« Il était donc nécessaire de montrer comment le système actuel l'a façonnée , et comment la masse des indifférents et des neutres est devenue progressivement une immense armée de mécontents, prête à obéir à toutes les suggestions des utopistes et des rhéteurs. C'est à l'école que se forment aujourd'hui les socialistes et les anarchistes et que se préparent pour les peuples latins les heures prochaines de décadence ».
"Tout abandon de principes aboutit forcément à une défaite" Elisée Reclus "Le dialogue, c'est la Mort" L'injure sociale
samedi 25 octobre 2025
Rappel : article paru le 17 juin 2018 Gustave le Bon Psychologie des foules
Rappel : artiche paru le 24 juin 2018 Gustave Le Bon : psychologie des foules
Je remets un certain nombre d'articles paru il y a déja quelques années sur Gustave Le Bon car, aujourd'hui un certain nombre de personnes le cite.
« Dans toutes les sphères sociales, des plus hautes aux plus basses, dès que l'homme n'est plus isolé, il tombe bientôt sous la loi d'un meneur. La plupart des hommes, dans les masses populaires surtout, ne possèdent, en dehors de leur spécialité, d'idée nette et raisonnée sur quoi que ce soit. »
Rappel La psychologie de la masse du fascisme par Wilhelm Reich article paru le 20 juillet 2021
« Quand un leader honnête s’engage dans une impasse, quand il ne sait plus comment s’en tirer, il donne sa démission et cède sa place à d’autres. S’il n’y a personne capable de mieux tenir son rôle, il exposera devant tout le monde avec franchise les obstacles et attendra ensemble avec la communauté qu’une solution se présente, soit par les circonstances, soit par la découverte de particuliers. Mais le politicard n’a pas le courage d’être aussi honnête!
Pour la défense du mouvement ouvrier mondial il faut bien dire qu’on lui a rendu particulièrement difficile la lutte pour la démocratie des foules laborieuses, pour la démocratie authentique et réelle, et non la pseudo-démocratie qui se gargarise de mots. On a toujours donné raison à ceux qui proclamaient: «La dictature du prolétariat est une dictature comme les autres. On s’en rend nettement compte aujourd’hui, car autrement on ne serait pas obligé d’«introduire la démocratie.» On aurait tort de se réjouir des éloges que la social-démocratie a prodigués à l’Union Soviétique («recueillement», «démocratie», «enfin»). C’était une pilule amère, une formalité. Une régression objective au cours de l’évolution est souvent nécessaire et doit être acceptée ; mais la dissimulation de la régression, le recours aux illusions, aux méthodes et aux mensonges fascistes ne sauraient se justifier. Qu’on s’imagine que Lénine eût déclaré, en introduisant en 1923 la «Nouvelle Politique Économique» (N.E.P.): «Nous nous sommes haussés d’une phase inférieure à une phase supérieure de la dictature prolétarienne. L’introduction de la «Nouvelle Politique Économique» constitue un immense pas en avant sur la route du communisme.» Une telle déclaration aurait sapé la confiance du peuple dans les dirigeants soviétiques. En réalité, Lénine commenta sa «Nouvelle Politique Économique «par les propos suivants:
« C’est une mesure triste et cruelle, mais pour le moment inévitable. L’économie du communisme de guerre s’est heurtée à des difficultés imprévues. Il nous faut faire un pas en arrière, pour reprendre ensuite avec d’autant plus de certitude notre marche en avant. Nous rendons un peu de liberté au commerce privé pour nous en tirer, mais nous savons fort bien ce que nous faisons ».
Lors de l’«introduction de la démocratie soviétique» on aurait cherché en vain tant d’objectivité et tant de franchise. Or, en 1935, elle aurait été plus nécessaire que jamais. Elle aurait contribué à gagner à la cause soviétique des millions d’amis dans le monde; elle aurait mobilisé la pensée; elle aurait peut-être rendu inutile le pacte avec Hitler, dont on a essayé d’attribuer la responsabilité aux Trotskystes. En fait, on assista à la transformation de la démocratie sociale de Lénine en un nouveau nationalisme russe.
