre le chomage, ce qui exaspère Hidenburg et son entourage. Papen décide alors d'intriguer contre Ssceicher , avec le spoutien des agrariens ainsi que des industriels et des banquiers qui, dès le 19 novembre 1932, ont appelé publiquement le président à nommer Hitler chanchelier. Une renncontre secrète est organisée chez le banquier Kurt von Schroder le 4 janvier 1933 qui fixe le principe d'un gouvernement de coalision des droites : Hitler doit être chancelier, Papen, vice=chancelier. Il mènera une politique 'nationale' ( contre les éléments antinationaux) et favorable aux intérêts privés : cela fait un anet demi  que Hitler multiplie les rencontres avec les associations patronales pour les assurer que la parti nazi n'est en rien un parti social, encore moins un parti socialiste, qu'il prône un réarmement massif, gage de croissance, et envisage la conquête, par la force, de nouveaux marchés à l'est.

C'est la solution qui est retenue : le 30 janvier 1933 à midi, le nouveau gouvernement prête serment devant Hidenburg, rassuré par les promesses de Papen qui jure de tenir Hitler en laisse et qui lui a rappelé  que des coalitions NDSAP=droite gouvernent déjà depuis 1930 dans trois lander. Le 31 janvier, l'ordonnance de dissolution est signée : Hidenburg espère une majorié de 'concentration nationale' et approuve l'idée que ces élections, fixées au 5 mars, soient les dernières. La démocratie de l'article 48=2 doit enfin laisser la voie libre à un régime autoritaire que la droite ( libéraux autoritaires et nationalistes=conservateurs) et les nazis appellent de leurs voeux unanimes.


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