Partie de l'ouvrage N° I : De la domination le capital, la transparence et les affaires
De tout temps, les USA ont eu une économie ultralibérale, donnant tous les droits aux patrons. Jusqu'à celui de former des milices antigrèves ou d'utiliser des agences privées telle que l'agence Pinkerton (qui deviendra plus tard les Rangers) pour se confronter aux grévistes lors des défilés. Les affrontements ont régulièrement été meurtriers.
Des lois antisyndicales ont été votées régulièrement mettant les organisations dans l'illégalité.
Tocqueville nous a régulièrement vante les mérites de cette "démocratie".
Jusqu'aux années 1980, issu de la révolution bourgeoise de 1789, nous étions restes sur l idée que l état et son gouvernement devait gérer en partie la vie des français et que les chefs d'entreprises n'avaient pas les pleins pouvoirs et que c'était à l'état de gérer la vie sociale.
Un peu d'histoire mondiale pour situer l'arrivée de l’idée du libéralisme en France :
Arrivée aux rênes du pouvoir en Angleterre en 1979, Margaret Thatcher ouvre la voie à des réformes meurtrières dans le pays et avec une envie de mettre à terre le syndicalisme. Sa détermination à été telle qu'elle laissa mourir des militants syndicaux et politiques lors de grèves de la faim. Elle fut la première à ouvrir le bal.
En 1981, aux USA, Ronald Reagan, ancien acteur minable, devient le président et se lie d'amitié avec la première ministre anglaise. Ensemble, ils sillonnent le monde pour propager leurs idées, et surtout le libéralisme.
Dans le même temps, en France, le peuple fête l'arrivée au pouvoir d'un socialiste qui va leur redonner goût à la vie et va mettre en place des lois pour le peuple. La mascarade dura 2 ans de 1981 à 1983, où le ministre vraiment socialiste Pierre Mauroy est remplacé par le fils d'un richissime antiquaire, Laurent Fabius. De plus, François Mitterrand a pour conseiller le plus proche un certain Jacques Attali.
Fin du socialisme.
L'état français tente de contenir au maximum cette idée là, en menant alternativement des lois libérales et des lois un peu plus sociales.
La pensée libérale, qui est une pensée économique, balaie le champ politique depuis des années allant de la gauche à la droite, le traverse de part en part, faisant que les projets politiques, les projets de société, les idées sont toutes arrasées par la question économique, par la liberté d'entreprendre et la volonté de voir disparaître de la vie, de tous les champs de la vie, l'état.
Des chefs d'entreprises, voyant que leur syndicat de l'époque le CNPF d'Yvon Gattaz, le conseil national du patronat français, n'était plus assez virulent sur les questions sociales et les avancées des salariés ont décidé de créer un autre mouvement appeler le MEDEF en 1998 dont le 1er responsable de l' époque fut le baron Antoine Selliére, aider par un ancien trotskiste de 68, grand chef d'AXA, Denis Kessler.
Pour cela, ils créent un grand programme qui s'appellera : la refondation sociale qui n'est simplement qu'une casse complètes de tous les acquis sociaux des ouvriers de 1936 et issus du conseil de la résistance de 45.
Pourquoi relire une nouvelle fois cette série de textes qui composent l'ensemble intitulé "de la domination"?
"De la domination le capital la transparence et les affaires I 1999
De l argent. II. la ruine de la politique 2009
Portrait de l intellectuel en animal de compagnie. III. 2000
Portrait de l intermittent du spectacle en supplétif de la domination. IV. 2007
Les singes de leur idéal. sur l'usage récent du mot "changement" V. 2013
Capitalisme et djihadisme une guerre de religion. VI. 2016
Tout simplement pour trouver un moyen de faire comprendre qu'il n'existe plus de politique et que l'on est dans un système autre que l'on pourrait appeler "de la domination".
Un système qui se place, non pas au dessus de la politique, mais au delà.
Dans un espace qui compte sur un certain nombre d'acteurs de la vie civile, des médias et des institutions pour fonctionner.
