lundi 5 juin 2017

Invariance N 0

Il s'agit d'un document datant des années 1970, sans doute. Il analyse les tendances diverses du communisme. On peut, en ôtant ce dogme de "communisme" tant haï car détourné par une dictature d'état que le monde capitaliste a montré du doigt pour dénoncer cette idéologie dont ils ont une peur incommensurable; passer outre et réfléchir à comment faire pour garder une idée vivante et non statique de la révolution.

Comment ne pas rester figé sur un moment précis et faire évoluer les structures afin de rester au plus près du moment présent ?

N'est-il donc pas de fait la remise en cause de ces "professionnels politiques ou syndicaux" qui passent leur temps dans des instances et de discuter de situations avec lesquelles ils n'ont plus de contact?

Et puis, ce phénomène d'immobilisme dans les instances et dans les formes, ne rendent-ils pas depuis longtemps les "syndicats" comme des instances contre-révolutionnaires et en conséquence des freins à tous progrès sociaux?

Ces syndicats qui n'existeraient plus si la révolution sociale était en place. En conséquence, n'y-a-t-il pas là une part de schizophrénie chez les syndicats qui œuvreraient à leur propre disparition? Chez beaucoup de salariés, les syndicats sont là pour freiner leur "part révolutionnaire" qu'ils ont en eux. Sous le prétexte d'"être constructifs", ils bordent "les incivilités" pour rentrer dans un ordre qui ne fait rien évoluer.

Nous sommes de plain pied dans la question du réformisme.

A partir de quel moment sommes nous réformistes?

Lorsque nous voyons un collègue exploser de rage, que doit être l'attitude du syndicaliste? De le raisonner pour le conduire dans une confrontation "normée" avec la direction, donc à terme sans réel poids.
Ou d'être à ses côtés pour que sa colère reste en éveil et pourquoi pas faire partager cette révolte à tous afin de déplacer les lignes de la confrontation sur un terrain instable pour le patronat?

Examinons la gêne de Monsieur Mélenchon devant les salariés qui ont piégé leur usine. Leur a-t-il accordé un soutien sans faille? Il a compris leur désarroi, bien sûr, mais quels auraient été les commentaires de la presse bourgeoise si il avait crié bien haut son soutien et qu'il était d'accord avec eux.

 "oui, ils ont eu raison. Cette foutaise de dialogue social nous a amené à cette extrémité. Et bientôt ce sera vraiment pire. Car de la menace nous passerons aux actes."

J'ai toujours dit: la peur doit changer de camp.

Et cette casse du code de travail, une nouvelle fois, de l'inversion des normes, va nous pousser à nous poser la question fondamentale:

quand allons-nous arrêter de participer hypocritement à tout ce mensonge?

Ne vaudrait-il pas mieux que ces syndicats disparaissent pour laisser la place à d'autres formes plus vivantes et moins figés?

Se mettre dans un syndicat avec la volonté de faire évoluer la société dans le bon sens, car, gardons à l'esprit que la charte d'Amiens, constitutive des syndicats, parlent bien de changer le système de société, est ce le bon choix ou sommes nous le complice de ce système que nous voulons mettre à bas?

 Est-on encore dans les syndicats dans cet optique là?

Vivent-ils réellement cette Charte d'Amiens, ou n'est ce qu'un vœu pieu vidé de toute sa substance?

Pour progresser dans le bons sens, nous devons prendre à bras le corps les questions et surtout, ne pas avoir des réponses possibles.

Et pour conclure, nous le savons tous, car nous en reculons l'échéance jusqu'à l'extrême limite du supportable, quand est-ce que l'irrémédiable va-t-il arriver?

Nous le savons tous: ils ne veulent rien lâcher donc il faudra leur prendre de force. Nous le savons. La seule chose que nous ne connaissons pas encore c'est en quelle année cela va-t-il arriver?

