Lénine: L'état et la Révolution
Voilà bien l’opportunisme le plus pur et le plus plat ; c’est renoncer en fait à la révolution tout en la reconnaissant en paroles. La pensée de Kautsky ne va pas au-delà d’un « gouvernement allant au-devant des besoins du prolétariat », c’est un pas en arrière vers le philistinisme par rapport à 1847, quand le Manifeste communiste proclamait « l’organisation du prolétariat en classe dominante ».
Kautsky en sera réduit à réaliser l’« unité » qu’il chérit avec les Scheidemann, les Plékhanov, les Vandervelde, tous unanimes à lutter pour un gouvernement « allant au-devant des besoins du prolétariat ».
Quant à nous, nous romprons avec ces renégats du socialisme et lutterons pour la destruction de toute la vieille machine d’État, afin que le prolétariat armé devienne lui-même le gouvernement. Ce sont « deux grandes différences ».
Kautsky restera dans l’agréable compagnie des Legien et des David, des Plékhanov, des Potressov, des Tsérétéli et des Tchernov, qui ne demandent pas mieux que de lutter pour un « déplacement du rapport de forces à l’intérieur du pouvoir d’État », pour « l’acquisition de la majorité au Parlement et la transformation de ce dernier an maître du gouvernement », but des plus nobles où tout peut être accepté par les opportunistes, où rien ne sort du cadre de la république bourgeoise parlementaire.
Quant à nous, nous romprons avec les opportunistes ; et le prolétariat conscient sera tout entier avec nous dans la lutte, non pour un « déplacement du rapport de forces », mais pour le renversement de la bourgeoisie, pour la destruction du parlementarisme bourgeois, pour une république démocratique du type de la Commune ou une République des Soviets des députés ouvriers et soldats, pour la dictature révolutionnaire du prolétariat.
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