Dans la Gazette Rouge de Leningrad, l’organe central des bolcheviks russes, nous lisons, dans le n° 14 du 4 février 1935:
«Notre amour, notre fidélité, notre force, notre cœur, notre héroïsme, notre vie – tout est à toi, prends-les, ô grand Staline, tout t’appartient, ô leader de la grande patrie. Commande à tes fils, ils sont capables de se déplacer en l’air et sous terre, dans l’eau et dans la stratosphère [11] . Les humains de toutes les époques et de toutes les nations diront que ton nom est le plus glorieux, le plus fort, le plus sage, le plus beau de tous. Ton nom figure sur chaque usine, sur chaque machine, sur chaque lopin de terre, dans chaque cœur humain. Si ma femme bien-aimée met au monde un enfant, le premier mot que je lui apprendrai sera « Staline ». »
Dans la Pravda du 19 mars 1935 (citée par le Rundschau, n° 15, p. 787, 1935) on nous brosse sous le titre «Patriotisme soviétique», un tableau du «patriotisme socialiste» qui commence à faire une concurrence sérieuse au «patriotisme fasciste»:
« Le patriotisme soviétique – sentiment ardent d’amour illimité, de dévouement inconditionnel à la patrie, de responsabilités de sa destinée et de sa défense – jaillit des profondeurs insondables de notre peuple. Jamais nulle part, l’héroïsme du combat pour la patrie ne s’est haussé à un niveau comparable au nôtre. L’histoire inimitable et merveilleuse du mouvement révolutionnaire en Russie, l’histoire de l’Union Soviétique, ont montré et montrent encore ce que les travailleurs sont capables d’accomplir quand le sol de la patrie est en jeu. Dans l’activité illégale, sur les barricades, dans les cavalcades de la rapide cavalerie de Boudjenni, au feu de la boîte à mitraille des armées d’airain de la Révolution, au pas cadencé des ouvriers d’usines et de l’industrie socialiste, dans l’hymne des travailleurs des villes et des campagnes, dans l’activité du Parti Communiste a retenti et retentit encore le chant immense, immortel de notre cher pays libéré et rénové.
C’est l’Union Soviétique choyée et élevée par Lénine et Staline ! Elle se laisse caresser par les rayons du printemps qui a commencé avec la Révolution d’Octobre ! Les ruisseaux se mirent à murmurer, les rivières engourdies rompirent la glace, toutes les énergies des populations laborieuses se mirent en mouvement pour ouvrir de nouvelles perspectives à l’évolution historique grâce à l’Union Soviétique, grâce au rayonnement de sa gloire et de sa puissance. On voit se lever la semence d’une vie prospère et d’une culture socialiste. Nous portons la bannière rouge du communisme vers de nouvelles hauteurs, tout près du ciel bleu.
Le patriotisme soviétique, c’est l’amour de notre peuple pour un pays qui a été arraché, au prix du sang et à la pointe de l’épée, aux capitalistes et aux grands propriétaires fonciers; c’est son attachement à la vie grandiose créée par notre grand peuple ; c’est la garde vigilante et armée que nous montons à l’Est et à l’Ouest; c’est le dévouement au grand héritage culturel du génie humain qui s’est épanoui dans notre pays et seulement dans notre pays [12] . Peut-on s’étonner que des étrangers s’approchent de la frontière de l’Union Soviétique, des gens ayant reçu une éducation différente, pour s’incliner profondément devant ce refuge de la civilisation, devant l’État du drapeau rouge ?
Union Soviétique, ô printemps de l’humanité ! Le nom de Moscou a pour les travailleurs, pour les paysans, pour tous les hommes honnêtes et cultivés de la terre la résonance d’un tocsin, mais il signifie aussi l’espoir d’un avenir lumineux et de la victoire sur la barbarie fasciste… Dans notre pays socialiste il est impossible de séparer les intérêts du peuple de ceux du pays et de son gouvernement. La source du patriotisme soviétique réside dans le fait que notre peuple est en train de forger sous la direction du Parti Communiste sa propre vie, que notre beau et riche pays n’a été révélé aux couches laborieuses que par l’autorité soviétique. À l’attachement naturel à la patrie, à la terre et au ciel qui nous ont vus naître, s’ajoute la force gigantesque de la fierté que nous éprouvons à l’endroit de notre patrie socialiste, de son grand parti communiste, de son Staline. C’est l’idée du patriotisme soviétique qui donne naissance, qui fait grandir des millions de héros, de chevaliers, de guerriers prêts à se ruer comme une avalanche dévorante sur les ennemis du pays et à les balayer de la surface de la terre. C’est au sein maternel que notre jeunesse boit l’amour de la patrie. Nous sommes obligés d’élever de nouvelles générations de patriotes soviétiques qui placent les intérêts du pays plus haut que tout le reste, plus haut que leurs vies… …
C’est avec le plus grand soin, avec la plus grande adresse, la plus grande force créatrice que nous nourrissons – comme une plante fragile – l’esprit invincible du patriotisme soviétique. Le patriotisme soviétique est une des manifestations les plus éminentes de la Révolution d’Octobre. Il est un réservoir inépuisable de force, de hardiesse, de fraîcheur juvénile, d’héroïsme, d’émotion, de beauté, de mouvement!
