Ce qui est notre faiblesse
actuelle sur tous les conflits, tant politiques que syndicalistes,
c'est ce refus d'analyser ce qui s'est passé : nos défaites,
et leurs causes, nos victoires, et les moyens utilisés pour y
arriver.
Ceux qui s'enferment sur leur
syndicat, ou sur leur parti politique et qui ne veulent en aucun cas
entendre quelques critiques que ce soient, sont ceux qui nous
entraînent inévitablement vers de nouvelles défaites. Qui sont
d'ailleurs de plus en plus cinglantes.
Analyser les causes de nos
défaites et comprendre ce qui nous a fait perdre, n'est pas une
accusation sur qui que ce soit, sauf à dénoncer les simulateurs qui
nous mystifient pour leur propre parcours politiques ou syndicaux. Ce
sont des manipulateurs, qui n'ont intégré un quelconque mouvement
que pour arriver à leur fin.
Exemple flagrant qui me vient
immédiatement à l'esprit : Cohn-Bendit. Cet étudiant qui se
mit debout face à la police et aux autres étudiants, quels furent
ses motivations ? Pour juger ou analyser celles ci, regardons sa
« carrière » et écoutons ce que ce monsieur tente de
nous démontrer : l'Europe de 2005 pour lequel une majorité à
voter non, il nous dit qu'il fallait voter oui ; il est pour
Macron et nous voyons quelle politique celui-ci nous impose. Celui
qui pourfendait les dictatures politiques et médiatiques de l'époque
est activement complice de celles ci aujourd'hui.
L'une des premières choses que
nous pouvons en conclure, c'est qu'il faut se méfier des meneurs et
qu'un mouvement « populaire » doit entièrement rester
dans les mains du peuple. Pas dans celles d'un meneur autoproclamé.
Aujourd'hui, il me semble
primordial d'analyser nos méthodes de luttes, d'interpréter
librement et sans sectarisme toutes les décisions des centrales
syndicales, comprendre que nous devons mettre en place de nouvelles
formes de lutte.
Et sans aucun doute, sans aucun
doute, il ne faut rejeter aucune forme de lutte. Même celle que l'on
ne comprend pas. Mais nous devons nous poser la question :
qu'est ce que je ne comprends pas et pourquoi je ne la comprends
pas ?
Je prends l'exemple des Black
Blocs.
Comment médiatiquement nous
sont-ils présentés ? Comme des « casseurs » ?
C'est à dire des gens qui ne se réclament d'aucune intelligence ?
D'aucune lecture de la société ? Mais regardons ce qu'ils
brisent : agences bancaires, distributeurs, agence d'assurance.
Que font-ils dans les manifestations ? Ils sont en avant poste
pour bloquer la répression qui s'intensifient de mouvements sociaux
en mouvements sociaux. Ils sont là pour sauver des matraques des
policiers tous les jeunes ou les vieux qui tombent, ou qui sont
gazés.
Sont-ils si asociaux que cela ?
Qui sont-ils ? Des
« ultras-gauches libertaires comploteurs » ? Pernault
le clame mais ce sont des personnes qui ont une autre vision de la
société actuelle. Et vous seriez très étonnés de savoir qu'ils
ont, à peu près, la même vision que vous.
La différence avec vous alors ?
Ils ont compris, qu'hélas, le
pacifisme ne sera peut-être pas la solution ; ils ont compris
que ceux qui possèdent ne donneront jamais rien ; ils savent
que tant que nous discutons, nous perdons tous ce que nos anciens ont
gagné dans le sang.
