"Le nombre de grévistes grossit rapidement, atteignant plus de soixante. La direction explique n’avoir fait qu’appliquer la loi en licenciant les personnes dont la préfecture lui a annoncé qu’elles n’étaient pas en règle. Elle considère comme une preuve de son honnêteté le fait d’avoir exercé ces contrôles avant même que la loi contraigne les entreprises à le faire et se dit abusée par des sans-papiers ayant présenté des identités qui n’étaient pas les leurs."
"Sur le plan juridique, plusieurs décisions de cours d’appel ont pris en considération l’attitude de l’employeur dans le cadre d’un licenciement pour défaut de papiers : le licenciement est dépourvu de cause réelle et sérieuse si l’entreprise a fait sciemment travailler un étranger sans autorisation de travail3. Syndicalistes et grévistes s’attachent donc à montrer que la situation administrative des salariés sans papiers des restaurants Buffalo était connue de leurs supérieurs. "
"À l’issue de la conférence de presse, ils publient une déclaration expliquant que les salariés sans papiers ont été embauchés précisément en raison de leur situation administrative, qui a permis à leurs employeurs de leur imposer des conditions de travail dégradées. Obligés d’accepter ces conditions sous peine d’être dénoncés à la police, ces salariés n’en étaient pas moins déclarés, et imposables. Et de conclure : « Les patrons nous ont embauchés parce que “sans papiers”, aujourd’hui l’État doit nous régulariser ! »"
"Et même si Le Parisien parle encore parfois d’« occupation symbolique4 », de « campeurs5 », et de « squatters6 », l’idée s’installe selon laquelle, comme tous les travailleurs, les sans-papiers ont le droit d’occuper leur entreprise dans le cadre d’un conflit social : les forces de l’ordre ne peuvent les en déloger sans décision de justice. "
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