Le patriotisme soviétique embrase notre pays comme une immense flamme. Il fait avancer la vie. Il réchauffe les moteurs de nos chars d’assaut, de nos bombardiers lourds, de nos destroyers, il sert de munition à nos canons. Le patriotisme soviétique veille à nos frontières, où des ennemis perfides et voués au désastre menacent notre vie paisible, notre puissance et notre gloire…»
« Quand les masses humaines réclament à grands cris des statues plus grandes que nature de leurs «führer», elles sont en train de perdre le sens de leurs responsabilités. Du temps de Lénine, on ignorait le culte artificiel des leaders et on ne voyait nulle part les images gigantesques des leaders du prolétariat. On sait que Lénine détestait ce genre d’hommages. »
« Les organisations social-démocrates des ouvriers de la ville de Vienne ont considéré l’inauguration du métro par la municipalité social-démocrate de Vienne comme une prouesse spécifiquement social-démocrate. Les ouvriers de Moscou réunis sous la bannière communiste, qui, par principe, considèrent la social-démocratie viennoise comme un parti ennemi, voient dans le métro réalisé par la municipalité communiste de Moscou une prouesse spécifiquement communiste. Les ouvriers allemands considèrent le projet du chemin de fer de Bagdad comme une réalisation spécifiquement allemande. Ces exemples mettent en évidence le caractère pestiféré des satisfactions politiques illusoires puisées à la source de l’irrationalisme. Elles dissimulent le fait pourtant patent qu’un chemin de fer allemand ou viennois ou moscovite se construit selon des principes internationaux strictement similaires, d’une manière absolument semblable. Tous ces travailleurs ne disent pas: «Le lien qui nous unit tous, c’est notre travail et nos performances. Tâchons de nous mettre ensemble, de nous consulter et de voir comment nous pourrons apprendre aux ouvriers chinois à appliquer nos principes de travail.» Non! L’ouvrier allemand est profondément convaincu que son chemin de fer est tout à fait différent, qu’il est meilleur, disons plus «wotanique» que le chemin de fer russe. C’est pourquoi il ne songe pas à aider les Chinois à construire le leur. Bien au contraire, fasciné par sa satisfaction nationaliste imaginaire, il suit quelque général pestiféré qui se propose de voler aux Chinois leur chemin de fer. C’est ainsi que la peste émotionnelle de la politique sème la dissidence et l’inimitié dans la même classe, qu’elle suscite l’envie, la vantardise, l’opportunisme, l’irresponsabilité. La suppression des satisfactions illusoires et leur remplacement par des satisfactions réelles fondées sur l’intérêt du travail et par la coopération ouvrière internationale sont les conditions sine qua non du déracinement de l’État totalitaire dans les structures caractérielles des travailleurs. Ce n’est qu’ainsi que les masses laborieuses trouveront les forces nécessaires pour adapter la technique aux besoins des masses. »
dimanche 19 octobre 2025
Emmanuel Lévinas : Totalité et infini
3 La volonté et la mort
La mort s'interprète dans toute la tradition philosophique et religieuse soit comme passage au néant, soit comme passage à une existence autre, se prolongeant dans un nouveau décor. On la pense dans l'alternative de l'être et du néant, qu'accrédite la mort de nos prochains qui, effectivement, cessent d'exister dans le monde empirique, ce qui signifie, pour ce monde, disparition ou départ. Nous l'abordons comme néant d'une façon plus profonde et en quelque manière a priori, dans la passion du meurtre. L'intentionnalité spontanée de cette passion vise l'anéantissement. Caïn, quand il tuait Abel, devait posséder de la mort ce savoir-là. L'identification de la mort au néant convient à la mort de l'Autre dans le meurtre. Mais ce néant s'y présente, à la fois, comme une sorte d'impossibilité. En effet en dehors de ma conscience morale, Autrui ne saurait se présenter comme