"Tout abandon de principes aboutit forcément à une défaite" Elisée Reclus "Le dialogue, c'est la Mort" L'injure sociale
dimanche 12 mars 2017
Extrait N°2 de Alèssi Dell’Umbria
Tu écrivais dans Le Procès d’une révolte : « Ce qui sera jugé ne sera pas la participation effective de quatre personnes à des faits, mais l’existence même de ces faits. » Cela s’est vérifié : les charges (inexistantes) ont été l’inverse pendant des peines (très lourdes). La police a dicté le verdict ?
C’est peu de le dire ! De A jusqu’à Z, cette affaire a été menée par la police. Un flicaillon syndical a carrément fait un lapsus radio, le dimanche 4 juin : « Ce soir, la police a rendu un verdict juste. » Sur cent places réservées au public dans le tribunal, plus des trois quart occupées par des flics parties civiles, ça te pose une ambiance… Jamais un procès n’avait été à ce point taillé sur mesure pour la police. Et ça vient de plus haut que le ministère de l’Intérieur… Une mascarade incroyable, qui ne s’est même pas souciée de donner les apparences d’un exercice normal de la justice. Avec une présidente qui se comporte comme un procureur ! Et le parquet qui fait appel des deux condamnations les plus « faibles » (trois ans, quand même…) ! Que de telles choses puissent advenir sans provoquer aussitôt des protestations massives dans tout le pays montre bien qu’on est entré dans une dictature médiatico-policière de la pire espèce.
Les flics qui ont éborgné deux jeunes à coups de flash-ball à Villiers-le-Bel en juillet 2009 ne risquent pas de passer en procès, eux. Mais patience, ils sont tous en train de se tirer une balle dans le pied… En attendant, ils multiplient les intimidations. Je suis tombé récemment sur une interview anonyme d’un flic de la BAC, très vindicatif, qui laisse entendre que si, pour l’heure, ses collègues n’ont pas encore ouvert le feu sur les émeutiers qui les canardent, « par respect de la légalité républicaine », ça pourrait bien ne pas durer. À l’évidence, le message est destiné en premier lieu aux magistrats chargés de juger les émeutiers arrêtés : ou vous les éliminez, ou on le fera nous-mêmes. C’est tout juste s’il ne menace pas d’un pronunciamiento policier dans le pays (il est vrai que celui-ci a déjà eu lieu, et par les voies d’une élection présidentielle !).
Extrait d'un texte de Alèssi Dell’Umbria
Ceux qui déplorent et blâment le caractère sauvage des révoltes de 2005 feraient mieux de prendre la question dans l’autre sens : le discours idéologique républicain a anesthésié toute culture de la révolte. Tout est tellement institutionnalisé dans ce putain de pays… Aucun espace n’échappe à l’État et à sa logique, relayée par les partis et les syndicats. Où existe-t-il aujourd’hui un espace public qui ne soit pas configuré par des dispositifs mis en action par l’État, par ses administrations ? Les manifs ne vous laissent que le droit de défiler sur le parcours autorisé – essayez simplement de sortir du cortège pour aller écrire un slogan à la bombe de peinture sur un mur, et la BAC intervient aussitôt, et ce ne sera certainement pas le s.o de la manif qui ira vous en libérer. Le moindre écart est aussitôt puni. Dans les mouvements de jeunes, il y a plus de fraîcheur et de joie de vivre, ils ne sont pas engoncés dans les institutions politiques et syndicales. Et pourtant, celles-ci sont à l’affût : prenez l’exemple des services d’ordre syndicaux. Dans les manifs lycéennes où on allait, avec mes amis, en 1973, les gros bras de la CGT cherchaient déjà à imposer leur loi, à empêcher tout débordement. On pouvait se demander : qu’est-ce que fichait la CGT dans une manif lycéenne ? Ils nous traitaient d’éléments extérieurs (alors qu’on avait encore la plupart de nos copains dans ces lycées et collèges) ; mais eux, alors ? Depuis, ça n’a pas changé : en 2006, les petites frappes du s.o CGT faisaient la chasse aux jeunes à capuche dans le mouvement anti CPE. Soi-disant pour éviter de nouvelles agressions, comme aux Invalides. Et les lycéens se trouvaient ainsi infantilisés, comme s’ils n’étaient pas capables de s’organiser pour assurer leur propre défense. En réalité, les partis et les syndicats cultivent une telle incapacité : les gars, manifestez gentiment, selon le parcours autorisé, nous on s’occupe de votre sécurité. C’est ainsi qu’on fabrique une génération immature, inapte à la moindre confrontation physique. Et ça, c’est la gauche.
samedi 11 mars 2017
Silence Radio sur un anniversaire !!!!
