« L'Action Française s'adresse au patriotisme,
quand il est conscient, réfléchi et rationnel.
Fondé en 1899, en pleine crise politique, militaire et
religieuse, l'Action Française s'inspirait du sentiment
nationaliste ; son œuvre propre fut de soumettre ce sentiment à
une discipline sérieuse.
« Un vrai nationaliste, posa-t-elle en principe,
place la Patrie avant tout ; il conçoit donc, il traite donc,
il résout donc toutes les questions politiques pendantes dans leur
rapport avec l'intéret national ;
« avec l'interet national, et non avec ces
caprices de sentiment ;
« avec l'intéret national, et non avec ses goûts
ou ses dégoûts, ses penchants ou ses répugnances ;
« avec l'intéret national, et non avec sa paresse
d'esprit, ou ses claculs privés, ou ses intérets personnels.
En se pliant à cette règle, l'Action Française fut
contrainte de reconnaître la rigoureuse nécessité de la Monarchie
dans la France contemporaine.
Etant donné la volonté de conserver la France et de
mettre par-dessus tout cette volonté de salut, il faut conclure à
la Monarchie : l'examen détaillé de la situation démontre en
effet qu'une renaissance française ne saurait avoir lieuqu'à cette
condition.
Si la Restauration de la Monarchie paraît difficile,
cela ne prouve qu'une chose : la difficulté d'une Renaissance
française.
Si l'on veut celle-ci, il faut aussi vouloir celle-là.
L'Action Française voulait ceci et cela, elle devint donc royaliste.
Chaun de ses numéros tendit à faire des royalistes.
Les anciens royalistes eurent du plaisir à se voir
confirmer, par des raisons souvent nouvelles, dans leur tradition et
leur foi. Mais l'Action Française visa plus particulièrement ces
patriotes qui sont tous enlisés encore dans le vieux préjugé
démocratique, révolutionnaire et républicain : elle dissipe
ce préjugé anarchiste, et , du patriotisme rendu plus conscient,
elle exprime et fait apparaître le royalisme qui s'y trouvait
implicitement contenu. Beaucoup de républicains ont été ramenés
ainsi à la royauté. Bien d'autres y viendront si l'Action Fraçaise
est mise en état de les atteindre et de les enseigner.
Au nom des résultats acquis, en vue des résultats
possibles, l'Action Française demande à tous les royalistes,
anciens ou nouveaux, un concours ardent, dévoué, incessant. »
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