Autrui et son visage exprime mon impossibilité morale d'anéantir. Interdiction qui n'équivaut certes pas à l'impossibilité pure et simple et qui suppose même la possibilité qu'elle interdit précisément; mais, en réalité, l'interdiction se loge déjà dans cette possibilité même, au lieu de la supposer; elle ne s'y ajoute pas après coup, mais me regarde du fond même des yeux que je veux éteindre et me regarde comme l'œil qui dans la tombe regardera Cain. Le mouvement d'anéantissement dans le meurtre, a donc un sens purement relatif, comme passation à la limite d'une négation tentée à l'intérieur du monde . Il nous amène en réalité vers un ordre dont nous ne pouvons rien dire, pas même l'être, antithèse de l'impossible néant. On pourrait s'étonner que l'on conteste ici la vérité de la pensée qui situe la mort soit dans le néant, soit dans l'être, comme si l'alternative de l'être et du néant n'était pas la dernière. Allons-nous contester que tertium non datur ? Et cependant ma relation avec ma propre mort, me place devant une catégorie qui n'entre dans aucun terme de cette alternative. Le refus de cette alternative ultime contient le sens de ma mort. Ma mort ne se déduit pas, par analogie, de la mort des autres, elle s'inscrit dans la peur que je peux avoir pour mon être. La « connaissance » du menaçant précède toute expérience raisonnée sur la mort d'Autrui ce qui, en langage naturaliste, se dit commeconnaissance instinctive de la mort. Ce n'est pas le savoirde la mort qui définit la menace, c'est dans l'imminence de la mort, dans son irréductible mouvement d' approche, que consiste la menace o riginellement, que se profère et s'articule, si l'on peut s'exprimer ainsi, le « savoir de la mort ». La peur mesure ce mouvement. L'imminence de la menace ne vient pas d'un point précis de l'avenir. Ultirna latet . Le caractère imprévisible de l'instant ultime ne dépend pas d'une ignorance empirique, de l'horizon limité de notre intelligence et qu'une intelligence plus grande aurait pu surmonter. Le caractère imprévisible de la mort vient de ce qu'elle ne se tient dans aucun horizon. Elle ne s'offre à aucune prise . Elle me prend sans me laisser la chance que laisse la lutte, car, dans la lutte réciproque, je me saisis de ce qui me prend. Dans la mort, je suis exposé à la violence absolue, au meurtre dans la nuit. Mais à vrai dire, dans la lutte déjà je lutte avec l'invisible. Elle ne se confond pas avec la collision de deux forces dont on peut prévoir et calculer l'issue. La lutte est déjà, ou encore, guerre où, entre les forces qui s'affrontent, bée l'intervalle de la transcendance à travers laquelle vient et frappe, sans qu'on l'accueille la mort. Autrui, inséparable de l'événement même de la transcendance, se situe dans la région d'où vient la mort, possiblement meurtre . L'heure insolite de sa venue approche comme l'heure du destin fixée par quelqu'un. Des puissances hostiles et malveillantes, plus rusées, plus sages que moi, absolument autres et par là seulement hostiles, en gardent le secret. Comme dans la mentalité primitive où la mort n'est j amais naturelle, d'après Levy-Bruhl, mais requiert une explication magique, la mort conserve, dans son absurdité, un ordre interpersonnel où elle tend à prendre une signification. Les choses qui me la donnent, soumises au travail et saisissables, obstacles plutôt que menaces, renvoient à une malveillance,résidu d'un mauvais vouloir qui surprend et guette. La mort me menace d'au-delà. L'inconnu qui fait peur, le silence des espaces infinis qui effraie, vient de l'Autre et cette altérité, précisément comme absolue, m'atteint dans un mauvais dessein ou dans un jugement de justice. La solitude de la mort ne fait pas disparaître autrui, mais se tient dans une conscience de l'hostilité et, par là même, rend encore possible un appel à autrui, à son amitiéet à sa médication. Le médecin est un principe a priori de la