La Révolution Russe d' Octobre 1917 a 100 ans et c'est un silence assourdissant qui le fête.
Ce qui a jeté le peuple dans la rue dans la Russie Tsariste de 1917, c'est la faim. Comme la révolution de 1789.
La bourgeoisie a gagné la révolution française et la révolution Russe a vu gagné un parti de dictature, le parti bolchevique.
Aujourd'hui, le cycle est en train de se refermer, si le peuple français devait descendre dans la rue, ce serait pour mettre en place l'ultra réactionnaire bourgeoise de l'extrême droite Marine le Pen.
Le peuple en a marre de crever de faim, de ne pas avoir d'argent et que ne cherche-t-il pas comme sauveur ? Des propriétaires de manoir ou des anciens banquiers qui vantent leur chemise devant de"s pue de la gueule d'ouvriers.
Avons-nous fait toutes ces révolutions pour toujours revoir les mêmes? N'avons nous pas envie de tester autre chose de radicalement différent?
Et si nous n'étions plus sous aucune coupe? Si nous n'avions plus besoin de ces professionnels qui n'existent parce que nous sommes fainéants et nous déléguons à des gens qui ne défendent que leur caste ou leur place?
En octobre 1917, ce sont les femmes qui, encore en tête, ont défilé pour réclamer du pain. Pendant que des bourgeoises suffragettes demandaient le droit de vote.
Ces longs défilés en ces 5 jours de février qui mirent hors jeu ce tsar sanguinaire, ont chanté à tue-tête la Marseillaise.
Cette même Marseillaise révolutionnaire, rappelons-nous, que nous nous sommes vus confisqué par la réaction ultra moraliste et conservatrice.
En 1917 en Russie, le droit de vote pour les femmes étaient adopté.
Cet événement que l'on tait aujourd'hui, a fait basculé le monde bourgeois dans une peur irraisonnée du rouge.
L'anti-communisme, ce qu'il appelle communisme, c'est à dire, le moindre espace de décision du peuple ou des prolétaires, fera faire aux bourgeois les pires monstruosités: Hitler, Mussolini soutenu dans un premier temps par Churchill à cause de cette haine stupide, les crimes dans l'Italie des années de plombs avec les services secrets italiens et américains, les juntes et les coups d'état en Amérique du Sud mis en place ou démis par les complots de la CIA, les meurtres des syndicalistes IWW ou les meurtres des anarchistes de Chicago...
La liste est sans fin...Ce peuple qui dit non et que l'on mutiles avec des flash balls, ou que l'on enferme pour une chemise déchirée, ou pour une "séquestration" de confrontation...Ce droit de s'insurger muselé, des syndicalistes prisonniers ou à qui on prend leur ADN au mépris de leur droit élémentaire...
Cette police et cette armée à qui ont à laisser le champ libre pour humilier, mutiler ou même tuer sans justice; tout cela pour garder cet ordre de la bourgeoisie qui vacille à chaque semonce mais se rétablit avec encore plus de force, de mépris et laissant craquer de plus en plus le vernis de la "démocratie".
Alors, je le dis: Vive les révolutions ! Jusqu'à la dernière, celle que nous gagnerons et oui, je le dis aujourd'hui, pour une dictature prolétarienne qui nous permettra de nous maintenir au pouvoir et enfin de nous débarrasser de ces parasites.
Ce qui a jeté le peuple dans la rue dans la Russie Tsariste de 1917, c'est la faim. Comme la révolution de 1789.
La bourgeoisie a gagné la révolution française et la révolution Russe a vu gagné un parti de dictature, le parti bolchevique.
Aujourd'hui, le cycle est en train de se refermer, si le peuple français devait descendre dans la rue, ce serait pour mettre en place l'ultra réactionnaire bourgeoise de l'extrême droite Marine le Pen.
Le peuple en a marre de crever de faim, de ne pas avoir d'argent et que ne cherche-t-il pas comme sauveur ? Des propriétaires de manoir ou des anciens banquiers qui vantent leur chemise devant de"s pue de la gueule d'ouvriers.
