Et c’est sans doute très fâcheux. Mais c’est un fait. L’économie libérale aujourd’hui est impuissante et ne représente plus que la faillite du capitalisme dont elle a favorisé les audacieuses conquêtes. Elle a contre elle le désordre universel de la crise qu’elle n’a pas prévue, les misères d’un monde qui, en se conformant aux lois de liberté, s’est peu à peu asservi. Elle a contre elle les puissances spirituelles de l’homme qu’elle a voulu ignorer et qui, aujourd’hui, repoussent la société qu’elle protège. Le libéralisme prétend tirer le bien-être général du libre jeu des intérêts personnels. Mais il livre l’homme à ses instincts, aux instruments de production, les machines, à tout un système de loi, de contraintes destiné à assurer le triomphe déréglé des cartels et des trusts. Le libéralisme prétend définir scientifiquement le régime économique qui est seul conforme à l’ordre naturel des choses. Mais il n’a jamais rencontré une société qui fût conforme à ses lois. Le libéralisme prétend enfin éviter les dangers de l’économie dirigée et de l’économie marxiste, qui livrent l’individu à la domination monstrueuse de l’État. Mais il a fait du capitalisme un système épuisant d’oppression contre lequel se dresse aujourd’hui tout ce qu’il y a encore en l’homme de dignité humaine et de force spirituelle.
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