Réunion d'événements ou de circonstances qui se rencontrent
dans une affaire ; complication, embarras ; machinations secrètes dans le but
d'obtenir quelque avantage ou de nuire à quelqu'un : « La récompense due au
mérite est souvent accordée à l'intrigue ». Voltaire disait : « Ce qu'un savant
gagne en intrigues, il le perd en génie ; de même qu'en mécanique ce qu'on
gagne en temps on le perd en forces ». Beaumarchais soulignait ainsi l'étendue
de la ruse et la dépense de basse ingéniosité qu'appelle l'intrigue : « Dans le
vaste champ de l'intrigue, il faut savoir tout cultiver, jusqu'à la vanité d'un
sot ». La cour des rois était un foyer d'intrigues perpétuelles. Autour des
puissants jouent, en enveloppements incessants, les intrigues de la vanité et
de l'ambition. Les milieux dirigeants des régimes dits démocratiques les voient
se nouer sans relâche autour des faveurs, des places, des honneurs, des
prébendes et des sinécures. Elles sont le chemin sinueux des appétits et
l'argent n'est pas l'enjeu le moins convoité... Dans le domaine de la politique
internationale, la diplomatie est la terre d'élection de l'intrigue, et la
sécurité des peuples y succombe. Parlements, chancelleries pullulent
d'intrigants dont le scrupule est bien le dernier embarras. Le mystère qui
enveloppe, au grand dam des gouvernés, les affaires publiques, fournit aux
aventuriers l'ombre propice aux intrigues qu'une organisation claire et loyale
déjouerait. On appelle intrigue en littérature et dans l'art dramatique, le
nœud secret de l'action des personnages, le processus des conflits et des
oppositions qui acheminent, dans un intérêt qui doit être à point soutenu et
croissant, vers le dénouement. L'intrigue, habile avant que d'être vraie, est
plus ou moins heureuse, et le métier, les ficelles d'un Scribe y obtiennent
plus en réussite que le génie. A celui-ci, plus droit, plus naturel, le temps
rend cependant peu à peu son succès, au niveau de sa maîtrise. L'intrigue est,
au théâtre surtout, particulièrement artificielle. Elle atteint, dans le
roman-feuilleton et dans le scénario des films « à l'américaine », son maximum
de fantaisie et aussi d'incohérence...
- L.
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