vendredi 8 mai 2020

La trinité du mal de Vladimir Volkoff




En 1921, Lénine écrit au commissaire du peuple à la justice :

« Camarade Koursky, d’après moi il faut étendre l’application de la fusillade…Pour compléter notre  conversation, je vous envoie une esquisse d’un paragraphe complémentaire du code pénal…la pensée de base, j’espère, est claire, malgré tous les défauts du brouillon : il faut exposer ouvertement une position véridique du point de vue des principes et de la politique (et non pas étroitement juridique), de façon à motiver l’essence et la justification de la terreur, sa nécessité, ses limites. La justice ne doit pas supprimer la terreur (promettre cela serait tromper ou se tromper) mais la fonder et la légitimer en principe, clairement, sans faux-fuyants ni ornements. La formulation doit être le plus large possible. »



« Nous devons répartir les privations de manière à sauvegarder le gouvernement prolétarien. Cela est notre seul principe. »



« Le monopole du pain, les tickets de pain, la corvée généralisée, voilà ce qui, dans les mains des soviets tout-puissants, est le meilleur moyen de compter et de contrôler…Ce moyen de contrôler et de forcer à travailler est bien plus fort que les lois de la convention et sa guillotine…La guillotine ne faisait qu’effrayer, que briser les résistances actives. Nous voulons plus. Nous voulons plus. Nous ne devons pas seulement effrayer les capitalistes de manière qu’ils sentent la toute-puissance du gouvernement prolétarien et ne songent même plus à lui opposer une résistance active. Nous devons briser aussi la résistance passive, qui est indéniablement encore plus redoutable et nuisible…
Et nous en avons le moyen…Ce moyen, c’est le monopole du pain, les tickets de pain, la corvée généralisée. »



« Serait-ce justement parce qu’il n’est pas cabotin, pas mégalomane, pas infatué de lui-même, pas sadique, pas véritablement ambitieux, et que cependant il mentait , il s’infiltrait,  il tyrannisait, parce qu’il torturait sans être un tortionnaire, qu’il fusillait sans être un fusilleur, qu’il n’aimait rien, ne croyait en rien, n’espérait rien qui le dépassât , que les innombrables volumes de son œuvre ne sont que poussière attendant qu’on souffle dessus pour s’évanouir, que ses pensées se volatilisent dès qu’on y touche, qu’il n’eut pas d’enfants, peut-être pas de femme, que son petit pied n’a presque pas pesé sur cette terre qu’il a consumée de son souffle, qu’il ne fut à tout prendre qu’une stratégie et peut-être même qu’une tactique, un génie, c’est entendu, mais le génie de quoi ? Serait-ce du Néant ? Comment tue-t-on le Néant ? »


Trotski à propos de Lénine :
« L’organisation du parti prend la place du parti lui-même ; le comité central prend la place de l’organisation ; et finalement le dictateur prend la place du comité central. »



« Lénine lui-même était parfaitement conscient du fait que les bolchéviks « n’étaient pas l’expression du peuple mais se cherchaient des clients parmi le peuple ». Ce n’est pas pour rien qu’Akimov, le fameux Akimov, avait remarqué que dans les écrits de Lénine, le prolétariat était toujours au génitif, jamais au nominatif, donc toujours traité comme complément, jamais comme sujet. La révolution aurait-elle été conçue et faite au nom d’un socialisme abstrait ?
Sommé par Boukharine de définir ce qu’il entendait par socialisme, Lénine répondit évasivement : « les matériaux permettant de caractériser le socialisme n’existent pas encore. Les briques avec lesquelles le socialisme sera construit ne sont p             s encore cuites. » C’était dire que socialisme n’était pour lui qu’un mot creux, qu’on remplirait, le moment venu  de ce qui tomberait sous la main. Lénine, à la veille d’octobre, déclarait : « le but de l’insurrection est de s’emparer du pouvoir ; après nous verrons ce que nous pourrons en faire. »




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