Nous sommes à l’heure des réseaux sociaux sur lesquels les
pleutres se développent, dans lesquels les pauvres abrutis expriment leur
jalousie et démontrent la faiblesse de leur intelligence.
La diffamation est devenue le langage courant et on se cache
derrière un écran.
Les révolutionnaires avinés aiment s’envoyer en message des
petits poings levés, ils font la révolution derrière les packs de bières.
De tout temps, le combat syndical doit, pour survivre et s’améliorer,
garder en tête le projet fondamental qui est le sien à la base : le
changement de société, la disparition du patronat et du salariat.
Qui a encore en tête la charte d’Amiens de 1906 ? Qui ?
Quel syndicat, à ce jour, a encore cette vision de l’avenir ?
Depuis des années, le mouvement syndical est en berne, les
adhérents ne sont plus en nombre et les syndicats réformistes ont perverti les
messages. Les salariés ne se servent du syndicat que comme des organes de
service à la personne. Mais jamais, l’adhésion ne fait partie d’une quelconque
reconnaissance.
Cela fait même parti d’un chantage pour la CGT. Tu adhères et
je t’aide.
Aujourd’hui ce qu’il manque c’est de faire des études sur les
mouvements, les victoires et les défaites. Qui fait le travail ? Personne
ou alors à un niveau dont on n’entend jamais parler.
Nous sommes dans une nouvelle ère où les anciens systèmes de
lutte ne font plus recettes : plus les forces en présence (nous sommes
tous devenus des fonctionnaires de la grève), des forces répressives de plus en
plus dangereuses, agressives et répressives, un manque de culture d’insoumission.
Il existait un temps où nous n’avions aucun écran, aucun
bruit permanent, rien et où les ouvriers se déplaçaient pour aller écouter les
meetings d’Emma Golmann, Pierre-Joseph Proudhon, Albert Libertad. Aujourd’hui
les ouvriers ont Hanouna. Il faut rire de peur à avoir à réfléchir. Il ne faut
pas se prendre la tête. La culture ouvrière est perdue car c’est le temps
passé. On change les vocables, on recycle les veilles entreprises
emblématiques. Tout ce qui a fait les victoires ouvrières, tout ce qui a fait
la solidarité, tout ce qui est le terreau des victoires, tout doit disparaitre.
Le capitalisme avale et recycle tout.
Le syndicalisme doit se renforcer par une combativité
nouvelle. Les gilets jaunes nous ont ouvert un nouvel espace de réflexion, nous
ont ouvert une nouvelle voie.
La multiplication des bannières, la multiplication des soi-disant
partis de « gauche », où chacun défend en premier lieu sa boutique
plutôt que les ouvriers ou les citoyens. Les batailles d’égo où chacun veut
être le maitre de sa propre formation, tout cela en fait n’ait fait que pour
faire marcher la machine des illusions.
Les gilets jaunes ont dénoncé ce système : pas de
bannières, pas de syndicats, ni de partis politiques, pas leaders.
Immédiatement, qu’ont cherché à faire tous les apeurés,
journalistes et politiques, c’est que les gilets jaunes créent au plus vite une
liste et se présente aux élections municipales ou législatives. Tous ceux qui
ont fait ça ont disparu, avalé ou recyclé par le système.
Les autres, les vrais, ont été mutilés, éborgnés ou enfermés.
La France a des prisonniers politiques.
Alors, il est bien temps de se plaindre du manque de
motivation, du manque de force dans les grèves. La CGT a fait en sorte de
démotiver les plus frigides en des journées isolées qui ne mènent à rien. Il y
a un problème maintenant, on fait grève en septembre. On ne peut remettre à
demain les barbecues des vacances. On a des bitures de prévu.
Pour retrouver les motivations, il faut recréer la culture
ouvrière dans le monde salarial. Leur faire entendre qu’être ouvrier, chômeur ou
pauvre n’est pas une honte mais la résultante d’une société que l’on a
construit pierre par pierre depuis des dizaines d’années avec tous les traitres
qui ne rêvent que de carrière et ne vendent que du rêve.
Même Blum a dit cela ne sert à rien de mener une révolution politique ou de prendre le pouvoir, tant que nous ne ferons pas une révolution sociale.
Même Blum a dit cela ne sert à rien de mener une révolution politique ou de prendre le pouvoir, tant que nous ne ferons pas une révolution sociale.
Nous en avons eu la preuve : Hollande et avant lui Mitterrand
ont vendu les ouvriers au monde capitaliste sans aucune vergogne et pire, sans
aucune action de la part des syndicats puisque c’était des socialistes qui
étaient au pouvoir. Georges Sorel l’avait dit aussi en son temps qu’il n’y
avait pas plus traitre que les partis dits ouvriers.
Pour retrouver du monde dans les manifs, il faut arrêter l’hypocrisie.
Arrêter d’avoir peur de dire la vérité aux gens. Il faut savoir dénoncer les
traitres, ceux qui manipulent pour nous faire perdre, sans avoir peur de
froisser, de prendre des coups. Les gens sont suffisamment intelligents pour
comprendre ce qu’on leur explique. Il ne faut pas avoir peur des conflits et de
se dire la vérité en face. Arrêter de mettre sous le tapis les problèmes, ce n’est
cela les résoudre.
Nous devons savoir expliquer aux gens que certains syndicats
qui étaient proches des ouvriers sont devenus des syndicats capitalistes.
Que la recherche d’une unité illusoire nous conduit à des compromissions
ou des compromis qui nous font tout perdre. Savoir détourner les codes et
expliquer à chacun les pièges des réunions.
Lorsque nous sommes sur un lieu de travail, nous ne sommes
pas là pour créer des liens amicaux : nous sommes là pour nous permettre
de gagner de quoi vivre ou survivre dans cette société que nous combattons et
que nous subissons, dans les meilleures conditions possibles. Alors, nous
devons nous assurer que ceux qui sont à côté de nous sont fiables, et ne se
fourvoient pas dans des mensonges ou des mirages.
Les patrons aiment les lâches, les ivrognes, les toxicos, les
boute entrains inoffensifs, les silencieux.
Le mois prochain : La lutte à Outrance N°1 à paraitre le
15 août
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