"Tout abandon de principes aboutit forcément à une défaite" Elisée Reclus "Le dialogue, c'est la Mort" L'injure sociale
dimanche 12 mars 2017
Extrait N°2 de Alèssi Dell’Umbria
Tu écrivais dans Le Procès d’une révolte : « Ce qui sera jugé ne sera pas la participation effective de quatre personnes à des faits, mais l’existence même de ces faits. » Cela s’est vérifié : les charges (inexistantes) ont été l’inverse pendant des peines (très lourdes). La police a dicté le verdict ?
C’est peu de le dire ! De A jusqu’à Z, cette affaire a été menée par la police. Un flicaillon syndical a carrément fait un lapsus radio, le dimanche 4 juin : « Ce soir, la police a rendu un verdict juste. » Sur cent places réservées au public dans le tribunal, plus des trois quart occupées par des flics parties civiles, ça te pose une ambiance… Jamais un procès n’avait été à ce point taillé sur mesure pour la police. Et ça vient de plus haut que le ministère de l’Intérieur… Une mascarade incroyable, qui ne s’est même pas souciée de donner les apparences d’un exercice normal de la justice. Avec une présidente qui se comporte comme un procureur ! Et le parquet qui fait appel des deux condamnations les plus « faibles » (trois ans, quand même…) ! Que de telles choses puissent advenir sans provoquer aussitôt des protestations massives dans tout le pays montre bien qu’on est entré dans une dictature médiatico-policière de la pire espèce.
Les flics qui ont éborgné deux jeunes à coups de flash-ball à Villiers-le-Bel en juillet 2009 ne risquent pas de passer en procès, eux. Mais patience, ils sont tous en train de se tirer une balle dans le pied… En attendant, ils multiplient les intimidations. Je suis tombé récemment sur une interview anonyme d’un flic de la BAC, très vindicatif, qui laisse entendre que si, pour l’heure, ses collègues n’ont pas encore ouvert le feu sur les émeutiers qui les canardent, « par respect de la légalité républicaine », ça pourrait bien ne pas durer. À l’évidence, le message est destiné en premier lieu aux magistrats chargés de juger les émeutiers arrêtés : ou vous les éliminez, ou on le fera nous-mêmes. C’est tout juste s’il ne menace pas d’un pronunciamiento policier dans le pays (il est vrai que celui-ci a déjà eu lieu, et par les voies d’une élection présidentielle !).
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