6 volumes dans lesquels l'auteur nous démontre et nous prouve, que la seule politique qui puisse encore se nommer comme cela, est une politique révolutionnaire, c est a dire qui est en dehors de toutes institutions. En fait, elles ne sont pas dévoyées, mais simplement mises à disposition, "modernisées", pour accomplir les taches qui leur sont dévolues. C est pourquoi ils se disent intègres, et ne comprennent pas que l'on puisse les considérer comme "complices" de ce système tentaculaire. Par exemple, tous les journaux appartiennent à des milliardaires, la plupart vendeurs d armes, et les journalistes ne cessent de nous affirmer que jamais on ne leur a demandé quoi que ce soit, ou fait pression de quelque manière que ce soit. "Le monde diplomatique" nous a prouve que l'auto-censure est la pire des censures, elle est silencieuse et intégrée en chacun d'eux, sans en avoir conscience. Ne doutons pas de leur bonne foi.
Le numéro I qui porte donc le titre : "De la domination" avec en sous titre : "Le capital, la transparence et les affaires".
Ce numéro nous démontre que ceux qui sont à la tête, mystérieux et puissants, sont dans une stratégie très précise de nous démontrer qu'il existe une morale dans les affaires puisque ceux qui se font prendre ont des procès retentissants et très médiatisés. Et plus ce système est transparent, plus ils démontrent sue nous sommes bien encore dans une démocratie. Et chacun y participent volontiers, ceux qui y échappent comme ceux qui y succombent, acceptant d être un temps, court forcement, mis sur la touche. Ils seront, dans le temps indemnisés, récompensés pour leur sacrifice. Il n'y a guère que les pauvres pour aller en prison.
"Les cartes n'ont pas changé de mains; pourtant l'apparence en est partout répandue et le jeu comme faussé. Ceux qu' on croyait vouloir subvertir les moyens de la domination sont les mêmes aujourd'hui qui font comme si celle-ci pouvait être morale - qui en appellent en fait à une moralisation de la domination".
"L'affirmation selon laquelle le capital se serait laissé corrompre dit en réalité ceci : qu'il peut ne pas l'être. C'est à cette seconde affirmation, continue dans la première en même temps dissimulée par elle, que le capital attend que l'amènent peu à peu les accusations auxquelles il ne se prête qu'en apparence. Desquelles il ne doute pas, en réalité, que naîtra une confiance retrouvée."
"Le petit nombre de ceux que la justice a pris la main sans le sac est le prix qu'est prêt à payer ( que sacrifie en fait) le plus grand nombre de ceux qui dominent, pour ne pas le cesser."
"La domination leur réserve des olaces de choix qu'elle ne réserve à aucun autre. Parce qu'il n'y a pas pour elle d'hommage plus grand que celui que lui rendent tous ceux qui la rallient après l'avoir publiquement accusée. ( La révolution de 68 à été en cela par avance trahie par une partie de ceux qui l'ont mené : ils voulaient moins abolir la domination qu'attendre d'elle qu'elle leur fît une place de choix. Celle qu'elle réserve par prédilection aux plus véhément de ses accusateurs.)"
"Kafka l'a compris le premier: il n'y a personne qui ne doivent être jugé dès lors qu'il n'y a personne qui puisse ne pas l'être."
"Les juges ont au moins ce mérite: ils mettent à nu les ressorts du seul jugement possible, c'est-à-dire du seul jugement acceptable selon le capital : l'argent jugé l'argent, au moyen des règles dont se calculent les bénéfices. Tout autre bénéfice est illicite et appelle le droit."
"L'accusation n'a plus qu'accessoirement besoin d'être démontrée. Il suffit qu'elle se porte sur tek ou tel représentant dûment authentifié de la domination et celle-ci doit aussitôt consentir à son abandon. Mais on se méprend sur le sens de cet abandon : il renchérit le pouvoir de la domination loin qu'il le diminue. La domination accomplit ainsi, à son corps faussement défendant, le principe auquel Staline soumit rn son temple parti communiste de l'Union soviétique; principe selon lequel il n'y a pas de pouvoir qui ne se renforce sans s'épurer."
Jean-Paul Curnier : " c est sur le plan de l'intégrisme, c'est-à-dire de l'intégrité radicale, que le capitalisme est porté à se mesurer aujourd'hui à la menace religieuse. Or, que peut être un intégrisme capitaliste en matière morale, sinon un capitalisme marchand au pied de la lettre, c'est-à-dire sans faille à l'endroit de ses principes et désencombré de ses fausses et trop fragiles justification morales? Que peut-il étreint sinon une religion de la productivité, une justification de la productivité par la productivité ? Le rêve de transparence du libéralisme se tient là. "
"On assiste sans doute à la plus grande opération de justification idéologique à laquelle le capitalisme se soit engagé depuis l'origine. L'éloge de l'argent pur (délivré de ses profits verreux) est un pur éloge de l'argent; l'éloge d'un pouvoir pur ( délivré de ceux de ses représentants qui mélangent intérêt public et intérêt privé) est un pur éloge fu pouvoir. En somme, on assainit très exactement les conditions de la domination."
