lundi 27 juillet 2020

Eugène Varlin, ouvrier relieur

Mars 1871 Aux gardes nationaux du VIe arrondissement Toute armée permanente est destructive des institutions républicaines. Elle ne peut que conduire le pays tantôt à la gloire militaire, s’élevant toujours sur la ruine des libertés publiques et l’oppression des autres peuples. Elle favorise les coupables prétentions des prétendants et des ambitieux; sert à écraser le pays d’impôts, à entraver la production en consommant sans produire. L’armée permanente prend des hommes et rend des esclaves. Elle dégrade le caractère des citoyens, fait perdre le goût du travail et fournit des recrues à l’odieuse police qui engendre la corruption au lieu de sauvegarder les mœurs, et prête la main à tous les crimes contre la liberté des citoyens. Après la longue suite d’infamies dont tous les chefs militaires se sont couverts en haine de la République, la Garde nationale ne peut, sans trahir la patrie à son tour, conserver le commandement à des chefs imposés. Elle ne doit obéir qu’aux chefs choisis par elle et constamment révocables. La Garde nationale parisienne a su, par son attitude, déjouer tous les pièges et sauver la Cité du déshonneur et du pillage. À elle incombe le devoir de veiller sur la ville, de la préserver des calamités que lui préparent dans l’ombre les souteneurs de princes, les généraux de coups d’état, les ambitieux cupides et éhontés de toutes sortes. La force doit rester au service du droit. Nous avons l’un et l’autre, conservons-les. Les ennemis de la patrie et de la République seront impuissants. Citoyens de la Garde nationale, pour constituer rapidement une force compacte, pour avoir des chefs sûrs, capables, dévoués, républicains, ayant notre confiance, il fait prêter notre concours au Comité central, dans lequel vient de se fondre le Comité fédéral, et que reconnaissent plus de deux cents bataillons.

Aucun commentaire: