"Ce que la loi atteint ou proscrit ou pervertit, c'est la culture, c'est ce que l'on pense de l'art, ce sont les habitudes historiques, c'est le cours du monde, ce sont les livres et les musées, parfois les artistes, mais pourquoi échapperaient-ils à la violence? Ce qu'un régime a de dur pour l'art peut nous faire craindre pour ce régime, mais pas pour l'art. L'art est aussi ce qui il y a de plus dure - indifférence et oubli- pour ses propres vicissitudes historiques."
"Depuis la renaissance jusqu'au romantisme, il y a eu un effort impressionnant sublime pour réduire l'art au génie, la poésie au subjectif et donner à entendre que ce que le poète exprime, c'est lui-même, son intimité la plus propre, la profondeur cachée de sa personne, son "je" lointain, informulé, informulable. Le peintre se réalise par la peinture, comme le romancier incarne en des personnages une vision où il se révèle. L'exigence de l'oeuvre serait alors celle de cette intimité à exprimer: le poète a son chant à faire entendre, l'écrivain son message à délivrer. "J'ai quelque chose à dire", voilà finalement le plus bas degré des rapports de l'artiste avec l'exigence de l'oeuvre, dont le plus haut parait être la tourmente de l'impétuosité créatrice à laquelle on ne peut trouver de raison".
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