"Le temps est à ce point révolu de contester le pouvoir que passe maintenant pour ne pas l'aimer (ou pour lui nuire) qui, en fait, s'emploie sournoisement à l'absurde. Accusant ceux qui abusent du pouvoir, n'accusant qu'eux, on a soutenu en effet ceux qui n'en abusent pas. Comme s'il devait être maintenant acquis que disposer d'un pouvoir ne constitue pas en soi un abus."
"Ce n'est pas le moins étonnant, en effet : cet état équivoque, où la démocratie n'est plus elle-même sans faire l'objet d'un soute profond (d'un doute constitutif), est celui où ceux qui se mettent à croire en elle, et à la défendre, sont les plus nombreux. Ceux-là vont partout répétant qu'il faut que le pouvoirs démocratise sans voir que l'exiger de lui trahitleur impuissance à lui opposer quelque contre- pouvoir que ce soit qui l'y oblige. La démocratie, c'est ce qu'il n'y a pas de pouvoir à n'avoir pas dû concéder à ceux qui lui opposeraient le leur (on a, il y a longtemps, appelé cette opposition le peuple, les intellectuels, les travailleurs...). Sans voir que cette exigence qui lui est faite de se démocratiser absolutise le pouvoir. Le porte à l'état de seul juge et seul garant de son démocratisme. La démocratie se totalitarise, sans pourtant cesser d'être la démocratie."
" Démocrates, ils le sont en effet, à ceci près qui ne le sont qu'autant que la démocratie garantit les intérêts qu'ils servent."
"Parce que ceux-ci confondent les choses, donnant à l'une le nom d'une autre : ils répondent de la démocratie quand c'est au capitalisme qu'ils en appellent. Ils se trompent donc en ceci: ils sauvent le capitalisme quand c'est la démocratie qu'ils prétendent défendre. Ils ne se trompent pourtant pas en cela: la défaite de toute critique un tant soit peu violente du pouvoir est telle que nul ne différencie plus le capitalisme de la démocratie. Que nul n'imagine même qu'a existé un temps, pas si lointain, où le capitalisme était à peine moins que le stalinisme l'hypothèque la plus lourde pesant sur la démocratie."
" Il n'y a pas depuis quelques années (depuis 1989) de confusion plus efficace. Il a suffi que des foules fuient en masse le stalinisme quand vient le savait elle-même encore faire quoi pour que le capital devient du goût tout l'horizon de toute démocratie l'infériorité de ceux qui savaient alors que le capitalne serait pas cette démocratie ton c'est fou c'est frustré C'est qu'il savait depuis longtemps qu'il n'y avait nulle part où eux-mêmes plus le fuir."
"Le tour de force du capital, c'est d'avoir convaincu qu'il n'est responsable d'aucune des conséquences que son iniquité à instaurées. Qu'il soit ici excédent et qu'il manque là n'est rien dont on puisse l'accuser puisqu'il n'y a pas jusqu'à lui qui ne puisse s'en plaindre ( et qui ne s'en plaigne, n'affirme-t-il pas que, s'il ne tenait qu'à lui, c'est vous qui en joueraient?). C'est le tour de force du capital d'en avoir convaincu y compris ceux qu'il privé le plus, qui ne savent plus dès lors contre qui se retournent. Et sui, faute de le savoir, se dressent les uns contre les autres. Le tour de force du capital aura consiste à laisser s'entre-accuser de leurs détresses ceux qu'il aura réduits à celles-ci."
"Les "affaires" dont l'exact équivalent pour le vie publique de la représentation pornographique de masse pour la vie privée. Qu'on ne l'ait pas tout de suite compris surprend. Ce dont il est question, c'est de mettre tout à nu, avec l'accord de tous ceux qu'une aussi extravagante nudité peut convaincre que vie privée et vie publique s'en trouveront plus libres. Quand il n'est en fait question, pour la domination, que d'empêcher quiconque de se soustraire à l'aveu qui le soumet."
