« Aux
mains de l'État, la force s'appelle "droit", aux mains de l'individu,
elle se nomme "crime". »
« Un homme
n'est "appelé" à rien ; il n'a pas plus de "devoir" et de
"vocation" que n'en ont une plante ou un animal. »
« J'accepte
qu'un homme me traite en ennemi, mais non qu'il se serve de moi comme de sa
créature, et qu'il fasse de sa raison et de sa déraison ma règle de conduite. »
« Ce n'est
pas le savoir qu'il s'agit d'inculquer, c'est la personne qui doit arriver à
son propre épanouissement. Le point de départ de la pédagogie ne doit pas être
de civiliser, mais de former des personnes libres, des caractères souverains. »
« Je
n'exige aucun droit, c'est pourquoi je ne suis obligé d'en reconnaitre aucun. »
« Dieu et
l'Humanité n'ont basé leur cause sur rien, sur rien qu'eux-mêmes. Je baserai
donc ma cause sur Moi : aussi bien que Dieu, je suis la négation de tout le
reste, je suis pour moi tout je suis l'Unique. »
« Si Dieu
et l'Humanité sont, comme vous l'assurez, riches de ce qu'ils renferment au
point d'être pour eux-mêmes tout dans tout, je m'aperçois qu'il me
manque à moi beaucoup moins encore et que je n'ai pas à me plaindre de ma «
vanité ». Je ne suis pas rien dans le sens de « rien que vanité », mais je suis
le Rien créateur, le Rien dont je tire tout. »
« Foin donc de toute cause qui
n'est pas entièrement, exclusivement la Mienne ! Ma cause, dites-vous, devrait
au moins être la « bonne cause»? Qu'est-ce qui est bon, qu'est-ce qui est mauvais
? Je suis moi-même ma cause, et je ne suis ni bon ni mauvais, ce ne sont là
pour moi que des mots. »
« Le divin regarde Dieu, l'humain regarde l'Homme. Ma cause n'est ni divine ni humaine, ce n'est ni le vrai, ni le bon, ni le juste, ni le libre, c'est — le Mien ; elle n'est pas générale, mais — unique, comme je suis unique. Rien n'est, pour Moi, au-dessus de Moi ! »
« Le divin regarde Dieu, l'humain regarde l'Homme. Ma cause n'est ni divine ni humaine, ce n'est ni le vrai, ni le bon, ni le juste, ni le libre, c'est — le Mien ; elle n'est pas générale, mais — unique, comme je suis unique. Rien n'est, pour Moi, au-dessus de Moi ! »
« La
domination de l'État ne diffère pas de celle de l'Eglise : l'une s'appuie sur
la piété, l'autre sur la moralité. »
« Ce qui
nous inspirait crainte et respect, loin de nous intimider, nous encourage :
derrière le rude commandement des supérieurs et des parents, plus obstinée se
redresse notre volonté, plus artificieuse notre ruse. Plus, nous apprenons à
nous connaître, plus nous nous rions de ce que nous avions cru insurmontable. »
« Les
pauvres sont coupables de l'existence des riches. »
« S'ils
vous donnent cependant la liberté, ce ne sont que des fripons qui donnent plus
qu'ils n'ont. Ils ne vous donnent rien de ce qui leur appartient, mais bien une
marchandise volée ; ils vous donnent votre propre liberté, la liberté que vous
auriez pu prendre vous-mêmes, et s'ils vous la donnent, ce n'est que pour que
vous ne la preniez pas et pour que vous ne demandiez pas, par-dessus le marché,
des comptes aux voleurs. Rusés comme ils le sont, ils savent bien qu'une
liberté qui se donne (ou qui s'octroie) n'est pas la liberté et que seule la
liberté qu'on prend, celle des égoïstes, vogue à pleines voiles. Une liberté
reçue en cadeau cargue ses voiles dès que la tempête s'élève — ou que le vent tombe
; elle doit toujours être poussée par une brise douce et modérée. »
« La République
n'est qu'une monarchie absolue, car peu importe que le souverain s'appelle
Prince ou peuple : l'un et l'autre sont une "Majesté". »
« As-tu
déjà vu un Esprit ? Moi ? non, mais ma grand-mère en a vu. C'est comme moi : je
n'en ai jamais vu, mais ma grand-mère en avait qui lui couraient sans cesse
dans les jambes ; et, par respect pour le témoignage de nos grands-mères, nous
croyons à l'existence des esprits.
Mais
n'avions-nous pas aussi des grands-pères, et ne haussaient-ils pas les épaules
chaque fois que nos grands-mères entamaient leurs histoires de revenants ? Hélas
! oui, c'étaient des incrédules et ils ont fait grand tort à notre bonne
religion, tous ces philosophes. ! Nous le verrons bien par la suite ! »
« Si le
communiste voit en toi un homme et un frère, ce n'est là que sa manière de voir
des dimanches... Si tu étais un fainéant, il ne reconnaîtrait pas en toi
l'Homme, il y verrait un homme paresseux à corriger de sa paresse et à
catéchiser pour le convertir à la croyance que le travail est la destination et
la vocation de l'Homme. »
« La
révolution veut changer les institutions. La révolte consiste à refuser de se
laisser gouverner par des institutions. »
« Je dis
adieu à la maison déserte des morts et je retourne parmi les vivants. »
« Sois
colossalement riche ou misérablement pauvre, l'Etat bourgeois t'en laisse la faculté
; sois seulement bien-pensant, c'est tout ce qu'il te demande, et il considère
comme sa tâche première de donner à tous "de bons principes". »
« On a un
Dieu auquel on doit une victime vivante. Avec le temps, le sacrifice humain a
perdu toute sa cruauté, mais il est demeuré lui-même intact, et, à toute heure,
des criminels sont égorgés en expiation à la justice et nous "pauvres
pécheurs", nous nous sacrifions nous-mêmes à "l’être humain", à
l’idée de l’humanité, "l’humanité", quels que soient les noms donnes
aux idoles ou aux dieux. »
« On
pousse les jeunes en troupeau à l’école afin qu'ils apprennent les vieilles
ritournelles et quand ils savent par cœur le verbiage des vieux, on les déclare
"majeurs". »
« Vaincre
ou être vaincu — pas d'autre alternative. Le vainqueur sera le maître, le
vaincu sera l’esclave : l'un jouira de la souveraineté et des « droits du
seigneur », l'autre remplira, plein de respect et de crainte, ses « devoirs de
sujet ». »
« Amis,
votre époque n'est pas malade, elle a vécu ; aussi ne la torturez pas en
essayant de la guérir mais allégez son heure dernière en l'abrégeant et
laissez-la, puisqu'elle ne peut guérir, laissez-la mourir.[...] Notre époque
n'est pas malade et ne demande pas à être guérie, elle est vieille et son heure
a sonné. »
« Il
existe des possédés du genre contraire, possédés par le bien, par la morale et
qui tendent à rependre leurs principes. »
« Tu n'es
pour Moi que mon aliment, même si Je suis, Moi aussi, utilisé et consommé par Toi.
Nous n'avons entre Nous qu'un rapport, celui de l'utilité, de la mise en valeur
et de l'avantage. Nous ne nous devons rien l'un à l'autre, car ce que Je semble
Te devoir, c'est tout au plus à Moi-même que je le dois. Si Je Te montre un
visage serein, afin que Tu sois gai Toi aussi, c'est que J'ai intérêt à Ta
gaieté et ma mine sert donc Mon désir. »
« Je
préfère, quant à Moi, avoir à compter sur l'intérêt personnel des hommes que
sur leurs "services charitables", leur pitié, leur compassion, etc...
Le premier exige la réciprocité ("Je Te traiterai comme Tu Me
traiteras"), ne fait rien "pour rien" et se laisse gagner et
acheter. Mais avec qui, en revanche, obtiendrai-Je un service charitable ? Il
dépend du hasard que Je tombe précisément sur un individu charitable, mais ses
services ne s'obtiennent qu'en mendiant, soit par son apparence pitoyable, soit
par indigence, sa misère ou sa... souffrance. »
« Cela ne
veut pas dire autre chose que ceci : tu as droit d’être ce que tu as la force
d’être. »
« La piété
et la morale se distinguent en ceci que l'une prend Dieu et l'autre l'homme
comme législateur. »
« La piété
et la morale se distinguent en ceci que l'une prend Dieu et l'autre l'homme
comme législateur. »
« Avec
Socrate commence l'examen du cœur, et tout son contenu va être passé au crible.
Les derniers, les suprêmes efforts des Anciens aboutirent à rejeter du cœur
tout son contenu, et à le laisser battre à vide : ce fut l'œuvre des
SCEPTIQUES. Ainsi fut atteinte cette pureté du cœur qui était parvenue, au
temps des Sophistes, à s'opposer à l'intelligence. Le résultat de la culture
sophistique fut que l'intelligence ne se laisse plus arrêter par rien, celui de
l'éducation sceptique, que le cœur ne se laisse plus émouvoir par rien. »
« Nous
voyons donc que ce que les Anciens tinrent pour la vérité était le contraire
même de ce qui passa pour la vérité aux yeux des modernes ; les uns crurent au
naturel, les autres au spirituel; les uns aux choses et aux lois de la terre,
les autres à celles du ciel (la patrie céleste, « la Jérusalem de là-haut »,
etc.). Étant donné que la pensée moderne ne fut que l'aboutissement et le
produit de la pensée antique, reste à examiner comment était possible une telle
métamorphose. »
« Ce n'est
pas le savoir qu'il s'agit d'inculquer, c'est la personne qui doit arriver à
son propre épanouissement. Le point de départ de la pédagogie ne doit pas être
de civiliser, mais de former des personnes libres, des caractères souverains. »
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