dimanche 10 mai 2020

Genèse d’une mythologie les prémisses philosophiques de la révolution Par Rémi Fontaine


   de l’action familiale et scolaire  association catholique proche du front national à l’époque.

Albert de Mun :
« La révolution est une doctrine qui prétend fonder la société sur la volonté de l’homme, au lieu de la fonder sur la volonté de Dieu ».

Gustave Thibon :
« Nous avions appris que les essences sont déterminées et que les actes, les évènements sont contingents. On nous enseigne le contraire, à savoir que la nature humaine (s’il est permis d’employer encore ce mot) est foncièrement contingente. Indéterminée, malléable tandis que les évènements sont nécessaires et qu’ils nous « informent », nous re-créent sans cesse. Pour ces pseudos-métaphysiciens, tout est obscur dans l’homme (son être, qu’on ne définit jamais, se dissout dans l’économique et le social) mais tout est clair dans l’histoire. Nous ne savons pas qui nous sommes mais nous savons où le temps nous mène. C’est le chemin qui crée, non seulement le but, mais le voyageur lui-même.
Dans cette conception, ce n’est plus l’homme qui fait l’histoire, c’est l’histoire qui fait l’homme. Le temps n’est plus un canevas à remplir, un instrument offert à l’homme pour déployer sa liberté, c’est-à-dire pour réaliser son destin temporel et préparer son destin éternel ; non, c’est l’homme qui est l’instrument du temps, la matière informe et chaotique qui reçoit sa forme et sa fin de ce démiurge. L’histoire, ainsi érigée en acte pur et en puissance créatrice, ressuscite à son profit les plus sombres idolâtries des âges barbares ; dans cette perspective, tous les sacrifices humains sont permis et exigés ; pourvu que le char divin poursuive sa course lumineuse, qu’importe les êtres obscurs broyés par ees roues ! Si, en effet, tout le vrai et tout le bien résident dans l’avenir, les pires horreurs du présent se trouvent justifiées : est bon tout ce qui conduit à cet avenir, tout ce qui est conforme « au sens de l’histoire » (Sens et non-sens de l’historicisme, itinéraires n°5, juillet-août 1956)


Max Stirner :
« Ce n’est pas de l’état que nous tenon des droits, nous les tenons de la propre puissance de notre moi. Et mon droit va jusqu’où va ma puissance. Tout ce que je puis acquérir par ma puissance, j’y ai droit ».

Spinoza :
« Le but de l’instauration d’un régime politique n’est pas dans la domination ni la répression des hommes, :ni leur soumission au joug d’un autre. Ce à quoi l’on a visé par un tel système, c’est à libérer l’individu de la crainte, de sorte que chacun vive, autant que possible, en sécurité ; en d’autres termes, qu’il conserve au plus haut point son droit naturel de vivre et accomplir une action ( sans nuire à soi-même ni à autrui). Non, je le répète, le but poursuivi ne saurait être de transformer des hommes raisonnables en bêtes ou en automates ! Ce qu’on a voulu leur donner, c’est bien plutôt la pleine latitude de s’acquitter dans une sécurité parfaite des fonctions de leur corps et de leurs esprits. Après quoi, ils seront en mesure de raisonner librement, ils ne s’affronteront plus avec les armes de la haine, de la colère, de la ruse, et ils se traiteront mutuellement sans injustice. Bref, le but de l’organisation politique, c’est la liberté ! (Spinoza, traité théologico-politique, XX) ».

Maritain :
« Dieu social immanent, moi commun qui est plus moi que moi-même, en qui je me perds pour me retrouver et que je sers pour être libre, voilà un curieux exemple de mysticisme frauduleux. Remarquez comment Jean-Jacques explique que le citoyen soumis à une loi contre laquelle il a voté demeure libre, et continue à n’obéir qu’à lui-même : on ne vote pas, dit-il, pour donner son avis, on vote pour que soit obtenue, par le calcul des voix, une manifestation de la volonté générale, que chacun veut avant tout, puisque c’est par elle qu’il est citoyen et libre : « quand donc l’avis contraire au mien l’emporte, cela ne prouve pas autre chose sinon que je m’étais trompé et que ce que j’estimais être la volonté générale ne l’était pas. Si mon avis particulier l’eût emporté, j’aurais fait autre chose que ce que j’aurais voulu ; c’est alors que je n’aurais pas été libre. » Que nous offre-t-il ici, sinon une transposition absurde du croyant qui, en demandant dans la prière ce qu’il estime convenable, demande et veut cependant avant tout que la volonté de Dieu soit faite ? Le vote est conçu par lui comme une espèce de rite déprécatoire et évocatoire adressé à la volonté générale ».

Jean Cau :
« Le nouveau Dieu s’appelle socialisme. Il est de ce monde. Il meurt à chaque fois qi’il installe son règne. L’incarnation le tue. Il n’existe-divinisé-que là où il continue d’être espérance ».

Marcel de Corte :
« Le principe égalitaire sur quoi se fonde la démocratie moderne s’évanouit dès qu’elle se met à fonctionner. Immédiatement avant et immédiatement après l’accomplissement du rite du suffrage universel égal pour tous, il n’y a plus de démocratie : pareille au naturel, la hiérarchie, expulsée par la porte, revient par la fenêtre. Il n’y a pas égalité entre ceux qui possèdent les moyens financiers et matériels de la propagande et les citoyens qui la subissent bénévolement ou non. Il n’y a pas d’égalité entre le peuple et ses représentants et ses ministres. Il n’y a pas égalité entre la majorité et la minorité. La démocratie est en réalité une « aristocratie » camouflée. Dès qu’elle s’organise, elle disparait et se mue en son contraire ».


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