Avons-nous fait toutes ces révolutions pour toujours revoir les mêmes? N'avons nous pas envie de tester autre chose de radicalement différent?
Et si nous n'étions plus sous aucune coupe? Si nous n'avions plus besoin de ces professionnels qui n'existent parce que nous sommes fainéants et nous déléguons à des gens qui ne défendent que leur caste ou leur place?
En octobre 1917, ce sont les femmes qui, encore en tête, ont défilé pour réclamer du pain. Pendant que des bourgeoises suffragettes demandaient le droit de vote.
Ces longs défilés en ces 5 jours de février qui mirent hors jeu ce tsar sanguinaire, ont chanté à tue-tête la Marseillaise.
Cette même Marseillaise révolutionnaire, rappelons-nous, que nous nous sommes vus confisqué par la réaction ultra moraliste et conservatrice.
En 1917 en Russie, le droit de vote pour les femmes étaient adopté.
Cet événement que l'on tait aujourd'hui, a fait basculé le monde bourgeois dans une peur irraisonnée du rouge.
L'anti-communisme, ce qu'il appelle communisme, c'est à dire, le moindre espace de décision du peuple ou des prolétaires, fera faire aux bourgeois les pires monstruosités: Hitler, Mussolini soutenu dans un premier temps par Churchill à cause de cette haine stupide, les crimes dans l'Italie des années de plombs avec les services secrets italiens et américains, les juntes et les coups d'état en Amérique du Sud mis en place ou démis par les complots de la CIA, les meurtres des syndicalistes IWW ou les meurtres des anarchistes de Chicago...
La liste est sans fin...Ce peuple qui dit non et que l'on mutiles avec des flash balls, ou que l'on enferme pour une chemise déchirée, ou pour une "séquestration" de confrontation...Ce droit de s'insurger muselé, des syndicalistes prisonniers ou à qui on prend leur ADN au mépris de leur droit élémentaire...
Cette police et cette armée à qui ont à laisser le champ libre pour humilier, mutiler ou même tuer sans justice; tout cela pour garder cet ordre de la bourgeoisie qui vacille à chaque semonce mais se rétablit avec encore plus de force, de mépris et laissant craquer de plus en plus le vernis de la "démocratie".
Alors, je le dis: Vive les révolutions ! Jusqu'à la dernière, celle que nous gagnerons et oui, je le dis aujourd'hui, pour une dictature prolétarienne qui nous permettra de nous maintenir au pouvoir et enfin de nous débarrasser de ces parasites.
vendredi 10 mars 2017
Extrait de "Petit traité de manipulation à l'usage des petites gens"
« Or,
si manipulation il y a, elle ne réside pas seulement dans le fait
d'extorquer une décision au groupe. Elle tient aussi, et surtout, à
la façon dont est utilisée la technique de décision pour amener
les travailleurs à accepter , en toute liberté, d'émettre des
comportements qui de toute façon était requis. Et c'est ce
sentiment de liberté de choix qui permettra, par la suite, aux
décisions obtenues de donner lieu aux effets de persévération
susceptibles de se traduire par d'authentiques amorçages, par
exemple, lorsque les travailleurs réalisent, lors de l'application
d'une décision qu'ils sont censés avoir prise – et qui n'est pas
différente de celle qu'aurait prise la hiérarchie, animateur habile
oblige- que celle-ci s'avère plus coûteuse qu'ils ne le
prévoyaient ; que la nouvelle technologie qu'ils ont acceptée
implique une élévation de la charge de travail, une réduction
d'effectifs...Comme les étudiants de Cialdini, n'auront-ils pas
alors tendance à rester sur une décision initiale qu'ils
n'auraient jamais prises en toute connaissance de cause ?