Alors, je vous demande de les
regarder, dans la prochaine manif, d'une manière différente, de
comprendre qu'ils sont peut-être dans la vérité. Et en tout cas,
n'écoutez plus les merdias
Commentaires sur les événements
de Mai 68 :
« Les
camarades de "Lutte Ouvrière" écrivent : (N°
Juillet-Août)
"Les
gauchistes n'ont pas été capables de cristalliser 1' espoir né en
Mai. Ils n'ont pas su répondre aux aspirations profondes de milliers
de combattants du printemps de I968 ouvriers et intellectuels. Le
courant gauchiste n'a pas su se dresser au dessus de ses petites
querelles intestines. Cet esprit s'est manifesté par le refus
systématique de tenter le regroupement entre les différentes
.tendances du mouvement révolutionnaire, alors que seul un tel
regroupement pouvait cristalliser les énergies du mouvement dans son
entier et constituer une véritable force révolutionnaire dan le
pays. Trop souvent, la discussion des idées a été remplacée par
les calomnies, les ragots, le mépris affiché des positions
d'autrui. »
«Cette
candidature a été présentée comme "anti-électoraliste"
alors que les affiches qui proclamaient ce mot d'ordre appelaient
tout de même à voter. Cette tactique d'utilisation de la légalité
bourgeoise à des fins de propagande est connue. Elle n'a jamais
donné aucun résultat et qui plus est n'est absolument pas comprise
par les masses. »
«Pourquoi
renoncer à une propagande anarchiste auprès du public au profit de
celle des Comités du "M.R." ? Pourquoi dépenser autant
d'énergies pour un mouvement où militent des marxistes alors que
ces m~mes énergies seraient mieux 'employées au triomphe: de 1'
Idéal anarchiste ? (ce type de pensée était d'ailleurs aussi
largement répandu au sein des "pablistes" qui ont fini-par
y céder). Nous nous refusons, pour notre part à céder à cette
tentation qui n'est que sentimentale. Ainsi ce qui importe à ces
camarades qui nous critiquent ou ne nous comprennent pas, ce n'est
pas que la Révolution ou l'Anarchisme : avancent dans la
société d'une manière objective. Ce qui leur importe, c'est que
l'étiquette soit mise en avant? Nous sommes sûrs que c'est cet
esprit de 'boutique" qui, tout compte fait retarde la
réalisation de ce qui leur est cher. Pour notre part, nous préférons
le contenu de la bouteille à son étiquette ! ! »
« Nous
écrivions déjà dans notre "Lettre au Mouvement Anarchiste
Inter national" :
"Pour
nous, 1'ANARCHIE au sens absolu du terme, c' est-à-dire la
libération totale de l'homme de toutes les aliénations et de toutes
les causalités est un devenir permanent et une réalisation qui
n'aura pas de fin. Ce que nous pouvons seulement faire c'est dégager
la parcelle d'Anarchie possible de chaque acte qui contribue à la
libération de 1'Humanité.
"C'est
pourquoi, nous ne craignons pas d'affirmer que là dans la période
donnée de l'évolution du monde qui est celle où nous vivons, il
est RIDICULE de croire à une Révolution à forme anarchiste
INTEGRALE promue par un MOUVEMENT PUREMENT ANARCHISTE. C'est parce
qu'ils ont cru trop longtemps posséder le monopole de la Révolution
que les anarchistes se sont coupés des masses et que l'histoire. Dès
lors se pose la question de la présence de l'Anarchisme
révolutionnaire et de son intégration dans un mouvement plus large
ayant la démarche révolutionnaire pour base. »
«Nous
avons déjà dit et écrit que l'évolution du mouvement
révolutionnaire dans le monde, et surtout en Mai chez nous, doit
nous obliger à remettre en question les idées les plus consc1crér.
Qu'est ce que cela veut dire aujourd'hui : être marxiste ou être
anarchiste tout court alors qu'il existe nombre de conceptions
opposées parmi ceux qui se réclament de l'une ou de l'autre
position? Au cours des récents événements, nous avons été amenés
à maintes reprises à faire le point. A qui les événements donnent
ils raison si nous comparons les faits aux théories et divergences
exprimées par les anarchistes et les marxistes du XIX siècle ? Il y
a sans doute « match nul » et il est clair que les
problèmes.- qui se posent aux révolutionnaires d'aujourd'hui nous
amènent à dépasser nos options primitives. Nous avons écrit déjà
que nous sommes persuadés qu'à partir des options de MAI,
l'AUTOGESTION, l'auto-organisation des masses sont une réponse au
problème de.1'Unité idéologique qu'il faut rechercher. Nous avons
dit aussi que les divergences sont moins grandes qu'elles ne
paraissent..Nous nous réclamons de l'Anarchisme communiste au sein
du Mouvement Révolutionnaire parce que nous procédons d'une
tradition qui est irremplaçable et dont l'expérience historique
doit être analysée au même titre que celle des marxistes.Nous
voulons que nos options anarchistes soient une contribution
permanente au débat qui doit s'instaurer entre tous les
révolutionnaires. Nous pensons aussi que la pratique commune devra
demain faire disparaître les tendances. Nous sommes prêts pour
notre part à disparaître. »
« Cette
organisation n'existe toujours pas et il faut chercher comment la
construire. Dans l'immédiat, c'est la liquidation de la mentalité
groupusculaire qu'il faut amorcer. »
« Mais
dans la perspective d'une société basée sur l'AUTOGESTION et
l'auto-organisation des masses (même le P.C.M.L.F. La:B'. parlait en
Mai 68 de la "prise du pouvoir dans les usines" : il
1' a oublié depuis. Une dynamique peut le lui rappeler !), on ne
peut avoir les mêmes pratiques organisationnelles que lorsque 1'on
revendique seulement la prise du pouvoir d'état. Le rôle de
l'avant-garde doit donc être différent et c'est en ce sens que nous
pensons que la conception archinovienne dont nous avons parlé dans
notre premier numéro est restée actuelle. »
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