dimanche 24 mai 2020

Les latins I




Lucrèce :  De la nature

Et en effet combien de rêveries  peuvent-ils imaginer capables de bouleverser la conduite de ta vie et de troubler par la crainte toutes tes prospérités ! Et ce n’est pas sans cause. Car si les hommes voyaient qu’il est un terme fixé à leurs misères, ils pourraient de quelque façon tenir tête aux superstitions et aux menaces de  prophètes. Mais aujourd’hui il n’y a nul moyen, nulle faculté de résister, puisque ce sont des peines éternelles qu’il faut craindre dans la mort. »

« Car les sots admirent et aiment de préférence tout ce qu’ils croient distinguer dissimuler sous des termes ambigus, et ils tiennent pour vrai ce qui toucher agréablement l’oreille, et se présente tout farder de sonorités plaisantes. »

Juvénal   Satire VI
« Renonce à la paix du ménage, tant que vivra la mère de ta femme ; c’est elle qui lui apprend l’art divertissant de te dépouiller, de te ruiner ; c’est elle qui lui prend  à répondre avec tendresse et rouerie aux billets doux dépêchés par un séducteur, c’est elle qui trompe les gardiens ou qui les gagne à prix d’argent. »

« Le lit conjugal est continuellement le théâtre de querelles et de reproches réciproques : impossible d’y dormir. Jamais la femme ne se montre plus odieuse à l’égard de son mari que quand, pire qu’une tigresse privée de ses petits, elle dissimule sous de feints gémissements quelque secrète perfidie qui la travaille. Elle s’emporte contre les mignons, pleurniche à propos d’une maitresse imaginaire. Elle a toujours une provision de larmes toutes prêtes qui attendent à leur poste qu’elle leur prescrive de quelle façon couler. Tu prends cela pour de l’amour, tu te rengorges, et de tes lèvres tu sèches ces pleurs

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