Sans
oublier que le fait d'accepter de participer à certaines prises de
décision – et peut-on refuser longtemps lorsqu'on vous propose de
dire-votre-mot-à-votre-niveau ? - peut parfaitement constituer
le comportement préparatoire qui, par pied-dans-la-porte cette fois,
est susceptible de conduire à l'acceptation d'une implication plus
coûteuse dans la gestion (par exemple à l'acceptation d'horaires
flexibles), implication que n'accepteraient probablement pas si
facilement ceux qui n'ont pas auparavant été sollicités pour
dire-leur-mot-à-leur-niveau. Comme on le voit , de nombreux
dispositifs d'expression, ou de décision, ont au moins des
potentialités manipulatrices. Insistons sur le fait que celles-ci ne
tiennent pas seulement aux processus d'influence et de persuasion que
ces dispositifs permettent, ce qu'on sait depuis longtemps. Ces
potentialités manipulatrices tiennent surtout, pour les salariés
qui acceptent de participer à ces dispositifs, à leur engagement
dans des décisions qui ne sont pas toujours aussi libres qu'on les
présente.Et c'est bien cet engagement, plutôt que les processus
d'influence ou de persuasion, qui peut conduire à une soumission
librement consentie par amorçage ou pied-dans-la-porte. »
jeudi 9 mars 2017
Filip Kota "Deux lignes opposées dans le mouvement syndical"
L'histoire
prouve que les formes et les méthodes de lutte de la classe ouvrière
et du mouvement syndical sont différentes et multiples. Les grèves
cependant ont été et restent l'une des formes et des
moyens
les plus puissants de la lutte de classes. Les grèves revêtent une
importance particulière, car
elles
éduquent les travailleurs et le mouvement syndical dans l'esprit de
classe et de solidarité, de haine envers la bourgeoisie et ses
instruments. « Les grèves, souligne Engels, sont une
école de combat où les travailleurs se préparent au grand
affrontement devenu désormais inévitable (1). »
D'abord
une action spontanée et isolée, la grève à mesure que s'élève
le degré de la conscience de la
classe
ouvrière, devient une action organisée qui traduit l'esprit de
protestation contre l'exploitation et l'oppression capitaliste. La
classe ouvrière revendique, par la grève, non seulement la
reconnaissance de ses droits niés et des garanties de travail, mais
aussi le droit d'être entendue chaque fois que se posent les
problèmes économiques, sociaux et politiques du pays.
Les
conditions misérables et l'appauvrissement des larges masses
travailleuses dans les pays capitalistes ont inévitablement porté à
des conflits sociaux aigus. La puissante montée du mouvement
gréviste, les manifestations, l'occupation des entreprises et des
institutions capitalistes, de même que les sanglantes échauffourées
avec la police et les forces armées bourgeoises reposent, certes,
sur une base objective. Loin d'avoir un caractère « émotionnel »,
elles sont le résultat et l'expression concrète d'une prise de
conscience politique plus nette de la classe ouvrière et des autres
masses exploitées, de l'exaspération des contradictions entre le
travail et le capital, de la crise profonde dans laquelle se débat
le capitalisme.
Dans
les pays capitalistes, le chômage a pris de vastes proportions. A la
fin de 1971, le nombre des
chômeurs
aux USA est monté à 5 millions et demi, soit 6 pour cent de la
population active. Au début de 1972, il y avait en Grande-Bretagne
plus de 1 million de chômeurs alors qu'en Suède le nombre des
chômeurs s'élevait en août 1971 à 107 000, le chiffre le plus
élevé atteint dans ce pays après la Seconde Guerre mondiale.
Le
mouvement gréviste, produit du système capitaliste, ne cesse de
croître et de s'amplifier comme le fait apparaître la dynamique des
grèves. Alors qu'en vingt ans, de 1920 à 1939 on a enregistré 17
700 grèves avec 81 millions de participants, de 1947 à 1966 leur
nombre s'est élevé à 380 000 avec environ 300 millions de
personnes. Rien que de 1965 à 1970 le nombre des grévistes dans les
pays capitalistes développés a atteint le chiffre record de 312
millions.
«
La lutte de classes du prolétariat et des autres couches sociales
exploitées, a dit le camarade Enver Hoxha au VIe Congrès du
Parti du Travail d'Albanie, a pris une telle ampleur, par le
nombre des participants comme par son âpreté, que la période
actuelle peut être comparée, pour la bourgeoisie capitaliste, aux
périodes les plus critiques qu'elle ait traversées (2).
»
Le
développement impétueux de la lutte de classes du prolétariat, son
caractère de masse et son exaspération, de même que
l'approfondissement de la crise politique et sociale dans les pays
capitalistes constituent le trait fondamental de la période
actuelle. Cela se traduit essentiellement par
une
participation sans cesse croissante de la classe ouvrière et des
autres couches exploitées au mouvement gréviste, par l'augmentation
du poids spécifique des grèves à caractère politique, par
l'entrelacement des revendications économiques et des revendications
politiques et par un niveau plus élevé de leur organisation. Les
grèves et les manifestations pour des revendications économiques
s'accompagnent toujours plus d'actions politiques et de
revendications pour des libertés démocratiques et des droits
syndicaux, contre la répression policière de l'Etat bourgeois,
contre l'impérialisme et les monopoles.
