mardi 30 juillet 2024

Le monde diplomatique du mois d'Aout

 La grande désillusion politique

 par Bruno Amable.

extraits


'Racistes, réactionnaires, le corpus d'idées auquel elles ( les catégories populaires) adhèrent ainsi n'est plus vraiment problématiques. Et les menées de M. Macron pour intégrer des groupes sociaux conservateurs au bloc bourgeois n'y sontpas pour rien : de son éloge de Pétain, à l'expérimentation de l'uniforme à l'école ou à l'interdiction de l'abaya, de la tentative de faire passer grâce au vote du RN la loi sur l'immigration  la 'plus ferme depuis ces trente dernières années' selon le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin, à la répression brutale de tous les mouvements sociaux, des 'gilets jaunes'aux révoltes des banlieues de 2023.'


'Certains, du côté du PS, des Ecologistes et du PCF peuvent éprouver la tentation de concevoir une version 'de gauche' de la stratégie du bloc bourgeois. Mais elle demeure illusoire en raison des contradictions entre la poursuite d'une politique économique orthodoxe et les principales attentes des groupes sociaux traditionnellement de gauche. Le soutien à l'Ukraine impliquerait une hausse des dépenses militaires qui, combinée avec les investissements dans la trasition énergétique demandés par une fraction du peuple de gauche, rendrait encore plus difficile le maintien du niveau de dépenses sociales dans le cadre budgétaires imposé par les traités européens, alorsmême que les groupes sociaux venant de la droite ne manqueraient pas de réclamer des baisses d'impôts. Car conserver une orientation néolibérale amènera nécessairement à rechercher un soutien du côté du bloc de droite.

Ainsi, toute recherche de l'apaisement sous la forme d'une alliance de la gauche d'accompagnement, des forces macronistes et de la droite échouera à agréger un bloc dominant susceptible de lui fournir en retour un soutie durable. La comparaison avec la situation allemande présente certes des limites mais peut se révéler instructive. dans un contesste institutionnel qui implique la formation de coalitions, qlors que les partis ont l'habitude de ce genre de configuration, avec une gauche radicale divisée et considérablement affaiblie, l'alliance entre le parti social=démocrate (SPD), les Verts et le parti Libéral=démocrate (FPD), éprouve les plus grandes difficultés à définir une ligne politique cohérente et même tout simplement à s'entendre sur un budget. Les sondages montrent que la situation profite non seulement  aux conservateurs de l'Union chrétienne=démocrate d'Allemagne (CDU) et de l'Union chrétienne=sociale en Bavière (CSU°, mais aussi à l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AFD). On peut donc anticiper ce que donnerait en France une coalition des partis  dits 'républicains', allant du PCF à LR, et quelle force politique profiterait le plus de la situation.'

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