mortalité humaine. La mort approche dans la peur de quelqu'un et espère en quelqu'un. « L'Eternel fait mourir et fait vivre ». Une conjoncture sociale se maintient dans la menace . Elle ne sombre pas dans l' angoisse qui la transformerait en « néantisation du néant ». Dans · l'être pour la mort de la peur, je ne suis pas en face du néant, mais en face de ce qui est contre moi, comme si le meurtre, plutôt que d'être l'une des occasions de mourir, ne se séparait pas de l'essence de la mort, comme si l ' approche de la mort demeurait l'une des modalités du rapport avec Autrui. La violence de la mort menace comme une tyrannie, comme procédant d'une volonté étrangère. L' ordre de la nécessité qui s' accomplit dans la mort, ne ressemble pas à une loi implacable du déterminisme régissant une totalité, mais à l'aliénation de ma volonté par autrui . Il ne s'agit pas, bien entendu, d'introduire la mort dans un système religieux primitif (ou évolué) qui l'explique, mais de montrer, derrière la menace qu'elle porte .contre la volonté, sa référence à un ordre interpersonnel dont elle n'anéantit pas la signification. On ne sait quand viendra la mort. Qu'est-ce qui viendra ? De quoi la mort me menace-t-elle ? De néant ou de recommencement ? Je ne sais. Dans cette impossibilité de connaître l'après de ma mort, réside l'essence de l'instant suprême. Je ne peux absolument pas saisir l'instant de la mort - « surpassant notre portée », comme dirait Montaigne. Ultirna latet contrairement à tous les instants de ma vie, qui s'étalent entre ma naissance et ma mort, et qui peuvent être rappelés ou anticipés. Ma mort vient d'un instant sur lequel, sous aucune forme, j e ne peux exercer mon pouvoir. Je ne me heurte pas à un obstacle que dans ce heurt du moins je touche et qu'en surmontant ou en supportant, j 'intègre dans ma vie et dont je suspends l'altérité. La mort est une menace qui s'approche de . Moi comme un mystère; son secret la détermine elle s'approche sans p ouvoir être assumée, de sorte que le temps quime sépare de ma mort, à la fois s'amenuise et n'en finit pas de s' amenuiser, comporte comme un dernier intervalle que ma conscience ne peut franchir et où un saut, en quelque façon se produira de la mort à moi . Le dernier bout de chemin se fera sans moi, le temps de la mort coule en amont, le moi dans son proj et vers l'avenir se trouve bouleversé par un mouvement d'imminence, pure menace et qui me vient d'une absolue altérité. Ainsi dans un conte d'Edgar Poë où les murs qui enferment le conteur se rapprochent sans cesse e t o ù i l vit l a mort par l e regardqui, comme regard, a touj ours une étendue devant lui, mais perçoit aussi l'approche ininterrompue d'un instant infiniment futur pour le moi qui l'attend ultirna latet mais qui, dans un mouvement à contre-courant, effacera cette distance infinitésimale mais infranchissable. Cette interférence de mouvements à travers la distance qui me sépare de l'instant suprême, distingue l'intervalle temporel de la distance spatiale. Mais l'imminence est à la fois menace et ajournement .Elle presse et elle laisse le temps . Etre temporal, c'est être à : la fois pour la mort et avoir encore du temps, être contre la mort: Dans la façon dont la menace m'affecte dans l'imminence, réside ma mise en cause par la menace et l' essence de la peur. Relation avec un instant dont le caractère exceptionnel ne tient pas au fait qu'il se trouve au seuil du néant ou d'une renaissance, mais au fait que, dans la vie, il est l ' impossibilité de toute possibilité secousse d'une passivité totale à côté de laquelle la passivité de la sensibilité qui se mue en activité, n'imite que de loin la passivité. La peur pour mon être qui est ma relation avec la mort, n'est donc pas la peur du néant, mais la peur de la violence (et ainsi se prolonge-t-elle en peur d'Autrui, de l'absolument imprévisible) . C'est dans la mortalité que l'interaction du