Dans
les pays capitalistes c'est pour servir la bourgeoisie qu'est
élaborée la législation qui résout les conflits du travail en sa
faveur. Les gouvernements bourgeois recourent souvent à la loi pour
suspendre, arrêter et réprimer les grèves sous le prétexte de «
défendre les intérêts nationaux ». C'est
ainsi
qu'aux USA, la loi anti-ouvrière Taft-Hartley, a conféré au
président des pouvoirs illimités qui lui permettent d'intervenir
dans les conventions collectives, d'interdire le droit de grève
toutes les fois qu'il le juge opportun, et de dicter les conditions
de règlement du « conflit » entre les ouvriers et les employeurs,
etc. Il intervient légalement et peut suspendre provisoirement la
grève pendant 90 jours.
Et
les faits témoignent que le président des USA a usé toujours plus
de ces lois contre les droits légitimes de la classe ouvrière. En
Grande-Bretagne, également, le gouvernement conservateur de Heath a
fait promulguer en 1970, la loi sur les « Rapports dans l'industrie
» qui limite le droit de grève à la classe ouvrière. De pareilles
mesures de restrictions du droit de grève, sanctionnées par la loi,
ont été prises de façon plus ou moins semblables dans tous les
pays capitalistes.
Les
idéologues bourgeois cherchent à dénigrer le rôle des grèves, à
atténuer leur esprit de classe et révolutionnaire, à les diffamer.
Dans leur propagande, ils cherchent à faire croire que la grève «
a fait son temps », « qu'elle a changé de nature », etc. Ainsi C.
Harmel affirme : « Elle est morte, la grève héroïque, la grève
exaltante, la grève où l'on courait des risques, la grève qui
était une bataille, une vraie bataille (3). »
Les
« leaders » des syndicats réformistes et révisionnistes prêtent
une grande aide à la bourgeoisie en s'efforçant d'éviter les
collisions entre les classes antagonistes. Ils cherchent à adoucir
les conflits
sociaux
en s'entremettant pour les régler d'en haut, pour contrôler et
freiner les actions de la classe ouvrière. Parfois ils sont obligés
d'approuver les grèves, et ce sous la pression des ouvriers et pour
des raisons démagogiques. Ils déploient tous leurs efforts qui ne
sont pas toujours fructueux, pour que les grèves se déroulent dans
l'ordre et le calme, sans manifestations, sans troubles et dans le
respect des normes et de la légalité bourgeoise. Ils cherchent à
engager le mouvement gréviste dans la voie du pacifisme et du
réformisme bourgeois, de le rendre le plus apolitique possible. Les
dirigeants révisionnistes de la CGIL, dans le but de maintenir
l'ordre et la paix et d'éviter les « excès » sont allés jusqu'à
créer durant les grèves « la police syndicale » qui est dirigée
contre les ouvriers révolutionnaires et soutient en fait l'Etat
bourgeois. Un tel agissement est sans précédent dans l'histoire du
mouvement syndical.
Afin
d'affaiblir l'unité et la solidarité de la classe ouvrière et du
mouvement syndical, leur esprit de combat et d'unité de classe, les
« leaders » des syndicats réformistes et révisionnistes dans les
pays capitalistes, ne pouvant en de nombreux cas éviter les grèves,
cherchent à les limiter ou à les saper. C'est pourquoi, ils
s'efforcent de faire en sorte qu'elles soient dispersées et
morcelées, qu'elles n'englobent pas toutes les professions et les
divers secteurs mais seulement des branches isolées.
Selon
la pratique bien connue réformiste et révisionniste, la date de la
grève doit être annoncée plusieurs jours d'avance et les
travailleurs des services publics ne doivent pas se mettre en grève,
soi-disant pour ne pas faire du tort au peuple, etc. Ces procédés
ne peuvent que favoriser les monopoles et les gouvernements bourgeois
afin que ceux-ci ne soient pas pris à l'improviste, qu'ils aient le
temps de prendre des mesures répressives, remplacer les grévistes
par des briseurs de grève et de faire pression sur les hésitants.