"Nous sommes entrés dans ce temps où tout aveu nous soumettra bientôt au désir qu'à la domination que nous lui soyons transparents. Et où toute réserve semblera une conspiration."
"L'échange est de cet ordre : "nous ne sommes plus que ce que nous valons. Et nous ne valons plus que pour autant que nous nous prêtons à voir comme preuve du désir que suscite le capital"."
"Qui s'en prendra bientôt à qui? Le pouvoir politique à lui-même, plutôt que d'avoir à faire l'aveu que la domination lui a en grande partie échappé? Que le pouvoir politique soit maintenant sans presque aucun des moyens du pouvoir, voilà ce qui fait que la domination n'a rien à craindre des accusations portées contre lui un peu partout: celles-ci visant les ombres qu'elle a su laisser derrière elle, poudreux se dérober."
"Cette question de l’innocence est cruciale. Elle ne l'est pas du point de vue que se représentent ceux qui la posent. Elle l'est en ce sens : de quelle "supériorité" peut se prévaloir un monde auquel nul n'échappe plus, qui est désormais "sans dehors"? Ce que le capital sait n'être plus au-dehors de lui (auquel il devait de savoir qu'il était pur, par comparaison), force lui est d'en retrouver en lui l'équivalent, et de l'y dénoncer. " nous ne sommes pas assez innocents pour une victoire aussi considérable" n'est pas un énoncé moral. C'est même tout sauf un énoncé moral. Cela veut simplement dire: Nous manquerons désormais de tout principe extérieur d'innocentiation."
"Le capital est maintenant sans dehors. Et il ne l'aurait sans doute pas imaginé: être sans pouvoir sortir de lui-même l'effrayer. Il dispose des moyens d'une puissance considérable mais il reste sans plus pouvoir en menacer quiconque. C'est lui, du coup, que cette puissance inemployée menace".
" À ce que la domination prive de posséder, ne restera bientôt que la consolation "d'appartenir". L'appartenance est le subterfuge au moyen de quoi la domination convaincra bientôt tous ceux auxquels il ne reste rien que ce rien est ce qu'ils ont inaliénablement en propre: le sang (pur), le nom (propre), la terre (patrie). C'est au nom du sang, au nom du nom et au nom de la terre que s'élaborent et s'élaboreront dorénavant toutes les règles de la domination visant à satisfaire la supplication d'appartenance de tous ceux que privent la propriété du capital - mais que le capital a convaincu des vertus identificatoires de la propriété".
" Cette supplication du "propre", de la "propriété" est tout ce qu'il reste du refoulé de la révolution; de la révolution comme échec à transformer le régime de la propriété, transformation qui est la seule, on le sait, à pouvoir qualifier une révolution".
" Il ne s'agit pas que les entreprises publiques disparaissent (elles disparaîtront sans doute, au moins en tant que telles), mais qu'il n'y ait plus d'entreprises que publiques (selon un modèle en cours d'élaboration: familial, sexuel financier...). Le capital dispose enfin des moyens de "priver" l'espèce, et de la "priver" sans reste".
" La plus grande opération de justification idéologique jamais engagée par le capital est aussi, est surtout, la plus grande opération de police jamais engagée par lui".
" Ne le voyait-on pas? ou faisait-on semblant de ne pas le voir? C'est parce que les anciens partis politiques savent qu'ils ne peuvent plus maintenant se réclamer de la légitimité qu'ils ont eue - c'est-à-dire parce qu'il n'y a pas d'autorité qu'ils ont eue que n'aient corrompue leurs accessions successives à l'exercice de la domination - que la domination s'est alliée à ceux auxquels elle s'était jusqu'alors refusée.
La presse et la justice se sont longtemps fait fort de ce refus. C'est pourquoi c'est vers eux que la domination est allée chercher ses nouveaux alliés. Et c'est à l'alliance avec la presse et la justice ont aussitôt consenti, comme si celle-ci témoignait après coup pour leur indépendance passée. Et c'est à l'alliance avec la presse et la justice que la domination s'est prêtée, comme si celles-ci témoignait, également après coup, qu'elle avait de tout temps était prête à la transparence.
Les unes et les autres s'y adonnent aujourd'hui jusqu'au délire".
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