psychique et du physique se montre sous sa forme originelle . L'interaction du physique et du psychique abordée à partir d'un psychique, posé comme pour soi ou comme causa sui, et du physique, posé comme s'écoulant en fonction de « l'autre », soulève un problème à cause de l'abstraction à laquelle on réduit les termes en relation. La mortalité est le phénomène concret et originel. Elle interdit de poser un pour soi qui ne soit pas déjà livré à autrui et qui, par conséquent, ne soit pas chose. Le pour soi, essentiellement mortel, ne se représente pas seulement les choses, mais les subit. Mais si la volonté est mortelle et susceptible de violence à partir du tranchant de l'acier, de la chimie du poison, de la faim et de la soif, si elle est corps se tenant entre la santé et la maladie, ce n'est pas qu'elle soit seulement bordée par le néant. Ce néant est un intervalle au-delà duquel gît une volonté hostile. Je suis une passivité menacée non seulement par le néant dans mon être, mais, par une volonté, dans ma volonté. Dans mon action, dans le pour soi de ma volonté, je suis expo sé à une volonté étrangère. C'est p ourquoi la mort ne peut pas enlever tout sens à la vie. Non pas par l'effet d'un divertissement pascalien ou d ' une chute dans l'anonymat de la vie quotidienne au sens heideggerien du terme. L'ennemi ou le Dieu sur lequel je ne peux pouvoir et qui ne fait pas partie de mon monde, reste encore en relation avec moi et me permet de vouloir, mais d'un vouloir qui n'est pas égoïste, d'un vouloir qui se coule dans l'essence du désir dont le centre de gravitation ne coïncide pas avec le moi du besoin, d'un désir qui est pour Autrui. Le meurtre auquel remonte la mort révèle un monde cruel, mais à l'échelle des relations humaines. La volonté, déj à trahison et aliénation de soi, mais qui ajourne cette trahison, allant vers la mort, mais toujours future, qui s'y expose, mais pas tout de suite, a le temps d'être pour Autrui et de retrouver ainsi un sens malgré la mort. Cette existence p our Autrui, ce Désir de l'Autre, cette bonté libérée de la gravitation égoïste, n'en conserve pas moins un caractère personnel. L'être défini dispose de son temps précisément parce qu'il ajourne la violence c'est-à-dire parce que, au-delà de la mort, subsiste un ordre sensé et qu'ainsi, toutes les possibilités du discours ne se réduisent pas à des coups désespérés d'une tête frappée contre le mur. Le Désir où se dissout la volonté menacée, ne défend plus les pouvoirs d'une volonté, mais a son centre hors d'elle-même, comme la bonté à laquelle la mort ne peut enlever son sens. Il nous faudra le montrer, en dégageant, en cours de route, l'autre chance que la volonté saisit dans le temps que lui laisse son être contre la mort : la fondation des institutions où la volonté, par-delà la mort assure un monde sensé, mais impersonnel.
Réponse à un "socialiste"
Je répondais à un ami qui m'expliquait pourquoi le PS n'a pas voté la motion de censure et voilà ma réponse
Cher X,
Comme tu peux t'en douter, je ne suis pas d'accord avec toi.
Dans un premier temps, le parti « socialiste » n'aurait jamais du s'appeler « socialiste » lorsque l'on sait que ce sont les anarchistes « les socialistes », d'où « La Sociale ».
Vous êtes ce qui existe de pire pour le peuple, vous êtes des réformistes. Le réformisme, quelque soit l'endroit où il apparaitra, c'est la fin du progrès social et le début de la casse de tout ce qui fait améliorer la vie des gens.
Il ne faut pas oublier que la plupart des lois anti-social qui ont été votées par l'assemblée viennent du parti « socialiste », je ne prends pour exemple que les lois travail. On a eu beau manifester pendant des mois, cela n'a servi à rien et c'est à ce moment que la répression policière a véritablement commencé. Macron n'a rien inventé pendant les gilets jaunes, il n'a fait que suivre l'exemple de ceux qui avaient été au pouvoir juste avant lui.
