23 mars 1871
«Ultimatum» à la Banque de France,
Ministère des finances, cabinet du ministre
Paris, 23 mars 1871
Monsieur le gouverneur,
Affamer la population, telle est l’arme dont se sert un
parti qui se dit honnête! La faim ne désarmera personne, elle
ne fera que pousser les masses aux massacres et à la dévastation. Nous voulions éviter tous ces maux, la Banque pouvait nous y aider. Elle a préféré se mettre du côté d’hommes qui
veulent coûte que coûte triompher de la république.
Nous ramassons le gant qui nous est jeté, laissant à
ceux qui, pour leurs personnalités, n’hésitent pas à irriter
les fureurs populaires, l’épouvantable responsabilité de leur
conduite. Quant à nous, nous avons fait notre devoir, et si
notre attitude conciliatrice a été prise pour de la crainte,
nous prouverons qu’on s’est trompé. Puisse la Banque
revenir sur les décisions funestes qu’elle paraît avoir prises.
Nous ne nous représenterons pas devant elle. Si la
Banque est disposée à verser le complément du million
demandé, elle le fera parvenir au ministère des finances
avant midi. À partir de cette heure, toutes les mesures
nécessaires et les plus énergiques seront prises.
Vive la république!
Les délégués aux finances :
Jourde, E. Varlin
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