Qui a été ramené à la forme, à
l'expression la plus simple que nous pouvons concevoir : l'atome est
irréductible. Pour Giraud, « la conscience est un fait primordial,
insaisissable, irréductible ». En chimie, un oxyde métallique qu'on ne peut
faire revenir à l'état de métal est irréductible : « les corps simples ne sont
peut-être que des composés irréductibles ». La physique se préoccupe de
phénomènes irréductibles. En arithmétique, des fractions sont dites
irréductibles dont les deux termes sont premiers entre eux, c'est-à-dire sans
commun diviseur. En algèbre, les équations à coefficients entiers ou rationnels
sont appelées irréductibles quand le premier nombre n'en peut être décomposé en
facteurs algébriques à coefficients de même nature que les équations initiales.
En chirurgie, fractures, luxations, hernies irréductibles quand persiste la
déformation de l'os, des tissus, des organes, et que l'art est impuissant à
rétablir la normale, à moins de faire appel à des procédés opératoires
spéciaux, etc. Au figuré, le terme d'irréductible désigne souvent l'état intellectuel
de celui dont les opinions se refusent à la compression ou à la désagrégation
et qui se tient résolument sur le terrain de ses convictions. Une telle
irréductibilité n'est jamais absolue ni définitive, à moins d'épouser l'esprit
du dogme et de se dérober arbitrairement à l'examen. Il convient d'éviter cet
absurde et dangereux cantonnement, mais une irréductibilité relative,
lorsqu'elle est consciente et réfléchie, est la marque d'un caractère
volontaire. Il y a d'ailleurs des vérités que nous pouvons regarder -
provisoirement - comme irréductibles.
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