Les véritables « socialistes » étaient des révolutionnaires et je t'assure que ce mot n'est pas horrible. Il porte en lui une utopie réelle de ce que nous pouvons espérer changer véritablement. Tu vas me dire, et je suis d'accord avec toi, il y a la menace de l'extrême droite qui n'est pas mineure. Je te l'accorde mais remontons un peu le temps. Qui a permis que le Front National progresse de cette manière là ? Vous n’êtes pas les seuls coupables mais lorsque l'on dit que l'on va abroger certaines lois néfastes au peuple et qu'on ne le fait pas, eh bien, il y a des conséquences.
La différence entre tous les partis « politiques », dans ce que ce terme a de plus péjoratif de nos jours, seuls les pires appliquent ce qu'ils disent. Vous, vous tentez de nous faire croire que vous êtes contre le « capital » mais vous êtes des « libéraux », donc il n'y a plus aucune politique dans vos décisions, aucune. Vous mettez en place les lois que l'Europe des marchés vous demandent de mettre en place. Vous n'avez aucune marge de manœuvre à moins, à moins...tu connais la suite.
Mais ce n'est pas que vous ne pouvez pas, c'est que vous ne voulez pas car vous êtes des libéraux et le libéralisme n'est pas une idée politique mais un dogme économique fasciste qui va de l’extrême droit jusqu'à la gauche dit de « gouvernement ». Terme ridicule et infantilisant.
Pour ce qui est du guignol Lecornu, il a été un attrape socialiste-libéraux et vous avez accepté de faire semblant d'y croire. Et là, vous des traîtres comme les socialistes ont toujours été.
Blum disait si vous voulez vraiment changer les choses, il faut « une révolution sociale », sinon prendre le pouvoir et marcher avec les institutions en place, le capital sera toujours là, voire même plus fort puisqu'il aura intégré ceux qui se disaient opposés à lui. (Quand ce n'est qu'une posture mensongère odieuse puisqu'elle massacre la vie des gens sans aucune pitié).
Tu me dis, voter la censure, c'est comme pratiquer la stratégie de la chaise vide. C'est là la différence entre les révolutionnaires (anarchistes) et les réformistes. C'est que vous croyez ( et quand je dis ça je pars de ma volonté de croire que vous êtes honnêtes dans votre démarche, mais bien sur je sais qu'elle n'est pas honnête quand elle peut être électoraliste) que vous allez grappiller un peu sur les projets proposés. Dès le départ, les propositions sont horribles pour les plus démunis, c'est à dire la majorité du peuple, dès le départ et donc vous pensez que vous allez arriver de passer du plus horrible au plus supportable. C'est à dire la merde totale mais sans l'odeur.
La différence avec les révolutionnaires, c'est qu'ils retournent la table car ils partent du principe que même si tu dis que tu es contre, que tu es entré dans la salle des négociations, c'est déjà une victoire pour eux.
La deuxième chose, vous n'avez aucun projet ou mesure à mettre en face de qui que ce soit. Vous êtes en perdition et vous n'arrivez plus à rien voir. Vous naviguez à vue, aux instruments. Vous me faites pitié, et le mot est faible par rapport à véritablement ce que je pense.
Donc voilà, et je suis triste de te savoir là-dedans, au milieu de ces requins à peut-être, je dis bien peut-être, être le seul de sincère.
Voilà, j'ai peut-être été dur mais à la suite des dernières élections, je réentends tous les politiques nous tenir le même discours :
« écoutons le peuple »
« nous sommes redevables »
« ne faisons pas de la politique politicienne »
« nous allons devoir travailler avec tous » sous-entendu sauf LFI.
Je suis dans un tel état de dégoût vis à vis de la politique, de la bêtise du peuple qui n'en est plus un, du mensonge, de l'hypocrisie, de la lâcheté, de la misère intellectuelle, de tout en fait tout ce qui actuellement remplace une vraie société.