"« De même qu'un petit parti radical ne peut faire une révolution, de même ne pas plus la faire un grand parti de masse ou une coalition de partis divers. Elle jaillit spontanément des masses , les actions décidées par un parti révolutionnaire peuvent parfois donner l'impulsion (toutefois cela arrive rarement) mais les forces décisives se trouvent ailleurs, dans les facteurs psychiques, au fond du subconscient des masses et au fond des grands événements de la politique mondiale. La tâche d'un parti révolutionnaire consiste à répandre à l'avance des notions claires de façon que, partout dans la masse, des éléments qui sachent ce qu'ils doivent faire dans de tels moments , et sachent juger par eux-mêmes de la situation. Et pendant la révolution , le parti doit arrêter les programmes, les solutions, les directives qui soient reconnus justes par la masse agissant spontanément parce qu’elle y retrouve en forme parfaite ses propres objectifs et s'élève vers eux par une plus grande clarté ; c'est ainsi que le parti devient un guide dans la lutte. Tant que les masses restent amorphes il peut sembler qu'un tel travail soit inefficace ; mais, la clarté des principes agit intérieurement sur de nombreuses personnes qui se tiennent d'abord éloignées de la révolution et montre sa force active en leur donnant une directive sûre. Si au contraire on cherche à former un grand parti en édulcorant les principes , en faisant des coalitions et des concessions, on donne la possibilité , lorsque survient la révolution, à des éléments douteux d'acquérir de l'influence sans que les masses puissent s'apercevoir de leur insuffisance. L'adaptation aux vues traditionnelles est un essai d'acquérir le pouvoir sans qu'en soit vérifiée la condition préalable, le bouleversement des idées. Cela agit donc dans le sens de retenir les cours de la révolution . De plus, c'est une illusion, car les masses, quand elles se mettent en révolution, ne peuvent que saisir les idées les plus radicales ; au contraire, tant que la révolution tarde, elles ne saisissent que les idées modérées. Une révolution est, en même temps, une période de bouleversement profond des idées des masses ; elle crée les conditions d'une tel bouleversement et est à son tour conditionnée, et c'est pour cela, par la force des principes clairs de bouleversement du monde entier, que la direction de la révolution revient au parti communiste ».

« Aucune minorité résolue ne peut résoudre les problèmes qui ne peuvent l'être que par l'activité de la classe toute entière , et lorsque la population laisse s'accomplir avec une indifférence apparente une telle prise de pouvoir , elle n'est pas en fait une masse réellement passive , mais, dans la mesure où elle n'est pas acquise au communisme, elle est capable à tout instant de retourner contre la révolution , en tant que suite active de la réaction. Même une « coalition avec le gibet tout de suite après » ne serait qu'un palliatif insuffisant pour une telle dictature de parti. Si le prolétariat par un soulèvement violent détruit le pouvoir bourgeois en banqueroute, et que son avant-garde la plus consciente, le parti communiste, assume la direction politique , il n'a alors qu'un devoir : mettre en œuvre tous les moyens pour extirper les causes de la faiblesse du prolétariat et en accroître les forces afin de la rendre apte au plus haut degré aux luttes révolutionnaires de l'avenir. Il faut alors pousser les masses à l'activité la plus grande, stimuler leurs initiatives, renforcer en leur confiance en elle-même, afin qu'elle se rendent compte par elles-mêmes des tâches qui leur reviennent, car c'est seulement ainsi qu'elles pourront s'en acquitter. Pour atteindre un tel objectif, il est nécessaire de briser la prépondérance des formes traditionnelles d'organisation et des vieux chefs – et donc en aucun cas former avec eux une coalition gouvernementale, qui ne peut qu'affaiblir le prolétariat- il est nécessaire de construire les formes nouvelles, de renforcer les défenses matérielles des masses, c'est ainsi seulement qu'il sera possible de donner une nouvelle organisation à la production , de défendre véritablement la révolution contre les assauts du capitalisme venant de l'extérieur , et ceci est la première condition pour empêcher la contre-révolution ».

« La puissance que la bourgeoisie possède encore à l'heure actuelle est constituée par la servitude spirituelle et l'absence d'indépendance du prolétariat. Le développement de la révolution correspond au processus d'auto-libération du prolétariat d'une telle dépendance et de la tradition des temps passés, et ceci n'est possible que par le moyen de leur propre expérience dans la lutte. Là où le capitalisme est déjà ancien et là où la lutte du prolétariat contre lui dure déjà depuis quelques générations, le prolétariat dut créer à chaque période , les méthodes, les formes et les instruments de lutte qui fussent à chaque fois adaptés au degré précis de l'évolution du capitalisme ; mais ces méthodes, forme et instruments, bien vite, ne furent plus considérés dans leur réalité de nécessités limitées dans le temps ; mais au contraire furent sur-évalués comme des formes éternelles , absolument bonnes, divisées idéologiquement, et devinrent donc plus tard des obstacles à l'évolution qu'il est nécessaire de briser. Tandis la classe est enchaînée dans un bouleversement , dans une évolution toujours plus rapide, les chefs s'arrêtent à un stade déterminé, en représentant qu'une phase déterminée, et leur influence importante peut entraver le mouvement, les formes d'action sont élevés au rang de dogmes, et les organisations deviennent des fins en elles-mêmes, ce qui rend difficile une orientation nouvelle et l'adaptation à de nouvelles conditions de lutte. Ceci vaut aussi pour maintenant, chaque phase évolutive de la lutte de classe doit dépasser la tradition des phases précédentes afin de pouvoir reconnaître clairement ses objectifs propres et les atteindre ; seulement, à l'heure présente , l'évolution progresse à un rythme bien plus accéléré. C'est ainsi que la révolution se développe dans le processus de la lutte interne. Au sein du prolétariat lui-même croissent les résistances qu'il doit surmonter. En les surmontant, le prolétariat surmonte sa propre limitation et croît vers le communisme ».


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