A
l'heure actuelle, les grèves se développent et s'étendent toujours
davantage dans les pays capitalistes, mais cela ne veut pas dire
qu'elles soient incitées et soutenues par les dirigeants des
centrales syndicales réformistes et révisionnistes. Si le mouvement
gréviste a acquis plus de mordant et de force, cela n'est pas dû
aux chefs syndicaux, mais aux ouvriers, à la pression et à
l'impulsion de la base. C'est ce qui est arrivé en Italie pendant
les grandes grèves du 19 novembre 1968, auxquelles ont participé 20
millions de travailleurs, et celles de 1970 connues sous le nom d' «
Automne chaud », etc.
Les
dirigeants syndicaux réformistes et révisionnistes, pour ne pas
être démasqués et ne pas rester à la traîne, se voient souvent
obligés de prendre eux-mêmes la direction des grèves pour les
saboter du dedans. Il en est ainsi en Italie, en France, en
Grande-Bretagne, en Allemagne Occidentale et dans d'autres pays
capitalistes. L'exemple le plus typique de la trahison des dirigeants
syndicaux est fourni par les grandes grèves de mai-juin 1968 en
France auxquelles ont participé plus de 10 millions de travailleurs
; elles ont éclaté non seulement sans l'initiative mais aussi
contre la volonté de la CGT.
Son
président, B. Frachon, est allé jusqu'à considérer cette grève
comme un « maux du gauchisme ». Les dirigeants de la CGT de France
effrayés par la durée de la grève et le caractère politique
qu'elle revêtait, ont tenté de la saboter en faisant appel à la «
réserve » et à la « modération » ; mais voyant qu'ils
risquaient de s'isoler des ouvriers, ils l'ont soutenue et se sont
efforcés d'en prendre la direction dans le but de la saper par la
suite. Leur principal souci était la reprise immédiate des
négociations avec le patronat et le gouvernement. Dans les pays
capitalistes l'Etat comme le patronat reconnaissent légalement à
certaines centrales syndicales seulement le droit de grève. Toute
grève faite en dehors et sans l'approbation de ces centrales est
considérée comme illégale, tant par celles-ci que par le patronat
et l'Etat. Actuellement, il y a de nombreux cas où la classe
ouvrière, de sa propre initiative, et sans consulter les chefs
syndicaux, et souvent en opposition avec eux, se met en grève, et ce
sont ces arrêts de travail que la bourgeoisie qualifie de « grèves
sauvages ».
Les
grèves sauvages qui sont un autre aspect de l'exacerbation des
contradictions non seulement entre le capital et le travail, mais
aussi entre les travailleurs et les simples membres des syndicats
d'une part, et la direction syndicale réformiste et révisionniste,
d'autre part, représentent un degré plus avancé de la lutte
gréviste. Le trait dominant de ces grèves est qu'elles sont
décidées et dirigées par la base, par les ouvriers, et sortent du
cadre traditionnel des grèves officielles.
Faisant
état des grèves « sauvages » de 1969, « Le Monde » indiquait
qu'en recherchant la confiance du patronat, les dirigeants syndicaux
risqueraient de perdre une partie de la confiance des ouvriers.
Ces
grèves ont surtout eu lieu dans la deuxième moitié des années 60,
et elles ont éclaté dans de nombreux pays capitalistes. En
Grande-Bretagne leur nombre moyen annuel entre les années 1964-1967
a été de 2 150 contre 84 grèves « officielles ». En 1967, une
grève « sauvage » des dockers anglais a paralysé durant sept
semaines consécutives tous les ports britanniques ; les ouvriers ont
élu leurs propres organes, les comités de grève, comme instruments
de direction et d'organisation pendant la période de cessation du
travail.
La
Suède, que la bourgeoisie considère encore comme le pays classique
de « la paix des classes », comme « la société du bien-être »,
etc., a été secouée, en 1969, pendant de longs mois, par de
grandes grèves qui ont éclaté dans les mines de Göteborg, de
Norbatten, etc. La social-démocratie suédoise, qui gouverne le pays
depuis plus de quarante ans, n'a nullement affecté les bases du
capitalisme ; au contraire, l'exploitation s'y accentue, les salaires
réels baissent, ce qui conduit à une croissance du mouvement de
protestation. Il résulte des statistiques qu'en 1965 la Suède
venait au dernier rang des dix plus grands pays capitalistes quant
aux journées de travail perdues du fait des conflits sociaux, en
1968, par contre, elle occupait la cinquième place dans ce même
classement. Le mouvement gréviste ne fait que gagner en ampleur ; de
nouveaux contingents et de nouvelles couches exploitées s'y engagent
de plus en plus. La valeur des grèves ne se mesure pas, comme le
font les réformistes et les révisionnistes, aux quelques avantages
économiques immédiats, mais avant tout aux résultats moraux et
politiques qu'elles entraînent, car c'est seulement par des actions
et des luttes de classes que le prolétariat élève son esprit
révolutionnaire et affermit sa conscience.
