lundi 29 juillet 2024

Capitalisme & Djihadisme : une guerre de religion par Michel Surya partie 1

 &   Faire, pour commencer, l'hypothèse que deux représentations, ou deux systèmes, ou les représentations de deux systèmes s'opposent : le capitalisme d'un côté, le djihadisme de l'autre. Hypothèse dont on déduira alors ( déduction minimale) que c'est la prémière réelle opposition mondiale (dans un monde en effet se mondialisant) depuis la chute du mur de Berlin et la fin du communisme historique ( la fin d'un monde encore grandement provincialisé).


&   Il y aurait donc, selon cette hypothèse, d'un côté le capitalisme et de l'autre le djihadisme.

Du capitalisme il est de règle de dire qu'il n'est pas  "politique ". Parce qu'il a depuis toujours eu peur qu'on le prenne pour ce qu'il est = une idéologie =, quand il s'emploie à passer pour ce qu'il n'est pas =un état de nature. Du djihadisme, il convient de plus en plus de dsire qu'il est "politique", pour qu'on ne le confonde pas avec l'islam religieux.

De fait, le capitalisme n'a de cesse de ne pas passer pour ce qu'il est, quznd le djihadismen 'a de cesse de passer pour ce qu'il n'est pas; politique pour l'un, religieux pour l'autre.


&    cette double dénégation doit nous amener à en déduire ceci, fait pour tenir lieu de deuxième hypothèse : ils sont l'un et l'autre politiques et religieux, ce qui veut dire qu'on ne différenciera pas dorénavant entre politique et religion =ainsi que le veut la fin du matérialisme historique. Politiques et religieux, ils le seraient donc l'un comme l'autre, et c'est radicalement qu'ils ne le seraient pas moins l'un que l'autre ("et"et "comme" ne cherchent pas ici ni dans la suite à désigner une identité, intenable, tout au plus une possible identification perverse de l'un à l'autre.


&   On ne se demanderait sans doute pas autant pourquoi est apparu l'islamisme politique radical (le djihadisme) si l'on admettait que le capitalisme a lui=même atteint au stade religieux du radicalisme politique (exactement, depuis la chute du mur de Berlin et la fin du communisme). Et que c'est en tant que le capitalisme est ce radicalisme religieux qu'est né de lui, contre lui ( peu importe à ce stade) ce radicalisme antagonique qu'est l'islam politique radical.

Un premier indice : "la fin de l'histoire" (Francis Fukuyama) était un énoncé téléologique, pour le moins, théologique ensuite, apocalyptique pour finir, qu'on a, à tort, pris de haut. A tort : il énonçait sans ambages de quelle victoire le capitalisme se prévalait alors. Une victoire dont c'est toute téléologie, toute théologie et tout apocalyptisme qui ne pouvaient pas manquer de s'inspirer pour re=naitre. Dont le théo=téléo=apocalyptisme islamiste (le djihadisme) est en effet né.


&   Sur ce que le capitalisme et le djihadisme ont en commun de politique =ou d'opposé, puisque c'est la même chose de ce point de vue (une première méprise consiste en effet à ne voir que ce qui les oppose, qui n'est certes pas négligeable, pas ce qu'ils ont en commun) =, il n'y a à peu près rien à dire que nous ne sachions. Il y a par contre beaucoup à dire, et qu'on ne dit pas,  sur ce qu'ils ont en commun de religieux = à moins qu'il ne faille faire des religions actuelles l'équivalent des idéologies passées, et des politiques actuelles l'équivalent de l'idéologie et de la religion passées (deuxième méprise).


&  (Je précise, I : le capitalisme ne vaut pas ici pour "la démocratie" dont il procède par aberration et à laquelle il échappe de part en part; 2 : la religion ne vaut pas ici pour la mystique, qui s'en excepte avec superbe, un peu à la façon dont il arrive que l'amour s'excepte de la reproduction).

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