Je vais te laisser et j'espère que tu ne m'en voudras pas
Amitiés
samedi 18 octobre 2025
Georges Bataille Oeuvres complètes 6
Vous avez fait intervenir tout de suite ces différentes entre deux sortes de communications qui sont de l'ordre de celles que l'on faisait intervenir tout à l'heure entre l'être fermé et l'être ouvert. La communication peut, en effet , viser l'être ouvert ou viser l'être fermé. Dans le second cas, on peut parler plutôt d'union ou bien le le désir d'union. On peut parler exactement de désir d'union et l'on aboutit justement à se refermer sur soi-même à partir d'une union. C'est ce que l'on trouve aussi bien dans le thème du mariage que dans le thème de l'église. Le thème du mariage qui peut être opposé à la vie mystique pure. Vous avez tout à l'heure introduit de façon adéquate ces deux notions. Cette différence devant être maintenue, je ne vois pas la possibilité de faire intervenir, quand à des jugements de valeur, une précision si grande en ce qui concerne la différence entre la dépense et la communication. Le jugement de valeur que j'introduis porte sur la différence entre l'être fermé" et l'être ouvert. Mais il ne peut pas porter sur la différence entre la communication et la dépense qui me paraissent plutôt des façons de parler d'une même chose - avec évidemment des différences entre ces deux façons de parler - que des différences sur lesquelles pourrait porter un jugement de valeur.
vendredi 17 octobre 2025
Soutien à Bertrand pour la justice
Et on voit qu'on est loin d'être au bout du tunnel
https://www.facebook.com/100076150654363/posts/pfbid0E4oZLbpBPHUuS42c56uB5LUbEtPZVtjiqnviHNNuB6mDX5NZiu9nrMLquiDSgpATl/
Devoir de mémoire : 17 octobre 1961
Nous devons garder en mémoire que nous sommes capable du pire.
Les messages de certains aujourd'hui ressemblent fortement à ceux d'hier.
https://www.facebook.com/share/1DaTizthpJ/
mercredi 15 octobre 2025
mardi 14 octobre 2025
lundi 13 octobre 2025
Soutien a Bertrand pour réclamer justice
https://www.facebook.com/100076150654363/posts/829451526269862/?mibextid=rS40aB7S9Ucbxw6v
samedi 11 octobre 2025
vendredi 10 octobre 2025
jeudi 9 octobre 2025
Soutien a Bertrand : 12 jours de grève de la faim pour la justice
https://www.facebook.com/share/1Ci2UZCRjM/
mercredi 8 octobre 2025
mardi 7 octobre 2025
Terre perdue. Par M.A.
"La terre
Rayée
Grattée
Griffée
Scarifiee
A en oublier la Vie
Avec les ongles
Avec les dents
Avec nos os
quand la peau a disparu
A la chair en
LAMBEAUX
Et ce froid que l'on boit
Que l'on touche.
Qui nous grignote
Que l'on voit
Que nous touchions
qui avait le goût de la mort
MORTS après MORTS
A chaque botte, nous n'étions plus HUMAINS
nous n'étions plus SIGNIFIÉS
Nous n'étions plus SIGNIFIÉS
Si c'était un homme..."
lundi 6 octobre 2025
URGENCE : 9 ° jour de grève pour notre ami Bertrand
https://www.facebook.com/100066458331527/posts/1148644657360801/?mibextid=rS40aB7S9Ucbxw6v
dimanche 5 octobre 2025
samedi 4 octobre 2025
État d'esprit. Par M.A.
"Arbeit match frei"
Terres gelées
Froids glaçants
Tout revient, tout revient ....
Chiens en bottes
Claquent.
Silence des humains....
Crematorium. ...
On boit le sang dans les salons....
...........les enfants meurent dans les salons surchauffés ...
On boit leur sang dans les discours des démocratures....
M.A. 04/10/25
vendredi 3 octobre 2025
Soutien a Bertrand : 6°jour de grève
Voilà un message du médecin qui le suit ...
https://www.facebook.com/100066458331527/posts/pfbid0uQ5uUfKT9RLsGWizhw5F6n5ATsjC6MgguA8EbbACb6wPkLa8P4MaA5EBWWcJFP9Wl/
Lorsque des personnes sont capables de compromissions avec l'extreme droite pour une place, un petit pouvoir, il ne faut rien attendre de bon de l'engeance politique...
S'acoquiner avec ce qu'il y a de pire comme idéologie pour ne plus parler d'humanité, alors on peut s'attendre au retour de ce que nous avons combattu il y a maintenant 86 ans, si près de nous pour un nouvel holocauste et si loin pour des mémoires sclerosees par les discours confusionnistes de l extreme droite avec le soutien des ventres mous du centre et les fachos-liberaux macronistes.
Alors les humanistes (les wokistes comme disent tous les decerebrés), à nous de nous faire entendre.