A
partir de là, les UPA ont toujours soutenu et épaulé par tous les
moyens les grèves, les actions de
masse
et autres formes de la lutte de classes du prolétariat contre les
monopoles, le pouvoir bourgeois, l'impérialisme et ses instruments
contre les dirigeants syndicaux réformistes et révisionnistes.
Dans
la déclaration de solidarité que le Conseil Central des UPA a
adressé aux ouvriers français lors
de
la grève générale de mai-juin 1968, il était dit : « Notre
classe ouvrière et son organisation — les
Unions
Professionnelles d'Albanie — saluent chaleureusement et
soutiennent sans réserve l'action
courageuse
de la classe ouvrière et des étudiants français, et elles se
solidarisent entièrement avec
leur
juste lutte contre les monopoles et leur pouvoir d'oppression. Tout
en dénonçant et en
condamnant
l'activité de trahison de la direction révisionniste de la
Confédération Générale du
Travail
en France, les travailleurs et les Unions Professionnelles d'Albanie
assurent les travailleurs
français
qu'ils seront toujours avec eux jusqu'à la victoire définitive,
jusqu'à la liquidation de
l'oppression
et l'exploitation capitaliste (4). »
mercredi 8 mars 2017
La Révolution et le Réformisme
Lénine: L'état et la Révolution
Voilà bien l’opportunisme le plus pur et le plus plat ; c’est renoncer en fait à la révolution tout en la reconnaissant en paroles. La pensée de Kautsky ne va pas au-delà d’un « gouvernement allant au-devant des besoins du prolétariat », c’est un pas en arrière vers le philistinisme par rapport à 1847, quand le Manifeste communiste proclamait « l’organisation du prolétariat en classe dominante ».
Kautsky en sera réduit à réaliser l’« unité » qu’il chérit avec les Scheidemann, les Plékhanov, les Vandervelde, tous unanimes à lutter pour un gouvernement « allant au-devant des besoins du prolétariat ».
Quant à nous, nous romprons avec ces renégats du socialisme et lutterons pour la destruction de toute la vieille machine d’État, afin que le prolétariat armé devienne lui-même le gouvernement. Ce sont « deux grandes différences ».
Kautsky restera dans l’agréable compagnie des Legien et des David, des Plékhanov, des Potressov, des Tsérétéli et des Tchernov, qui ne demandent pas mieux que de lutter pour un « déplacement du rapport de forces à l’intérieur du pouvoir d’État », pour « l’acquisition de la majorité au Parlement et la transformation de ce dernier an maître du gouvernement », but des plus nobles où tout peut être accepté par les opportunistes, où rien ne sort du cadre de la république bourgeoise parlementaire.
Quant à nous, nous romprons avec les opportunistes ; et le prolétariat conscient sera tout entier avec nous dans la lutte, non pour un « déplacement du rapport de forces », mais pour le renversement de la bourgeoisie, pour la destruction du parlementarisme bourgeois, pour une république démocratique du type de la Commune ou une République des Soviets des députés ouvriers et soldats, pour la dictature révolutionnaire du prolétariat.
dimanche 5 mars 2017
Pour les Fillon Balkany et consorts
« Pour éviter cette transformation, inévitable dans tous les régimes antérieurs, de l’État et des organes de l’État, à l’origine serviteurs de la société, en maîtres de celle-ci, la Commune employa deux moyens infaillibles. Premièrement, elle soumit toutes les places, de l’administration, de la justice et de l’enseignement, au choix des intéressés par élection au suffrage universel, et, bien entendu, à la révocation à tout moment par ces mêmes intéressés. Et, deuxièmement, elle ne rétribua tous les services, des plus bas aux plus élevés, que par le salaire que recevaient les autres ouvriers. Le plus haut traitement qu’elle payât dans l’ensemble était de 6 000 francs *. Ainsi, on mettait le holà à la chasse aux places et à l’arrivisme, sans en appeler aux mandats impératifs des délégués aux corps représentatifs qui leur étaient encore ad-joints par surcroît… »
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